L’Europe postmoderne : sortir de l’Histoire, sortir des technologies - Par Marcel Kuntz
La Commission européenne a rendu public le 29 avril un rapport sur les « nouvelles techniques génomiques », qui peut sembler anecdotique pour les non-spécialistes, mais qui est en réalité révélateur de l’idéologie dominante de l’Union européenne.
Ces « nouvelles techniques génomiques » sont des biotechnologies qui ouvrent des perspectives prometteuses en agriculture, pour l’industrie et en médecine. Elles sont aussi appelées « réécriture de gènes » (« gene editing »), et la technique la plus connue de ces « ciseaux moléculaires » a vu ses pionnières, Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier, couronnées par le Prix Nobel de Chimie en 2020. Le récent rapport de la Commission européenne était attendu : il s’agit pour les acteurs du domaine de savoir comment ces technologies vont être réglementées dans l’Union européenne. Sachant que l’Europe est déjà excessivement en retard dans leur utilisation, dans tous les domaines, par rapport à des pays plus accueillants, comme les Etats-Unis et d’autres, dont la Chine qui devient le leader.