Arthur Chevallier – De l’art délicat du mensonge en politique

Le mensonge s’accommode mal de l’absence de résultats. Le gouvernement en fait l’apprentissage avec son discours hasardeux sur la fermeture de Fessenheim.


« Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion », écrit Paul Valéry. Cette loi des mœurs se retourne quand la confiance disparaît. Quand il veut démanteler la centrale nucléaire de Fessenheim, le gouvernement se heurte à un pays gagné par le soupçon à l'endroit de ses ministres. La multiplication des publications, pour certaines très sérieuses, démontre que cette fermeture n'a rien d'évident. En 2020, l'Autorité de sûreté nucléaire résumait l'affaire : « La fin de l'activité de production du site de Fessenheim s'est faite avec un niveau de performance très satisfaisant en matière de sûreté, en ligne avec les bons résultats obtenus par le site depuis plusieurs années. » L'intégralité de ce communiqué est disponible sur le site, et gratuitement, de l'ASN.

L'inconvénient de la démocratie, évidemment, c'est qu'elle n'est pas une dictature. La transparence des informations relatives à la chose publique n'est pas une matière à option. C'est pourquoi la conquête de l'opinion est un défi quotidien. Le président de la République et son gouvernement sont accusés depuis plusieurs jours de mentir sur l'opportunité de la fermeture de la centrale nucléaire. Les injonctions fusent : admettez votre erreur !