Apocalypse Zéro: Pourquoi l'alarmisme environnemental nuit à l'humanité - De Michael Shellenberger

Dans son dernier ouvrage, l’écologiste éreinte le catastrophisme environnementaliste et tente d’en comprendre l’origine.

Croire que l'Occident conduit la planète à la catastrophe ne procède pas d'une analyse rationnelle, explique Michael Shellenberger. C'est une posture militante, typique d'une population d'enfants gâtés. Guérir de cette névrose est la seule véritable urgence. 

Journaliste scientifique et ardent défenseur de l’environnement, Michael Shellenberger se posait depuis longtemps une question : pourquoi les mouvements écologistes continuent-ils à promouvoir des politiques qui nuisent non seulement aux humains mais aussi à la planète ? En matière de gestion des forêts, d’énergie hydroélectrique, de pisciculture, d’élevage bovin, d’engrais azotés, de nucléaire et sur nombre d’autres points clés, il démontre dans ce livre que les principales ONG écologistes militent pour des solutions incohérentes et souvent même dangereuses.Mélangeant avec bonheur la recherche, l’enquête de terrain et l’histoire du mouvement vert, ce livre lève le voile sur les enjeux financiers, statutaires et idéologiques qui se cachent derrière l’écologie politique contemporaine et son catastrophisme.

Nommé « héros de l’environnement » par le magazine Time en 2008, lauréat du « Green Book Award », expert invité par le GIEC, Michael Shellenberger est le fondateur d’une ONG de sauvegarde de la Nature, non partisane et indépendante. Il écrit régulièrement depuis vingt ans pour le New York Times, le Washington Post et le magazine Nature Energy.

Michael Shellenberger: "L’alarmisme est une attitude mimétique"

Propos recueillis par Mackaël Fonton.

Valeurs actuelles. À quel moment de votre parcours personnel avez-vous changé de regard sur ces questions : l’environnement, la technique, l’agriculture, l’énergie ?

Michael Shellenberger.
Je pense que le déclic s’est produit à l’occasion de mes séjours en Amérique latine, dans les années 1990. Là-bas, j’ai réalisé que la plupart des paysans pauvres que je côtoyais, en particulier les jeunes, voulaient vivre dans les villes. Ils voulaient quitter leur ferme. J’ai réalisé à quel point la pauvreté qui était la leur était brutale. J’ai fini par me dire que la disponibilité énergétique était un facteur clé, non seulement pour sortir les gens de la misère, mais aussi pour protéger la nature, car les gens qui manquent de tout ne se soucient pas de la nature. Creusant la question, j’ai compris que ce tableau, une société d’abondance dans une planète préservée, ne pourrait pas advenir avec les énergies dites renouvelables, seulement avec le nucléaire.

Vous soulignez que cette prise de conscience a transformé votre tristesse en optimisme, que la confiance vous est revenue ; que voulez-vous dire ?

Parce que d’un coup, les nouvelles devenaient bonnes ! Chaque être humain peut connaître une existence prospère tout en protégeant l’environnement. Le prisme de lecture change radicalement. Les principaux problèmes environnementaux, les émissions de carbone, les espèces en danger, la question des matériaux, tout ça est intimement mêlé, or nous nous dirigeons globalement dans la bonne direction.

Comment définiriez-vous ce que vous appelez le « potentiel positif de l’humanité » ?

Seuls les humains peuvent faire de cette planète un jardin, où une grande variété d’écosystèmes naturels abritera une variété égale de cultures humaines. Nous ne sommes pas des dieux, mais nous pouvons assumer cette responsabilité, nous le devons, en gardant à l’esprit que cela s’exerce d’abord à l’échelon local, national, et non global.

Vous montrez par différents exemples (tortues, baleines, forêts, etc. ) que l’innovation technique a sauvé la nature bien plus qu’elle ne l’a endommagée ; comment expliquez-vous le discrédit qui touche l’univers technologique aujourd’hui ?

