Surpopulation : le problème n’est pas celui qu’on croit - Par Yves Montenay

Ce ne seront pas les ressources qui vont manquer, mais le nombre d’adultes pour les exploiter et en faire bénéficier tout le monde !

En Occident, l’opinion est attentive à la préservation de l’environnement, et ce souci commence à gagner le reste du monde. La surpopulation et la limitation des ressources sont souvent accusées. Et si

Malthus avait raison : allons-nous épuiser les ressources de la Terre du fait d’une surpopulation galopante ?


Malthus est-il toujours d’actualité ?

Cette crainte de la surpopulation a seulement deux siècles.

Auparavant, et depuis toujours, chaque que roi ou empereur recherchait l’augmentation du nombre de ses sujets, censée augmenter la puissance et la richesse de son pays.

Mais, depuis Malthus, la surpopulation est devenue « une évidence » pour des personnes d’opinions politiques très variées, dépassant largement le camp écologique. Et qui dit surpopulation dit également « pas assez de ressources pour tout le monde », donc épuisement des réserves et future pénurie.

Qu’a donc dit Malthus et est-ce encore valable aujourd’hui ?

Malthus lance l’idée de « surpopulation »

En Angleterre, entre 1794 et 1800, les mauvaises récoltes engendrent misère et détresse. Le pasteur Thomas Malthus, chargé de l’aide aux pauvres dans sa commune, dénonce la multiplication de ces derniers.

Dans son Essai sur le principe de population publié en 1798 il affirme que la population croît de façon exponentielle ou géométrique (1, 2, 4, 8, 16, 32…), ce qui est exact, du moins tant que les comportements ne changent pas.

Il ajoute que les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6…), ce qui est plus discutable. En fait je n’ai jamais compris d’où sortait cette loi malthusienne : si les techniques et la surface cultivée sont stables, la production l’est aussi. Or les deux varient sans cesse suivant les pays et les époques.

Oublions pour l’instant ce point et constatons que Malthus concluait qu’il était nécessaire de limiter la croissance de la population. Contre les réformateurs « moraux » qui attribuent au gouvernement la responsabilité des maux de la société, Malthus veut démontrer que ceux-ci viennent de la démographie.

Cette idée est toujours répandue aujourd’hui.

La vision écologique de la surpopulation et de l’épuisement des ressources

Depuis les années 1970, les écologistes insistent sur le fait que la consommation des ressources naturelles est supérieure à ce que produit la planète.

D’où le fameux Overshoot day, ou jour du dépassement, créé par l’ONG Global Footprint Network, le jour de l’année où l’Homme a consommé plus que ne peut produire la Terre en un an.

Certains en déduisent que pour diminuer cette consommation, il faut diminuer le nombre des Hommes. Or, qui dit diminuer leur nombre signifie diminution des naissances, sauf à exterminer une partie de la population. J’ai d’ailleurs suppposé, à titre humoristique à la fin de mon livre de démographie, que cette idée viendrait à l’esprit d’un président chinois autoritaire : « je demande à titre patriotique aux plus de 75 ans de sauter par la fenêtre ». C’était avant la nomination du président Xi.

220 ans se sont écoulés depuis la publication de Malthus. L’accroissement de la population et celle des ressources se sont-elles passées comme il l’avait prévu ?

Premier démenti : la croissance de la population

Les populations ont-elles vraiment augmenté de façon géométrique ?

D’après les prévisions de l’ONU la croissance de la population mondiale est de moins en moins rapide, mais reste importante en valeur absolue puisqu’elle prévoit plus de 11 milliards en 2100.

Mais cette valeur absolue n’a pas grand sens pour deux raisons.

D’abord une prévision pour 2100 revient à imaginer une population dont la quasi totalité n’est pas encore née, et donc s’appuie sur des tendances arbitraires de fécondité et de mortalité. D’autres tendances mènent au contraire à une décroissance à partir de 2050.

Ensuite, ces prévisions intègrent la forte augmentation du nombre de vieux : en effet leur nombre reflète la forte fécondité de la fin du XXe siècle. Nous verrons plus bas que cela renverse les perspectives.

Si l’on reste au pays de Malthus, le Royaume-Uni, ce dernier comptait environ 10 millions d’habitants en 1800. Sa population va connaître une croissance spectaculaire au début puis au milieu du XIXe siècle, puis ralentit du fait de l’urbanisation qui rend compliqué et coûteux d’avoir un grand nombre d’enfants.

Actuellement la population britannique augmente peu et vieillit. Je passe sur les émigrations et immigrations qui ont été fortes dans ce pays et compliquent l’analyse. Retenons que la progression « géométrique » a cessé depuis 150 ans.

De même pour l’ensemble de l’Europe, Russie comprise, qui totalisait 187 millions d’habitants en 1800, 420 vers 1900, 750 aujourd’hui, mais probablement 500 millions vers la fin du siècle. Bref, une croissance initiale rapide malgré une forte émigration, notamment vers les Amériques, puis une croissance ralentie, puis un recul.

Du coup, la proportion de la population de l’Europe dans le monde diminue considérablement, passant de 21 % en 1800 à 8 % vers 2050. Une majorité de pays sont d’ores et déjà en décroissance.

Mais l’Europe a peuplé les Amériques : la seule Amérique du Nord est passée de 6 millions d’habitants en 1800 à 330 millions actuellement. Là aussi, après cette très forte croissance, la population plafonne.

La population asiatique a cru rapidement dans un premier temps, et régresse aujourd’hui.

Aujourd’hui, seule la population de l’Afrique subsaharienne continue d’augmenter rapidement.

Pourquoi ces démographies à vitesse variable ?

Plusieurs facteurs expliquent ces évolutions contradictoires de la population.

La hausse initiale des populations vient du progrès médical.

La norme était de huit enfants par femme, dont cinq à six mouraient, ce qui entraînait la stabilité ou légère croissance de la population, légère croissance régulièrement sabrée par des épidémies.

Dès que les enfants meurent moins, la population se met à augmenter rapidement, jusqu’à ce que jouent les facteurs de baisse dont nous parlerons plus bas.

Dans les pays du Sud, la colonisation et « la première mondialisation », autour de l’année 1900, ont transmis progressivement une partie de ce progrès médical à l’Amérique latine, à l’Asie et à l’Afrique. Et leur population s’est mise à croître rapidement grossièrement 100 ans après l’accroissement de celle de l’Europe.

Mais cette croissance connait aujourd’hui à son tour un ralentissement et se transforme en recul en Asie orientale.

En Afrique, la croissance a été également une conséquence de l’abolition de l’esclavage par la colonisation, qui a mis fin à la traite arabe et aux guerres tribales.

Quant au ralentissement démographique, voire la baisse actuelle de la population dans de nombreux pays, elle vient à mon avis de deux facteurs :

Le premier est l’urbanisation, avec l’augmentation du coût des enfants qui ne peuvent plus aider aux champs, nécessitent des logements coûteux et doivent être scolarisés.

Le second est que la survie des vieux ne dépend plus du nombre de leurs propres enfants avec l’apparition des retraites dans la plupart des pays, sauf en Afrique. Plus exactement le montant des retraites est déterminé par le nombre d’enfants des autres. On peut donc réduire le nombre des siens, même si globalement ça mène à une impasse.

Ces deux facteurs de baisse de la population sont accentués par la généralisation des moyens de contraception.

En résumé, aujourd’hui, la population ne croît pas de manière exponentielle comme le prédisait Malthus mais, à l’inverse, décroît dans de nombreux pays.

Maintenant, voyons les ressources. Il faut distinguer la production agricole qui se renouvelle en gros chaque année, et la production minière.

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