Passe sanitaire : « Ne cédons pas aux sirènes du biopouvoir » - Par Gaspard Koenig

Face à l’instauration d’un nouveau principe de « vigilance sanitaire », Gaspard Koenig alerte sur notre entrée progressive dans une société de contrôle.


Gaspard constate que, grâce au développement d’un vaccin efficace et à l’amélioration des traitements, la situation sanitaire est sous contrôle. Dès lors, il serait temps de lever les mesures d’exceptions, attentatoires à nos libertés, comme le passe sanitaire, qui a rempli la mission officieuse prescrite par le Gouvernement : une obligation vaccinale dissimulée, sous peine d’une « désocialisation quasi totale ». Cet avis est partagé par le Conseil scientifique qui déclare par ailleurs que le passe sanitaire est peu efficace pour lutter contre la propagation de la Covid.

« La Covid passera, mais les structures de pouvoir mises en place risquent fort de lui survivre. »

Et pourtant, le Gouvernement, qui vient de légiférer sur le concept vague de « vigilance sanitaire », souhaite encore prolonger – voire augmenter – ses prérogatives issues de l’état d’urgence « tant que la Covid sera là » dixit le ministre Olivier Véran. « Autrement dit pour toujours » lui répond Gaspard.

Une prolongation indéfinie et disproportionnée de mesures d’exceptions contre laquelle Gaspard alertait dès le début de l’épidémie. À l’appui des thèses énoncées par Michel Foucault dans « Histoire de la folie », Gaspard redoute que perdure un biopouvoir qui se justifierait par la découverte ininterrompue de nouveaux variants ou la crainte de l’apparition de virus inconnus, ainsi que par les menaces environnementales et sécuritaires.

« Pour Foucault, le biopouvoir représente l’avènement d’une surveillance généralisée, où l’individu deviendrait son propre geôlier, où il accepterait de sacrifier sa dignité de citoyen sur l’autel du principe d’utilité. »

Ces mesures ont deux conséquences. Elles habituent les citoyens, las, aux contrôles quotidiens et à l’obéissance à un pouvoir central. Elles mettent à mal le fonctionnement démocratique de nos institutions, en particulier du Parlement, et réduisent les contre-pouvoirs, comme le rappellent le Conseil d’État et la Défenseure des droits.

Pour Gaspard, il est donc urgent de réaffirmer que notre société, qui se scinde chaque jours davantage entre « majorité docile en liberté surveillée » et « frange rebelle qui prendra le maquis », doit accepter l’idée de risque, sans quoi elle se condamne aux dérives autoritaires et au déclin de la démocratie.


Vigilance sanitaire et privation de libertés

LES ECHOS - Le gouvernement voudrait prolonger les mesures d'exception sanitaires. Le philosophe Gaspard Koenig redoute que les citoyens finissent un jour par s'accoutumer à ces restrictions de libertés aux fondements démocratiques contestables.


Dès les premiers temps de l'épidémie, je réclamai dans ces colonnes une approche proportionnée des mesures sanitaires. Je citai l'analyse de Foucault au début de l'« Histoire de la folie » : les léproseries restèrent en activité plusieurs siècles après la fin de la maladie, en se transformant en lieux d'enfermement des fous et des exclus. « Rappelons-nous que le virus passera, concluai-je, mais que les structures de pouvoir mises en place risquent fort de lui survivre. »

Près de deux ans plus tard, mes cris de Cassandre résonnent tristement. Les scientifiques ont mis au point un vaccin efficace, largement accepté par la population ; la circulation du virus est présentement sous contrôle ; les traitements s'améliorent ; les risques de formes graves sont désormais bien connus de tous. Même le traditionnellement frileux Conseil scientifique plaide pour la suppression prochaine du passe sanitaire.


«La société de surveillance n’est pas une fatalité!»


FIGAROVOX - Le philosophe, créateur du mouvement Simple qui lutte contre la bureaucratie, s’inquiète des yeux de Chimène de nos gouvernants pour les sociétés de contrôle asiatiques. La vidéosurveillance peut être légitime si elle n’emploie pas la reconnaissance faciale, «ligne rouge absolue» pour nos libertés.

LE FIGARO. - Gérald Darmanin a déploré le 26 octobre le manque de caméras de vidéosurveillance dans certains quartiers. La sécurité mérite-t-elle que l’on sacrifie un peu de notre intimité?

Gaspard KOENIG. -
Voltaire disait qu’il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. Aujourd’hui, doit-on mettre des millions d’innocents sous surveillance pour prévenir un dommage potentiel? Dans une société ouverte, il ne doit pas exister de suspicion a priori, mais des sanctions a posteriori. Nous sommes censés réprimer la faute, pas l’intention. C’est un principe essentiel de l’État de droit. L’une des premières mesures décidées par la Révolution française fut l’interdiction de l’ouverture des correspondances par le cabinet noir du roi, une pratique dénoncée par la population dans les cahiers de doléances. On préférait renoncer (un peu) à sa sécurité, plutôt que (complètement)...

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