Georges Bidault, de la Résistance à l’Algérie française - De Maxime Tandonnet
L’histoire d’un héros de la Résistance, ex-ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle, qui s’abîma dans les profondeurs de l’enfer politique algérien. Après avoir connu la gloire, un homme est mis à l’index. On l’a hissé au premier rang, puis on a caviardé son nom. Les compagnons de sa jeunesse sont morts, ce sont des héros. Lui a poursuivi son chemin, et c’est un réprouvé.
« Fondée sur d’abondantes archives personnelles récemment ouvertes et de nouveaux témoignages, cette première biographie de Georges Bidault depuis un quart de siècle dépeint le portrait romanesque d’un simple professeur d’histoire, issu de la France profonde et militant chrétien sous l’entre-deux-guerres, engagé dans la lutte clandestine dès 1941 et devenu, en 1942, le plus proche compagnon de Jean Moulin avant de lui succéder à la tête de la résistance intérieure. Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle à la Libération, il prit personnellement une part déterminante à la reconquête du « rang » international de la France en 1945 – malgré des relations tendues avec l’homme du 18 Juin. Créateur d’un parti politique, l’inclassable MRP, Bidault fut l’un des principaux dirigeants de la IVe République, plusieurs fois reconduit au Quai d’Orsay en pleine guerre froide, visionnaire de la réconciliation européenne et bête noire de Staline, mais aussi président du Conseil à l’origine de grandes réformes sociales dont la création du SMIG. Pourtant, son style exagérément bohême, mâtiné d’un sens aigu de la dérision et de la provocation, le condamna à l’incompréhension puis à la solitude. Au début des années 1960, son engagement en faveur de l’Algérie française acheva de le diaboliser et d’en faire un authentique paria contraint à l’exil avec son épouse Suzanne Borel – la première femme diplomate. Passé en quelques années de la lumière du héros à la nuit du pestiféré, Bidault est aujourd’hui oublié. Mais les convictions de cet homme d’Etat, intellectuel hanté par le déclin de la France et de l’Europe, pourfendeur de la résignation et de la repentance, anticipaient sur les déchirures du XXIe siècle. »
FIGAROVOX. - Georges Bidault reste un nom connu, mais n'a plus guère suscité la curiosité des biographes récemment. Pourquoi avoir enquêté sur lui ?
Maxime TANDONNET. - Georges Bidault a joué un rôle capital dans l'histoire de France du XXe siècle. Pour des raisons diverses, son parcours dans la Résistance, la reconstruction et la guerre froide a été largement occulté. Or, il figure parmi les quelques héros de la lutte clandestine contre la barbarie nazie. À compter de 1944, il fut au côté du général de Gaulle, l'artisan de la reconquête du rang de la France dans le concert des grandes nations. Son action fut aussi déterminante dans la réconciliation européenne et dans la lutte contre l'impérialisme soviétique à partir de 1947.
La postérité est souvent injuste. Il m'a paru indispensable de remettre en lumière l'histoire d'un héros français sans passer sous silence ses faiblesses et ses erreurs. Bidault est un personnage attachant, à la fois bohème, provocateur, cultivant un humour énigmatique et d'une extrême simplicité, tout comme le couple qu'il a formé avec Suzanne Borel, résistante et première femme diplomate. Et puis, il est utile, dans la période actuelle, de rappeler ce que peut être un authentique homme d'État porté par des convictions au service du bien public.
Georges Bidault | Lisez!
Qui connaît encore Georges Bidault? Que Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire et historien, auteur d’une biographie remarquée d’André Tardieu, soit remercié d’avoir tiré du purgatoire, ou plutôt de l’enfer, cet homme politique, - par ailleurs chrétien plutôt progressiste -, passé de la gloire de la Résistance et des honneurs de la IVe République à un destin de proscrit dans lequel le chaos engendré par la guerre d’Algérie le précipita.
Précisons que cette biographie, enrichie de l’exploitation d’archives nouvelles, n’est pas une tentative de réhabilitation mais plutôt une volonté de comprendre au plus près un homme en prise avec une époque à haute tension.
Georges Bidault : un héros shakespearien
Par Jean-Marc Bastière
Précisons que cette biographie, enrichie de l’exploitation d’archives nouvelles, n’est pas une tentative de réhabilitation mais plutôt une volonté de comprendre au plus près un homme en prise avec une époque à haute tension.
Maxime Tandonnet: «Georges Bidault, homme d'État et réprouvé»
Par Guillaume Perrault
Maxime TANDONNET. - Georges Bidault a joué un rôle capital dans l'histoire de France du XXe siècle. Pour des raisons diverses, son parcours dans la Résistance, la reconstruction et la guerre froide a été largement occulté. Or, il figure parmi les quelques héros de la lutte clandestine contre la barbarie nazie. À compter de 1944, il fut au côté du général de Gaulle, l'artisan de la reconquête du rang de la France dans le concert des grandes nations. Son action fut aussi déterminante dans la réconciliation européenne et dans la lutte contre l'impérialisme soviétique à partir de 1947.
