Le Capitalisme woke - De Anne de Guigné

Dans Le Capitalisme woke (La Cité), Anne de Guigné, qui suit la politique économique au Figaro, pointe du doigt les dérives des entreprises, tentées de s’aventurer -avec plus ou moins de bonheur- sur le terrain des valeurs. Un livre-enquête saisissant sur cette nouvelle religion qui envahit maintenant le monde du travail.

Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.

La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l'expression " mesdames et messieurs " afin de " choisir un discours qui s'adresse à tous ses passagers ". La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l'été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l'escarpin Free Walkie (995 euros) qui " exprime cette saison l'empathie et la solidarité ". Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les
décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des " messages ", l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique.

EXTRAIS EXCLUSIFS

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Antiracisme, diversité, défense des droits des minorités… La folie woke en entreprise

Par Ghislain de Montalembert

LE FIGARO MAGAZINE. - Née au sein de la société américaine pour dénoncer le racisme et les discriminations envers les minorités, la vague woke est-elle en train de gagner les entreprises?

Anne de GUIGNÉ. -
C’est évident. Aux États-Unis, les entreprises ont depuis dix ans fait une entrée fracassante en politique. Plus récemment, leurs engagements ont eu tendance à épouser la vague woke, dans le sens où elles prêtent une intense attention aux questions identitaires. Ainsi, d’ici quelques mois, les groupes cotés au Nasdaq devront spécifier la race/ethnie et l’orientation sexuelle de tous les membres de leur conseil d’administration, dans le but de respecter, dans un second temps, des quotas de diversité. Des entreprises comme Disney ou Coca-Cola invitent, dans des formations officielles, leurs salariés blancs à méditer sur les privilèges que leur octroie leur race.


L’entreprise à l’heure du discours moralisateur

Par Marc Landré

Decathlon, Louboutin, Lufthansa, Disney, L’Oréal, Google, BNP Paribas, Lockheed Martin, Facebook, Nestlé… Les entreprises définissent désormais la limite entre le bien et le mal, ou encore ce qu’il est bon d’apprécier et ce qu’il convient de condamner. C’est la thèse développée, avec brio et une impressionnante myriade d’exemples, par Anne de Guigné, grand reporter au Figaro chargée des questions de politique économique, dans son essai Le Capitalisme woke, publié aux Éditions La Cité.

Insidieusement, les entreprises ont petit à petit - depuis une dizaine d’années, a calculé la journaliste - fait une entrée fracassante dans la politique, surtout aux États-Unis, en portant une attention particulière aux questions identitaires qu’elles relèvent des origines ethniques, des orientations sexuelles, des «choix de genre» ou des privilèges supposés de classe.

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«Notre époque a basculé dans un étonnant puritanisme, dénonce ainsi Anne de Guigné. Aujourd’hui, la plupart des marques ne cherchent plus à doper leurs ventes en associant leurs produits à une promesse de plaisir, séduction, confiance, bonne santé… Elles ne parlent plus que de bien et de mal. Avec tel shampoing, vous luttez contre les discriminations ; en consommant tel café, vous acquerrez le statut d’individu responsable.»

« La diversité est désormais considérée comme un élément de performance »

Propos recueillis par Laetitia Strauch-Bonart

Dans « Le Capitalisme woke », Anne de Guigné critique la tendance des entreprises à défendre des valeurs hors de leur cœur de métier.

Faut-il mélanger les affaires et la morale ? Si les valeurs ne sont jamais étrangères à l'économie et aux entreprises, la tentation des firmes d'afficher des idées woke, qui gagnent la France depuis les États-Unis, éloigne autant les entreprises de leur cœur de métier qu'elle empiète sur le débat démocratique. C'est la conviction solidement argumentée d'Anne de Guigné, journaliste au Figaro, où elle couvre la politique économique française, dans un essai instructif, Le Capitalisme woke. Quand l'entreprise dit le bien et le mal (Presses de la cité). Entretien.



Chronique de livres

Par Augustin Neyrand (IREF)

Avec talent, la journaliste du Figaro retrace les origines de ce que l’on appelle le « wokisme » et les raisons de son apparition dans les entreprises et dans les conseils d’administration. Elle nous le présente avec lucidité comme une évolution du capitalisme qui l’a naturellement enfanté, comme l’émergence d’une responsabilité sociale et sociétale au sein même de l’économie tertiarisée.

L’auteur nous montre que le « wokisme » est, en fait, une évolution, portée par la gauche américaine depuis des décennies, des politiques sociales paternalistes mises en place par les grands patrons européens au XIXᵉ. L’entreprise se partage avec l’Etat-providence le rôle de moralisateur, elle n’est plus seulement génératrice de profits, mais veut peser sur les différents projets de société. Tout comme les institutions, elle veut définir le bien et le mal. La tertiarisation des économies développée contribue particulièrement à la propagation de l’idéologie woke, les cadres étant plus susceptibles d’être influencés par ces valeurs et de les revendiquer.

Anne de Guigné remet tout de même les pendules à l’heure, elle montre, enquêtes marketing à l’appui, comment une entreprise qui a adopté les valeurs progressistes, du moins en apparence, améliore ses résultats. Surfer sur la tendance a été bénéfique et l’exemple de Nike est un cas d’école. L’appropriation qui a été faite de Black Lives Matter a boosté les ventes de la marque à virgule comme jamais.

L’auteur s’inquiète de la place toujours plus politique qu’occupent les entreprises dans la cité. Elle se pose la question pertinente de savoir si le règne du marketing n’est pas en train de remettre en cause celui de la démocratie.


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