Quelle politique africaine pour le camp de la France ? - Par Jean Messiha
La France met fin à l’opération Barkhane en Afrique de l’Ouest. Sur ce continent, ne perdons-nous pas notre temps et notre énergie ? Le plan Marshall pour l’Afrique, personne n’y croit vraiment. Il faut en revanche se préparer à contrer les hordes migratoires qu’on nous promet, prévient Jean Messiha.
L’actualité récente marquée par la visite du président de la République française au Rwanda et la décision de mettre fin à l’opération Barkhane, donne l’occasion de s’interroger sur la politique africaine de la France.
A Kigali, Emmanuel Macron a reconnu ce qu’un président socialiste, François Mitterrand, et son Premier ministre pseudo gaulliste de l’époque, ont fait au début des années 90. Impliquer fortement la France aux côtés d’un régime qui, sous nos yeux, engageait une propagande de haine inter-ethnique d’une virulence inouïe contre le peuple tutsi et qui préparait un génocide. Voilà pour ceux qui nous jettent à la figure ce que l’« extrême droite » avait fait entre 1940 et 1944.
Il y a quelques jours, a été annoncée la fin de l’opération Barkhane qui avait succédé à l’initiative de François Hollande en 2013 de stopper l’avancée des djihadistes sur Bamako et de réduire en miettes les colonnes de fous d’Allah. La France réduit fortement son engagement après huit années d’une guerre des sables et des savanes qui n’a pas donné les résultats escomptés. Après leur défaite, les différents groupes armés islamistes se sont reconstitués et ont même réussi à étendre leur terreur sur trois pays : Mali, Niger et Burkina, de plus en plus fragilisés par un enchevêtrement de luttes tribales, de gouvernance défaillante, de prévarication, de démoralisation des armées locales, de crise hydrique provoquant des tensions entre pasteurs et agriculteurs.