Imputer au changement climatique les inondations en Chine est une désinformation - Par Vincent Bénard

La presse a abondamment commenté les inondations de la région chinoise du Henan de ce mois de Juillet. Naturellement, les images spectaculaires sont l’occasion de blâmer le “changement climatique” qui accroîtrait la menace sur les populations chinoises. Sans nier que les précipitations enregistrées dans le Henan sont très élevées en cet été 2021, ces inondations ne sont en rien sans précédent, et leur gravité trouve autant leur source dans une météo très dure que dans une gestion perfectible des ouvrages de protection héritée de l’ère maoïste.


  • Les inondations actuelles sur le bassin du fleuve Jaune en Chine sont graves, mais en rien nouvelles. Le Fleuve Jaune a une longue histoire d’inondations parfois spectaculaires. La gestion hydraulique de ce bassin versant géant est d’une difficulté inconnue en Europe.
  • Depuis deux millénaires, le bassin du fleuve Jaune a connu plus de 1500 inondations, dont la plus meurtrière (1887) a provoqué près de 2 millions de décès. Il n’y a aucun changement de tendance décelable, ni à long terme, ni récent, dans la fréquence des inondations ou la sévérité des précipitations sur la bassin du fleuve jaune.
  • Le régime de Mao Zedong s’est lancé dans un programme de construction à marche forcée de plus de 72 000 barrages-réservoirs entre 1949 et 1973, lesquels se sont révélé souvent être de mauvaise qualité, mal étudiés, mal construits, mal entretenus, et en 2006, le gouvernement a reconnu que plus de 3400 barrages s’étaient effondrés depuis 1954, 68 par an en moyenne. La plus grande de ces catastrophes, celle de Banqiao en 1975, a détruit 62 barrages par effet domino et fait environ 200 000 morts. Elle a été longtemps cachée par le gouvernement chinois.
  • Malgré de considérables efforts récents pour remettre en état le parc de vieux barrages-réservoirs, le gouvernement chinois reconnaît que trois réservoirs sur 4, essentiellement les plus petits, ne présentent pas un niveau de sécurité satisfaisant. La volonté de transparence qui avait permis de révéler l’état du parc il y a 15 ans ne semble plus être la ligne directrice de l’administration Xi Jinping.
  • La catastrophe récente de la ville de Zhengzhou, qui a occasionné la diffusion d’images spectaculaires, semble avoir été considérablement renforcée par la mauvaise gestion d’un grand réservoir situé sur ses hauteurs. Mais le pouvoir Chinois verrouille l’information sur cette catastrophe.
  • Plusieurs petits barrages et des digues ont été endommagés par l’épisode actuel, provoquant, malgré leur taille modeste, des dégâts importants et des milliers 2 d’évacuations au Henan et dans d’autres régions. Certaines digues ont été volontairement détruites par l’armée pour inonder en priorité des zones moins peuplées et protéger certaines très grandes villes.
  • Si officiellement, la sécurité des grands barrages n’est pas menacée, le mauvais track record de la Chine, sa météo particulièrement capricieuse, sa sismicité et le manque de transparence de l’administration Xi quant la gestion de ses nombreux barrages géants alimente la peur d’une catastrophe systémique dont le bilan en vies humaines serait d’une ampleur jamais connue à ce jour.
  • Réduire le risque d’inondation à une simple question de “changement climatique” est un artefact qui exonère les autorités de leurs erreurs passées et les éloigne des solutions nécessairement complexes à un problème millénaire.

Imputer au changement climatique les inondations en Chine est une (...) - IREF Europe

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police