Les décroissants en France. Un essai de typologie - Par Eddy Fougier

Le terme « décroissance », qui a plusieurs significations, a été sciemment utilisé par les décroissants comme un « mot-obus », selon leur expression. L’objectif était de choquer, de susciter un débat sur la croissance et sur un mode de développement qu’ils critiquent de façon vigoureuse. Cela a eu l’effet escompté pendant un temps mais a fini par se retourner contre eux, conduisant une grande partie du public à les assimiler au « parti de la récession », même s’ils s’en défendent régulièrement.


« Un ciel sans avions, des routes sans camions, des océans sans super-cargos, une vie simple et un commerce local. Voilà la grande trouille du patronat : que nous vivions mieux, que la planète respire1. » Ce tweet du 7 août 2020 du député La France insoumise (LFI) François Ruffin faisait explicitement référence à un communiqué publié en avril 2020 par le patronat suisse, en pleine période de confinement, dans lequel celui-ci mettait justement en garde la population helvétique qui pouvait être tentée par l’option décroissante2. La réponse sans doute la plus cinglante au tweet du député LFI n’est pas venue du patronat, qu’il fût suisse ou français, mais de la CGT, en l’occurrence de la section syndicale de la centrale nucléaire de Fessenheim, par le biais d’un tweet posté le même jour s’adressant directement à François Ruffin : « Commence déjà par couper ton téléphone, ton ordinateur et ton compte Twitter… La planète retrouvera toute sa jeunesse d’hier. Y va nous faire croire qu’il se déplace en cheval bientôt3. »

À l’évidence, la décroissance suscite un vif débat. Pour certains, elle est devenue un terme repoussoir et même une véritable insulte politique. Elle est utilisée par ses pourfendeurs dans l’espace public pour disqualifier celles et ceux qui s’y réfèrent, et, de plus en plus fréquemment, l’écologie en général. Le 15 septembre 2020, Emmanuel Macron a par exemple assimilé le point de vue décroissant au « modèle amish4 ». En réaction, le mensuel La Décroissance s’est présenté comme « le journal des Amish ». En définitive, on peut dire que la décroissance est, d’une certaine manière, le pendant, mais de l’autre côté du spectre idéologique, du néolibéralisme : rares sont ceux qui y font référence de façon explicite en France mais le terme paraît avoir une force accusatoire quasiment imparable, alors que, dans les deux cas, le plus souvent, on ne sait pas vraiment de quoi l’on parle.

Cette note vise à répondre justement à quelques-unes de nos interrogations à propos des décroissants : qu’est-ce que la décroissance ? Quand et comment le mouvement décroissant a-t-il émergé ? Qui sont au juste ces décroissants et quelles sont leurs idées ? Quel est leur impact sur la société française ?

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