Loi bioéthique: «Quel monde avons-nous choisi pour demain?» - Par Pascale Morinière

Alors que la loi bioéthique a été définitivement approuvée par l'Assemblée le 29 juin, la présidente des Associations Familiales Catholiques déplore un vote à marche forcée au nom du «progrès» et explique ses motifs d'inquiétude.


La loi de bioéthique nous dit depuis 2011 que «tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d'un débat public sous forme d'états généraux».

Début 2018, le professeur Delfraissy, président du Comité consultatif national d'éthique, posait cette question à tous les Français en lançant les États généraux de la bioéthique: «Quel monde voulons-nous pour demain ?». La formulation de cette question avait emporté l'adhésion unanime, tant elle était à la hauteur des enjeux. En effet, la révision de la loi de bioéthique allait porter sur des sujets essentiels, rendus plus aigus par les progrès exponentiels de la technique: recherche sur l'embryon, génomique, dons d'organes, neurosciences, intelligence artificielle, etc.

Ces états généraux ont connu un vrai succès auprès de nos concitoyens: 271 événements, 65.000 contributions. De leur côté, les sociétés savantes, les institutions, les chambres du Parlement, toutes ont pris à cœur de considérer le sujet avec la gravité qui convenait: deux avis du CCNE, des rapports de l'Agence de biomédecine, du Conseil d'État, de l'OPECST, d'une mission parlementaire spéciale.