Une minorité d’Occidentaux riches, dépressifs et hargneux a sciemment menti au public en l’amenant à croire que le progrès technique et l’humanité au sens large détruisent la planète au lieu de la protéger. Ces personnes, qu’elles en soient conscientes ou non d’ailleurs, portent un projet antihumaniste et antiécologique.


Michael Shellenberger: "Sans les écolos radicaux, le monde irait mieux"

Propos recueillis par Laetitia Strauch-Bonart et Gabriel Bouchaud

Dans un monde où la défense de l’environnement rime souvent avec la critique de la croissance et de la technologie, l’écologiste américain Michael Shellenberger détonne. Infatigable défenseur du nucléaire, dont il rappelle à raison qu’il s’agit de la source d’énergie la moins polluante, il prône une approche rationnelle des débats environnementaux. Ce que confirme son dernier livre, qui vient d'être publié en français, Apocalypse Zéro. Pourquoi la fin du monde n’est pas pour demain (L'Artilleur), préfacé par le philosophe Pascal Bruckner, où il passe au crible, avec force données, les affirmations alarmistes des militants de l’environnement. Non seulement l’homme n’est pas l’ennemi de la nature, montre-t-il, mais la fin des temps n’est pas encore pour demain.préface. Alors que débute la COP26, on espère que Shellenberger sera lu et entendu, d’autant qu’il semble capable de faire des miracles : l’ancienne porte-parole d’Extinction Rebellion UK, Zion Lights, n'a-t-elle pas rejoint, en 2020, l’organisation qu’il a créée, Environnemental Progress ?

Le Point : Pourquoi prendre le contre-pied de l'inquiétude actuelle relative à l'environnement ?

Michael Shellenberger :
J’avais commencé l’écriture d’un livre qui se serait intitulé How Humans Save Nature (Comment les êtres humains sauvent la nature), pour expliquer comment l’être humain a sauvé de nombreuses espèces comme les baleines ou les gorilles. Mais c’était très ennuyeux ! J’ai donc commencé à travailler sur un ouvrage sur le nucléaire, un sujet un peu sombre que tous les éditeurs ont refusé, sauf un. Dans le même temps, de nombreuses personnes, dont Greta Thunberg, commençaient à propager l’idée que la fin du monde était proche. Il me semblait donc d’autant plus nécessaire de montrer que c’était faux. Concrètement, je développe trois grands axes : je remets en cause les mythes sur le caractère apocalyptique des questions environnementales, du changement climatique à la pollution du plastique en passant par l’extinction de masse des espèces durant l’anthropocène. Je montre ensuite que les humains peuvent sauver la nature. Enfin, j’explore les raisons qui poussent les individus à se montrer aussi irrationnels sur les questions environnementales. Objectivement, les problèmes auxquels nous faisons face sont maîtrisables ! Alors comment en sommes-nous arrivés à croire qu’ils nécessitaient une transformation sociale et économique radicale ?

Chronique du livre de Michael Shellenberger 

par Aymeric Belaud (IREF)


Nous avons connu un été particulièrement chaud en France. La sécheresse a frappé tout le territoire, et les cultures agricoles en ont souffert. De nombreux feux de forêts ont également touché de nombreuses régions. Une aubaine pour les écologistes catastrophistes qui sont venus en masse sur les plateaux TV pour prophétiser la fin de l’Humanité et expliquer que, pour éviter l’Apocalypse, il fallait en finir avec le capitalisme et la liberté.

C’est contre cet écologisme radical que Michael Shellenberger a écrit « Apocalypse Zéro – Pourquoi la fin du monde n’est pas pour demain », livre qui a été numéro un des ventes aux Etats-Unis et qui est depuis l’année dernière disponible en français. Nommé « héros de l’environnement » par le magazine Time en 2008, expert en énergie invité par le GIEC, Michael Shellenberger est le fondateur d’une ONG de sauvegarde de la nature. Il a écrit dans de nombreux journaux comme le New York Times ou le Washington Post. Son profil est loin d’être celui d’un « réac conservateur climatosceptique ». Pourtant, le contenu de son ouvrage va défriser plus d’un écolo. Préfacé par Pascal Bruckner, ce livre mélange enquête, recherche et histoire.

