«L'abstention est la marque d'une ère où chacun veut imposer son mode d'expression politique» - Par Olivier Babeau

68 % des inscrits ne sont pas allés voter aux élections régionales dimanche. Ce chiffre est révélateur d'un nouveau rapport à l'expression politique dans lequel le vote et les institutions n'occupent plus un rôle central, analyse Olivier Babeau.


Déplorer les chiffres élevés de l'abstention est devenu un rituel presque immuable de toute élection en France. Mais bien vite après avoir sacrifié à cette obligation, les commentateurs en reviennent à ce qui compte réellement après tout: les pourcentages relatifs obtenus par les candidats qui vont déterminer le vainqueur. On devrait pourtant mieux mesurer ce que ce phénomène traduit et combien un édifice politique reposant sur de telles bases est dangereusement fragile.

Avec 68 % d'abstention, un candidat qui obtient 30 % des voix (et arrive donc souvent en tête) ne rassemble en réalité qu'un peu plus de 9 % des inscrits. Il n'est donc pas le premier choix de neuf citoyens sur dix. Il n'y a pas à chercher plus loin les raisons de la faible légitimité de ceux qui nous représentent. La démocratie est prise dans un redoutable cercle vicieux où les citoyens ne vont pas voter car ils pensent que de toute façon les élus ne leur ressemblent pas. De la même façon qu'ils sont persuadés que vouloir changer les choses est inutile puisque rien ne peut jamais changer.

Mais ce serait une erreur d'interpréter l'abstention comme une manifestation d'indifférence. Elle est plutôt la marque d'un rapport bouleversé au système politique.

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