Dans la loi bioéthique, il n’y a pas que la PMA pour toutes ! - Par Agnès Thill

Une tribune libre d’Agnès Thill. La députée de l’Oise regrette le vote définitif de la loi bioéthique, cette semaine en dernière lecture à l’Assemblée nationale. Elle revient sur le basculement anthropologique majeur que constitue la PMA sans père et rappelle les autres dispositions préoccupantes qui sont prévues et qui sont largement méconnues des citoyens français.


Le projet de loi bioéthique a donc été voté mardi soir par l’Assemblée Nationale en dernière lecture. J’ai bien évidemment voté « contre ».

Gare au ciseau moléculaire !

Désormais on va fabriquer, à notre convenance et selon notre désir, un être humain. Qu’un malade vienne au pouvoir un jour et le pire sera à nouveau possible grâce à cette majorité parlementaire. Les médias et les députés qui ont voté « pour » se congratulent à grand renfort de communications sur les réseaux sociaux. Ils n’y parlent que de la PMA pour toutes. Or ce projet de loi adopté c’est beaucoup d’autres choses aux conséquences graves et méconnues des Français : autoconservation des ovocytes sans motif médical, bébés médicaments, chimères homme-animal, embryons transgéniques, création de copies d’être humains ou de gamètes artificiels… Ces techniques touchent à ce qui constitue le cœur de notre condition humaine. Elles menacent l’intégrité et la protection de notre identité génétique : via la technique du ciseau moléculaire, on fabriquera désormais des embryons transgéniques, par suppression et remplacement de morceaux d’ADN créant des modifications génétiques transmissibles à la descendance – sans que personne ne maîtrise les mutations ultérieures… Elles sont une violation de la frontière entre les espèces, permettant, avec la création de chimères, l’implantation de cellules humaines dans des embryons animaux, pour fabriquer, demain, des cochons, des souris ou des singes dotés d’organes humains.