Arnaud Benedetti: «Les nouveaux professionnels du pouvoir sont aussi les figures d’une société de l’individu roi»
Dans son nouveau livre, le rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, professeur associé à la Sorbonne, analyse les tourments de la démocratie française.
LE FIGARO. - Vous décrivez dans votre livre la mort du politique. Par quel processus historique l’expliquez-vous?
Arnaud BENEDETTI. - Entendons-nous sur ce signifie «la mort du politique». Il s’agit d’abord d’une lente agonie des États-nations dans leur acception démocratique et libérale, plus particulièrement en France. Si historiquement les démocraties européennes avaient forgé un lien indissociable avec l’idée de souveraineté, cette capacité d’autodétermination s’est étiolée, notamment depuis le traité de Lisbonne qui a subverti, voire trahi la volonté de la majorité des Français exprimée lors du référendum de 2005.