Nucléaire : le vent tourne en sa faveur - Par Michel Negynas

Avec la hausse du prix du gaz, l’énergie nucléaire pourrait avoir le vent en poupe. Différentes tendances montrent qu’elle est en train de gagner en popularité.


Depuis quelque temps, on commence à entendre quelques couacs dans les médias sur le thème de l’énergie.

Il faut dire que la conjoncture y met du sien : hausse vertigineuse du prix des combustibles fossiles (les réserves stockées sont inférieures à la normale, la reprise économique est brutale, on manque de bateaux, les Russes jouent à nous faire peur.

Et l’électricité ? Elle suit. Pas trop en France, nous avons notre nucléaire et notre hydraulique qui ont suffi tout l’été à nous alimenter et à exporter entre 5 et 15 GW en permanence. Les tarifs réglementés français ont un peu augmenté et vont continuer à le faire, car leur calcul intègre (indûment) partiellement le prix des énergies fossiles.

Mais en Angleterre, en Espagne, en Italie, la hausse des tarifs est vertigineuse, compte tenu de la composante gaz du mix. La raison ? Il n’y a pratiquement pas eu de vent cet été. Il y a bien eu du soleil, mais pas la nuit. On a donc eu beaucoup plus recours au gaz.

En Angleterre, à la suite d’une avarie de la liaison intercontinentale, l’activité des entreprises a dû être interrompue par manque de nucléaire français. Certaines sont au bord de la faillite, et Boris Johnson a promis des aides.

Et le profil de production du soleil, montée abrupte jusqu’à midi et descente vertigineuse jusqu’à neuf heures, pose quelques problèmes. En Allemagne, le 8 août dernier, les gestionnaires du réseau se sont loupés à la descente. Il n’y avait pas assez de flexibilité pilotable, ils avaient mal géré le « yo-yo » habituel entre import et export qui leur permet d’habitude de gérer ce « pic » solaire. Alors qu’on était un samedi en plein été, ils ont manqué de puissance pour assurer 50 GW… malgré leurs 220 GW installés ! Les activités industrielles de l’aluminium, du cuivre, certaines aciéries ont dû être interrompues… Il y aura dédommagement, et ça risque de chiffrer.

Bref, c’est le chaos, on s’inquiète de la précarité énergétique, la Commission de Bruxelles craint le retour des Gilets jaunes à l’échelle européenne et envisage d’encadrer les hausses de prix. Certains États diminuent les TVA, ce qui tombe mal, après les dépenses covidiennes.

À noter aussi qu’EDF, pour soi-disant respecter la concurrence, doit vendre à ses concurrents à 40 euros/MWh un produit qui vaut actuellement 100 euros/MWh sur le marché libre. Le seul ilot de stabilité et de cohérence dans ce bazar, c’est ce qu’ont construit nos ingénieurs des années 1960 à 1980 : un réseau de production basé sur le nucléaire (avec une filière complète, de l’enrichissement de l’uranium au retraitement et recyclage du combustible) associé à des centrales hydrauliques là où c’était possible, y compris des stations de pompage/turbinage pour stocker de l’énergie.

Le règlement européen tente depuis vingt ans de saper méthodiquement ce succès au nom d’une libéralisation qui n’existe pas dans les faits. Notre ministre de l’Industrie semble enfin élever la voix, évoquant « l’obsolescence des règles du marché européen ». Plutôt que d’obsolescence, on pourrait parler d’absurdité.

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