Nicolas Baverez – Quand les populismes perdent le peuple

La victoire des populismes n’est pas inexorable. Mais les démocraties doivent se réinventer pour ranimer la confiance des citoyens dans la liberté.


Les populismes sont des mouvements protestataires qui, telle une maladie opportuniste, se greffent sur les crises de la démocratie. Opposant la souveraineté du peuple à la liberté, ils exacerbent les passions nationalistes, protectionnistes et xénophobes pour justifier la suppression de l'État de droit et le basculement vers un pouvoir autoritaire confié à un homme fort.

Le krach du capitalisme financier en 2008, en accélérant la déstabilisation de la classe moyenne provoquée par la mondialisation et la révolution numérique, a débouché sur une puissante vague populiste qui a déferlé sur l'Europe et les États-Unis à partir du référendum sur le Brexit et de l'élection de Donald Trump en 2016. Elle tend aujourd'hui à refluer, alors même que l'épidémie de Covid-19 a porté un nouveau coup aux démocraties occidentales en soulignant les limites de leur capacité de gestion de crise, la fragilité des systèmes de santé et la faible résilience de leurs sociétés.