Le Mal dominant - Par Philippe Bilger

Des pompiers, des policiers, des infirmiers agressés… En France, le mal s’est banalisé ces dernières années


Le Mal a pris la main. J’ai conscience du caractère désespérant de cette affirmation, mais elle n’implique pas dans mon esprit que la défaite soit pour toujours et qu’un redressement soit impossible.

Il n’empêche que jour après jour, et depuis des années, avec l’aggravation terrible du quinquennat d’Emmanuel Macron sur le plan largement régalien pour des raisons que j’ai été conduit à trop développer malheureusement, quelque chose de fondamental s’est produit dans notre société. Il me semble que sans forcer le trait nous sommes passés, dans beaucoup de registres, d’un monde où le Bien n’était pas respecté à celui de la domination du Mal. Le rapport de force a changé de camp. Avec, de surcroît, une certaine illisibilité dans la hiérarchie des responsabilités et des sanctions.

Je continue à mettre l’accent, pour le début de cette dramatique évolution, sur le moment où dans certaines cités, le corps des sapeurs-pompiers, unanimement admiré, et les médecins appelés souvent en urgence, ont été attaqués, molestés, sans possibilité d’accomplir leur mission de sauvegarde. Tout a commencé là : quand même l’humanité la plus exemplaire a été bafouée seulement parce qu’elle était une émanation officielle, l’expression d’un État dont ces enclaves devenues de plus en plus étrangères et maîtresses des lieux ne voulaient plus.