Jean-Loup Bonnamy: «Le wokisme est une secte politique»


Né aux États-Unis, le mouvement woke se fait hériter du protestantisme puritain et de l'obsession inconsciente des Américains pour le Mal et la violence, analyse le normalien et professeur agrégé de philosophie.


«Woke» le mot est sur toutes les lèvres. Signifiant «éveillé» en anglais, il désigne un courant politique qui entend déconstruire les fondements de la société occidentale, perçue comme oppressive. Ce courant idéologique a souvent été analysé sous l'angle de son contenu. Mais il convient d'en faire l'analyse sociologique et psychologique, voire psychiatrique. En effet, les idéologies politiques - surtout les plus radicales - relèvent avant tout d'une sensibilité psychologique. Le nazisme correspond ainsi à la bouffée paranoïaque et autoritaire d'une société allemande désorientée par une industrialisation trop rapide, une démographie galopante, le recul des croyances religieuses, la défaite de 1918 et une crise économique d'une violence inouïe. Essayons donc de comprendre la logique psychique du wokisme.