La guerre du Haut-Karabagh : quels enseignements pour la France ? - Par Alban Wilfert
La guerre du Haut-Karabagh a défrayé la chronique de son déclenchement le 27 septembre 2020 à la signature du cessez-le-feu sous patronage de la Russie le 10 novembre. Résurgence d’un conflit territorial ancien, les hostilités ont pris la forme d’une guerre interétatique, symétrique, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. À la fois classique du point de vue de ses enjeux et des parties en conflit et contemporain sur le plan des moyens employés et des équipements, ce conflit apparaît comme un laboratoire de la guerre de haute intensité telle que l’anticipent aujourd’hui les états-majors.
Quelles leçons les autres États, la France en premier lieu, peuvent-ils tirer d’un tel conflit ? C’est pour mieux le comprendre qu’Olivier Cigolotti et Marie-Arlette Carlotti, membres de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat ont remis à la présidence de la chambre haute un rapport d’information dégageant « dix enseignements » de ce « conflit qui nous concerne[1] ». Ce rapport, structuré en deux parties, revient sur des enseignements géopolitiques et militaires. C’est ce second temps de la réflexion, sous le vocable « Une guerre du xxie siècle ? », qui fera ici l’objet d’une synthèse.