Vaccination : "Le but d'une société civilisée est de faire rimer coordination avec coopération plutôt qu'avec coercition." - Par Ferghane Azihari et Pierre Bentata
Si le Conseil constitutionnel le permet, un passe sanitaire sera bientôt exigé pour accéder aux espaces de loisirs, sous peine de sanctions. Ferghane Azihari et Pierre Bentata rappellent les termes du débat au XVIIIe siècle. Ils plaident pour une solution basée sur le volontariat et l'incitation, plutôt que sur la coercition.
«La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui». L’adage est connu de tous, mais ne cesse d’être dévoyé depuis le début de l’épidémie. À tel point que cette maxime jadis conçue pour limiter les interférences abusives du magistrat dans la vie des citoyens se mue en un alibi pour les justifier. Alors que la tradition politique occidentale affecte exclusivement la force armée à la lutte contre les criminels, son rôle évolue dans un sens inquiétant.
Hier, on mandatait des policiers, non pour traquer lesdits criminels, mais pour assigner tout un peuple à résidence lors de confinements successifs qui n’avaient même pas été imposés, jadis, lors de la grippe espagnole. On propose désormais que ces policiers infligent des amendes et des peines de prison aux responsables des établissements et des rassemblements qui ne discriminent pas leur public sur une base sanitaire.
Quoique nécessaires, la lutte collective contre l’épidémie et la promotion de la vaccination contre le Covid-19 justifient-elles ces mesures extrêmes ? «À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles», fait valoir le parti sécuritaire. Ce à quoi François-Xavier Bellamy et Loïc Hervé répondent dans Le Figaro que les libertés ne sont pas un privilège pour temps calmes. En réalité, elles ont été proclamées en des temps plus difficiles.