Comment le politiquement correct est en train de tuer la pensée critique (et avec elle le libéralisme) - Par Vincenzo Zeno-Zencovich

La force – et en même temps le point faible – de la pensée libérale est d’être imprégnée de doutes, ce qui l’amène, dans un perpétuel mouvement, à remettre constamment en question ce qui semble être ses points forts.

Si ce n’était pas une contradiction intrinsèque, on pourrait dire que la pensée critique est naturellement libérale, puisque équivalente à la liberté de pensée. Contradictoire parce que l’une des essences du libéralisme est de ne pas revendiquer le monopole de la vérité, quel que soit le sens que l’on souhaite donner à ce terme.

Cela ne veut en aucun cas dire que la pensée libérale serait une sorte d’éclectisme insipide, essentiellement dépourvu de principes et adaptable selon les circonstances.



Alors que les idéologies – à travers les siècles, et cela inclut donc les religions – établissent un chemin à travers lequel on devrait et on doit concevoir le monde, et s’attacher à changer ce dernier en cohérence avec ses principes, le libéralisme s’est créé en prenant ses distances par rapport au dogmatisme. Pour cette raison, il n’impose pas, et ne peut pas imposer une nouvelle forme de dogmatisme, entendu comme des conclusions, qui, une fois atteintes, ne sauraient être remises en question sans tomber dans l’hérésie et courir le risque de l’anathème.

Le « politiquement correct » est précisément une forme de dogmatisme, d’autant plus odieux à la pensée libérale qu’il se développe prétendument sur un terrain libéral mais en pervertit sa signification et trahit son sens intime. Il transforme une méthode ouverte en un credo fermé. Il voit ceux qui pensent différemment – j’insiste, « pensent » – comme des ennemis contre lesquels un combat mortel doit être livré. Il utilise les méthodes les plus typiques de l’il-libéralisme : étiqueter ses opposants, les qualifier d’inaptes à une société civilisée, pour les mieux bannir, les éviter, les exclure en s’interdisant tout contact avec eux. Ce sont là exactement les méthodes contre lesquelles la pensée critique s’est dressée pour donner naissance au libéralisme philosophique et politique.

Dans les pages suivantes, j’essaierai de présenter quelques sujets d’actualité dominés par le « politiquement correct », ce qui fait qu’il est pratiquement impossible d’en discuter sérieusement, et que ces sujets deviennent semblables à des dogmes théologiques. En parler est tabou et tout juste peut-on en mentionner les noms. Mon intention toutefois n’est pas de provoquer, mais plus simplement de rappeler que la pensée libérale n’a jamais hésité au fil des siècles à remettre en question ce qui semble être la sagesse commune, en signalant les erreurs et les truismes.

Avant de débuter, une mise en garde importante – qui n’est pas sans conséquences logiques – s’impose : je discuterai ici de ces sujets en prenant pour point de départ la façon dont ils sont abordés à l’intérieur des systèmes démocratiques occidentaux, non seulement parce que le « politiquement correct » est, nous le verrons, le produit des sociétés occidentales, mais aussi parce qu’il n’a de sens que dans ce contexte.

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