La postérité est souvent injuste. Il m'a paru indispensable de remettre en lumière l'histoire d'un héros français sans passer sous silence ses faiblesses et ses erreurs. Bidault est un personnage attachant, à la fois bohème, provocateur, cultivant un humour énigmatique et d'une extrême simplicité, tout comme le couple qu'il a formé avec Suzanne Borel, résistante et première femme diplomate. Et puis, il est utile, dans la période actuelle, de rappeler ce que peut être un authentique homme d'État porté par des convictions au service du bien public.
Héros et paria, Georges Bidault de la Résistance à l’Algérie française
Par Marie-Danielle Demelas
Celui qui fut un personnage de premier plan dans la Résistance et au début de la IVe République a suscité peu d’études. Après des années d’oubli, cet ouvrage tient compte des archives désormais accessibles de Georges Bidault et de celles de sa femme, Suzanne Botrel [1]
Originaire de Moulins, fils d’une famille nombreuse « de petite bourgeoisie rurale », orphelin de mère dès sa petite enfance, Georges Bidault a passé sa jeunesse en val d’Aoste, dans un internat de jésuites, où il s’est révélé fort en thème. Puis il s’est orienté vers des études d’histoire à la Sorbonne. La licence en poche, en 1918, il est mobilisé, soldat de 1re classe au 92e régiment d’infanterie, il fait partie des troupes d’occupation en Allemagne, puis il revient à la vie civile. Il a connu l’armée, un peu, il n’a pas vu le feu.
Voici quelques-uns des articles de presse parus au sujet de la biographie de Georges Bidault publiée par les éditions Perrin, sortie en librairie en mars dernier:
« Un héros Shakespearien: Qui connaît encore Georges Bidault ? Que Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire et historien, soit remercié de l’avoir tiré du purgatoire, ou plutôt de l’enfer » (Jean-Marc Bastière, le Figaro Littéraire, 02 mars 2022)
« Figure du pestiféré: Historien et haut fonctionnaire d’origine bordelaise, Maxime Tandonnet se passionne pour les oubliés ou les pestiférés de l’histoire politique française. Autant dire que Georges Bidault lui tendait les bras […] Cette biographie érudite se lit comme un roman » (Benoît Lasserre, Sud Ouest 9 mars)
« Il succéda à Jean Moulin, et fut l’une des grandes figures de la IVe République […] Son attachement à l’Algérie Française fit de lui un paria, un oublié. Merci à Maxime Tandonnet pour cette passionnante et nécessaire biographie de Georges Bidault (Guillaume Tabard, du Figaro 13 mars sur Twitter)
« En lisant la solide biographie que Maxime Tandonnet consacre à Georges Bidault, on comprend très vite que cette grande figure politique devrait figurer au panthéon Républicain » (Frédéric le Moal, le Littéraire, 27 mai)
« Une biographie passionnante de Georges Bidault retrace le parcours hors norme de ce démocrate-chrétien, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance, personnalité décisive de la IVème République puis opposant à de Gaulle sur le dossier algérien » (Philippe Maxence, Valeurs Actuelles, 9 juin)
« Laquelle de ses deux vies faudra-t-il retenir, laquelle donnera plus de sens à son existence ? Confronté à ce dilemme, Maxime Tandonnet a cherché une cohérence aux deux vies de Georges Bidault » Marie-Danielle Demelas, Causeur, 19 avril 2022)
« Bidault l’intransigeant. Ce sont les ressorts complexes de l’engagement politique que met à jour Maxime Tandonnet dans cette biographie subtile de Georges Bidault » (Le Figaro Magazine, 29 avril)
« Un ouvrage lumineux sur Georges Bidault » (Figaro Vox 7 juin)
« Un professeur d’histoire: quelle vie ! Alors qu’il a joué un rôle absolument majeur dans la politique française des années 1940-1960, Georges Bidault est passé de la lumière à l’ombre en 1962 et est presque devenu aujourd’hui un inconnu du grand public. Un parcours étonnant, une vie d’engagement au cœur des drames de la France du XXe siècle. Une belle et solide biographie ». (Rémy Porte, Revue Guerres et conflits 28 avril)
« Vie d’un héros réprouvé: Une vie tragique au fond, bien restituée par cette biographie de Maxime Tandonnet. » Bojum, Sylvain Bonnet 22 avril
« Maxime Tandonnet dresse le portrait à la fois politique et intimiste de cet illustre inconnu, au parcours hors norme, petit provincial de la classe moyenne, issu d’un milieu modeste, qui, succédant à Jean Moulin à la tête de la Résistance intérieure, fut l’un des plus authentiques héros du XXe siècle, avant de faire naufrage dans la diabolisation, au début des années soixante, pour ses prises positions en faveur de l’Algérie française. » (Histoire Magazine mai 2022)
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