Nicolas Baverez: «L’étrange réforme des retraites»

Sous les déséquilibres structurels du système de retraite pointe le déclassement de l’économie française.


Après avoir euthanasié en 1995 le septennat de Jacques Chirac, le spectre de la réforme des retraites revient hanter le quinquennat d’Emmanuel Macron. En choisissant ce thème, au sortir de l’épidémie de Covid comme après la crise des «gilets jaunes», pour se forger une image de modernisateur et adresser un signal de sérieux budgétaire à l’Union européenne, qui finance 40 des 100 milliards du plan de relance, le président de la République s’est enfermé dans un redoutable piège. Il se trompe en effet de priorité et court le risque de rejouer au pire moment le psychodrame qui a accompagné son projet chimérique de basculement vers un système par points.

La réforme des retraites est plus que jamais nécessaire pour reprendre le contrôle des finances publiques, à l’heure où la dette publique culmine à 118 % du PIB. Le système mobilise 328 milliards d’euros, soit 13,5 % du PIB, contre 10 % en Allemagne et 8 % dans les pays développés. Il est le plus généreux du monde développé, assurant un départ effectif à 62,7 ans, contre plus de 65 ans dans l’OCDE, et un taux de remplacement du revenu de 60 %. Il est aussi structurellement déficitaire, entre 0,5 % et 1 % du PIB, car la croissance économique est inférieure au vieillissement de la population. Par ailleurs, il génère d’importantes inégalités. Entre retraités, du fait de la coexistence de 42 régimes, mais aussi entre retraités et actifs.

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