Pierre-Antoine Delhommais – On a oublié le commerce extérieur…

Personne ne semble se préoccuper de l’aggravation de notre déficit des échanges. Pourtant, il est le reflet de la mauvaise santé de notre économie.


Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a exprimé le 13 septembre sur LCI sa crainte « d’une campagne présidentielle à côté de la plaque ». On ne saurait lui donner tort. On peut, par exemple, s’étonner que le problème du chômage soit aussi peu abordé par les candidats. Comme s’il n’en était plus un, comme si la France, avec ses 3 millions et demi de chômeurs, était d’ores et déjà en situation de plein emploi. Il est inquiétant aussi d’observer que les prétendants à l’Élysée se montrent plus diserts pour parler du permis à points que de la dette publique, qu’ils ont beaucoup de choses à dire sur la chasse aux tenderies du pluvier doré mais très peu sur la façon de réduire notre niveau record de dépenses sociales.

Un sujet économique brille tout particulièrement par son absence en ce début de campagne, c’est celui de notre déficit extérieur. Certes, il est électoralement très peu vendeur et ne passionne pas les foules : on n’a d’ailleurs jamais vu de manifestation organisée pour réclamer le redressement du solde des transactions courantes. Il est néanmoins surprenant que les adversaires d’Emmanuel Macron, qui cherchent par tous les moyens à attaquer son bilan économique, n’évoquent pas davantage la détérioration spectaculaire de la balance commerciale durant son mandat.