A travers plus de 500 pages documentées et sourcées, Michael Shellenberger remet les pendules à l’heure sur un certain nombre de faits, tout en contant son passé de militant environnementaliste commencé à l’adolescence. Il contredit les arguments des écologistes sur l’Amazonie, notamment sur la déforestation en expliquant qu’elle avait commencé bien avant l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir et que la volonté d’ONG écologiques et de gouvernements européens de s’opposer au développement économique en Amazonie et au Brésil ne ferait qu’aggraver la situation (p. 78). Parlant de la protection des animaux, l’auteur affirme, au sujet des baleines, que c’est le développement économique et le progrès technique qui ont permis de réduire, voire de stopper, la chasse de ce mammifère aquatique. Il surenchérit en écrivant que si les marchés du Japon et de Norvège avaient été plus libres, ces deux pays « seraient passés de l’huile de baleine à l’huile végétale beaucoup plus tôt » (p. 234). Shellenberger défend également la consommation de viande : « le végétarisme semble moins découler d’un examen rationnel des preuves que d’un rejet émotionnel » (p. 267). Il explique par ailleurs que « la croisade pro-glucides et anti-graisses s’est avérée aussi mauvaise pour l’environnement qu’elle l’avait été pour les gens » et que « les inquiétudes du public au sujet de la viande sont donc pour une large part erronées ». Il en vient à défendre l’utilisation d’hormones de croissance pour la viande de bœuf, comme l’OMS, la FAO et la Food and Drug Administration qui ont conclu que « la viande produite avec ces hormones était sans danger pour la consommation humaine » (p. 264). De quoi rendre rouge de rage de nombreux écologistes, Sandrine Rousseau en tête.

Thème d’actualité, M. Shellenberger défend le modèle nucléaire français et décrie fortement le choix de l’Allemagne : « Si l’Allemagne avait investi dans de nouvelles centrales nucléaires les 580 milliards de dollars qu’elle a misés sur les énergies renouvelables comme les parcs solaires et éoliens, elle générerait 100% de son électricité à partir de sources zéro émission et aurait suffisamment d’électricité zéro carbone pour alimenter toutes ses voitures et camions légers » (p. 285). Selon lui, le nucléaire est « le moyen le plus sûr de produire une électricité fiable ». Qui plus est, il affirme que le nucléaire a « sauvé plus de deux millions de vies à ce jour en empêchant la mort de ces individus du fait de la pollution atmosphérique » (p.284).

Critiquant sévèrement les stars et leurs bons sentiments, ainsi que les politiques qui produisent l’effet inverse de celui escompté, il en vient à la conclusion que « si l’apocalypse climatique est une sorte de fantasme inconscient pour les êtres qui détestent la civilisation, cela pourrait expliquer pourquoi les gens les plus alarmistes sur les problèmes environnementaux sont aussi les plus opposés aux technologies capables de les résoudre, qu’il s’agisse du recours aux engrais, de la maîtrise des crues ou des énergies comme le gaz naturel et le nucléaire » (p. 493). En effet, bon nombre d’écologistes ne cherchent pas de solution mais veulent détruire la civilisation en prônant la décroissance et la fin du capitalisme. A mi-chemin entre le fanatisme religieux et le communisme New Age.

Si pour Michael Shellenberger, le changement climatique est un problème réel, il affirme pour autant que non seulement il n’entraînera pas la fin du monde, mais qu’il ne devrait pas être notre priorité principale. Un nouveau pavé jeté dans la marre de l’écologisme dogmatique et bien-pensant.

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