Sauver la liberté d'expression - De Monique Canto-Sperber

 

Monique Canto-Sperber publie « Sauver la liberté d’expression » aux éditions Albin Michel. À la fois sujette à de nouvelles formes d'intimidation et utilisée par moments comme prétexte pour des propos outranciers, la liberté d'expression est prise entre deux feux. Dans un essai riche et charpenté, la philosophe libérale analyse les fragilités actuelles de la liberté d'expression. Et propose de précieuses pistes de réflexion pour sauver cet idéal des sociétés libérales.

Jusqu'où ? Jusqu'où laisser les apprentis censeurs d'aujourd'hui définir ce qu'on peut dire et ce qu'il faut taire ? Jusqu'où tolérer que défoulements et protestations envahissent le monde numérique ? Jusqu'où supporter que des extrémistes privatisent les règles de la parole, refusent le débat et installent leur hégémonie ? La parole publique est déjà l'objet d'un rapport de forces, elle sera demain l'enjeu d'un conflit. Le temps des injonctions est révolu, il faut désormais résister.


La parole fait mal, change le seuil du tolérable et peut même réduire au silence. Il est donc légitime de la limiter, mais au plus près des délits et sans censure préventive. Bien sûr, on peut tout dire, mais pas n'importe comment et à condition de ne pas vouloir être seul à parler.

Le concept moderne de liberté d'expression fut forgé entre le XVIIème et la fin du XVIIIème siècle. Les outils numériques, le multiculturalisme, la démocratisation de la parole l'ont rendu peu à peu inadéquat pour régler la parole publique. Fidèle à la tradition libérale, ce livre revient sur l'histoire de la liberté d'expression et en renouvelle le sens, comme la garantie de la plus grande diversité de points de vue.

Pour la défendre, une philosophie des limites, des concepts sobres, des moyens inventifs seront plus utiles qu'une croisade. Ne pas se lamenter sur l'état des choses, mais combattre pour ne pas nous retrouver un cadenas sur la bouche et une prothèse dans la tête.

Monique Canto-Sperber : "Nos sociétés n'aiment plus la contradiction"

Dans un essai riche et charpenté, la philosophe libérale analyse les fragilités actuelles de la liberté d'expression. Et propose de précieuses pistes de réflexion pour sauver cet idéal des sociétés libérales.

Aux députés qui voulaient interdire une représentation de la pièce Les Paravents, du sulfureux Jean Genet, André Malraux avait lancé : "Lorsque quelque chose blesse votre sensibilité, il est déraisonnable de l'interdire. Ce qui est raisonnable, c'est d'aller ailleurs, comme vous avez la liberté de le faire..." Serait-il entendu aujourd'hui ? Il est permis d'en douter. Car la liberté d'expression, pierre philosophale de nos Voltaire, Stuart Mill ou Spinoza, est mal en point. Des individus, des groupes ou des instances la piétinent, dépliant les ciseaux de la censure contre tout conférencier, enseignant, artiste ou simple usager de Twitter soupçonné de heurter la sensibilité de publics dont ils se disent les porte-voix - à l'université, la "culture de l'annulation" à l'américaine s'exporte aussi bien que les productions Netflix... D'autres jouent de la liberté de parole permise par nos démocraties pour proférer jour après jour des propos hostiles envers les immigrés, les juifs ou les musulmans ; propos qui auraient fait hurler hier, et n'indignent plus grand monde aujourd'hui, quand ils ne suscitent pas des vocations. Certains, enfin, contestent à des caricaturistes de presse le droit de critiquer une religion, sur fond d'attentats terroristes sanglants.


Monique Canto-Sperber : « La liberté d’expression est confrontée à des menaces de natures différentes »


À la fois sujette à de nouvelles formes d'intimidation et utilisée par moments comme prétexte pour des propos outranciers, la liberté d'expression est prise entre deux feux, observe Monique Canto-Sperber.

On ne peut plus rien dire, entend-on fréquemment. Les intimidations en tout genre se multiplient en effet, générant censures et autocensures. Mais faut-il laisser une liberté d’expression totale, alors que certains en profitent pour inciter à la haine ? Quelles limites donner ? Monique Canto-Sperber cherche à répondre à ces interrogations dans un nouvel ouvrage consciencieux. La philosophe et directrice de recherche au CNRS analyse comment avoir un usage ajusté de la parole en société, compte tenu des défis que posent les réseaux sociaux et de nouvelles formes de censure. Elle montre ainsi comment les évolutions sociales et culturelles actuelles contribuent à rendre le dialogue impossible. Un décryptage réfléchi pour mieux comprendre le sens de cette liberté.

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