Afghanistan : la chute de Kaboul - Par Michel Goya et Renaud Girard

Michel Goya: «Afghanistan, les racines du fiasco américain»

TRIBUNE - L’échec spectaculaire des États-Unis en Afghanistan découle de leurs choix initiaux voilà près de vingt ans, raconte avec clarté, précision et franchise le colonel (ER) des troupes de marine, ancien titulaire de la chaire d’histoire militaire à l’École de guerre.


La campagne afghane de la «guerre globale contre le terrorisme», déclarée tout de suite après les attentats du 11 septembre 2001, se termine à Kaboul comme en 1975 à Saïgon avec le vol des mêmes hélicoptères depuis les toits de l’ambassade américaine. C’est un fiasco identique qui, comme beaucoup d’autres engagements militaires - y compris français -, s’est joué dès l’enfance dans les décisions initiales prises au plus haut sommet de l’État.

La guerre contre al-Qaida était juste et l’est toujours. C’est sa conduite en Afghanistan qui a été catastrophique dès le début. La décision d’engager la force armée et la forme de son emploi vise toujours plusieurs publics: l’ennemi, l’opinion publique nationale, les alliés ou encore les autres nations. Le problème des opérations est que celui qui devrait être prioritaire, l’ennemi, ne l’est pas souvent. Le péché originel de l’engagement américain en Afghanistan a été la démesure des objectifs fixés, qui se voulaient à la hauteur de l’émotion ressentie le 11 Septembre, au mépris complet des réalités locales.

Michel Goya: «Afghanistan, les racines du fiasco américain» (lefigaro.fr)


Renaud Girard: «L’Europe paiera l’inconséquence des États-Unis en Afghanistan»

CHRONIQUE - À moyen terme, la victoire talibane agira comme un élixir de force pour tous les mouvements de Frères musulmans qui ont secrètement juré la perte de la civilisation occidentale, argumente l’auteur.


Vingt ans après qu’elle eut commencé une guerre contre eux, l’Amérique a donc rendu aux talibans l’Afghanistan. Elle aurait préféré qu’il y eût un délai de carence et qu’elle ne fût pas obligée de revivre, à Kaboul, les scènes de chaos de l’évacuation de Saïgon en 1975.

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Plus Biden et Blinken s’expriment dans les médias pour tenter de justifier leur abandon précipité d’un allié, plus ils s’enfoncent, plus ils se ridiculisent, plus ils soulignent la honte américaine. Car l’histoire retiendra la date du 15 août 2021 et cette reprise de Kaboul par les talibans comme le premier grand revers géopolitique des États-Unis au XXIe siècle. Quant aux interventions de Pompeo, l’ancien secrétaire d’État de Trump, qui se permet de critiquer l’Administration présente et s’indigne que les talibans n’aient pas été obligés de respecter toutes les clauses de l’accord qu’il avait négocié avec eux en 2020, elles sont pathétiques. Mais on sent surtout, chez les responsables américains, la volonté de faire le dos rond, en attendant que les médias optent pour un autre festin. Car ils savent que, finalement, ce sera l’Europe - et non l’Amérique - qui paiera le prix fort de leur inconséquence.

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