Comment sauver les démocraties européennes du piège islamiste ? - Par Frédéric Mas

Comme l’ont à nouveau soulignées les manifestations antisémites et anti-démocratiques de ces derniers jours au Royaume-Uni et en Allemagne, les démocraties libérales européennes ressemblent de plus en plus à des lapins pris au piège des phares de la voiture islamiste.


Atlantico : Alors que les images de manifestants pro-Palestine tenant des propos antisémites à Londres ont fait le tour des réseaux sociaux, la question du danger que fait peser l’islamisme sur l’Europe continue de se poser. Sur le plan du terrorisme, le responsable LR Guillaume Peltier propose d’instaurer une Cour de sûreté de la République pour placer en détention des personnes fichées pour des soupçons de radicalisation. Doit-on franchir la limite du droit ou instaurer ce type de juridiction pour lutter contre le terrorisme ?

Frédéric Mas :
Il me semble qu’il existe déjà dans le droit commun un arsenal complet visant à réprimer les actes ignobles qu’on a vu à Londres, si ceux-ci avaient été perpétrés sur le sol français. Le droit pénal punit les menaces de mort, l’antisémitisme, les intimidations et éventuellement le soutien aux organisations terroristes, si ce soutien est avéré.

La démonstration n’est pas isolée, et la multiplication des actes terroristes liés à l’islamisme, ainsi que les provocations de ses partisans ou des groupes de pression radicaux, scandalisent aujourd’hui l’Europe entière, et cela à juste titre.

Seulement sacrifier l’Etat de droit sur l’autel sécuritaire n’a rien de dissuasif pour les terroristes et menace directement les droits fondamentaux des citoyens ordinaires. M. Peltier propose de renoncer aux garanties offertes à tous par la constitution et les traités internationaux au nom de la répression antiterroriste, ce qui est à la fois contraire au principe d’isonomie, c’est-à-dire d’égalité en droit des citoyens, et normalise l’état d’exception en lieu et place du règne du droit.

En 35 ans, la France a fait passer 36 lois antiterroristes. Une 37e sera-t-elle plus dissuasive que les précédentes ? Au nom de la lutte antiterroriste, on donne au pouvoir politique la possibilité d’étendre la surveillance et le traçage des citoyens ordinaires. Aujourd’hui, par exemple, le projet de loi antiterroriste discuté actuellement par le parlement prévoit l’utilisation d’algorithmes pour déceler les comportements terroristes. On récolte le plus de métadonnées sur le plus de suspects possibles pour ensuite faire le tri. Qu’est ce qui garantit qu’à l’avenir un tel dispositif, une fois mis en place, ne s’appliquera pas à d’autres cibles, plus politiques, que les terroristes islamistes ? Plus généralement, la normalisation de mesures prises sous le règne de l’état d’urgence, qui est devenu le mode de gouvernement ordinaire depuis 2015, avec une interruption en 2017, devrait interroger les défenseurs des droits individuels. Sous la pression islamiste, allons-nous bazarder notre tradition juridique plurimillénaire qui reste aujourd’hui le cœur de la civilisation occidentale ?

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