La justice et la morale - Par Jean-Philippe Delsol

La justice recherche le bien commun quand la morale veille au bien des personnes. Le juste attribue à chacun ce qui lui revient légitimement, il partage et départage. Le Bien donne sans compter, sans retour, librement. Le Bien est ce vers quoi chacun tend pour réaliser sa propre nature et en ce sens il est presque comme le but ultime de la justice qui a vocation de permettre aux hommes d’être libres de réaliser leurs fins. Mais quand le droit tend à confier à la collectivité le soin de dicter aux individus le Bien qu’ils doivent faire, la justice s’égare au risque de réduire la liberté des hommes qu’elle a mission de laisser prospérer.

La morale a pris le pouvoir

Progressivement la morale prend le pouvoir sur la justice comme dans la loi et son exécution. Et en prétendant faire le Bien, le droit usurpe ses droits. L’Institution de la justice a elle-même du mal à résister aujourd’hui à une fausse bienveillance qui confond le Bien et le Juste et elle prend ainsi le risque de se perdre. Désormais, le règne de l’opinion, et parfois simplement de la foule rassemblée sur le nouveau forum des réseaux sociaux cherche, au nom d’un Bien illusoire, à instruire le procès avant les magistrats et à leur place dans un mouvement que la force du nombre amplifie à mesure que son intelligence s’estompe comme déjà Gustave Le Bon l’avait exposé au XIXème siècle. Divers exemples en témoignent dont, cette année, le jugement de première instance du 7 mars 2019 prononçant à l’encontre du Cardinal Barbarin une peine de six mois de prison avec sursis pour non dénonciation d’un délit de pédophilie qui n’a pas été jugé alors que le présumé coupable est vivant et fait l’objet de poursuites. Il est curieux de condamner un seul des prévenus pour ne pas avoir porté à la connaissance de la justice des faits que plusieurs d’entre eux ont connus et qui ont été commis près de vingt ans avant que l’accusé en ait entendu parler et que la victime, majeure depuis longtemps et capable, pouvait dénoncer elle-même ; curieux encore de le condamner pour des faits prescrits depuis longtemps. Les juges ont sans doute voulu satisfaire l’opinion qui demandait un coupable alors que le vrai coupable lui-même est en attente de son propre jugement. Ils auraient opéré une sorte de justice sacrificielle, élevant l’autel d’un bouc émissaire pour contenter la foule ou même seulement pour arrêter le cri des victimes. Mais la justice qui sacrifie un innocent au nom de la morale, se conduit de manière barbare, tout à la fois injuste et immorale. En libérant Barabbas, Pilate répond aux vœux du peuple mais sa décision n’est ni bonne ni juste.

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