Contr'un. Pour en finir avec l'élection présidentielle - De Gaspard Koenig

Gaspard Koenig remet en question l'élection du chef de l’Etat au suffrage universel dans son livre « Contr'un : Pour en finir avec l'élection présidentielle » publié aux éditions de L’Observatoire. Il propose une autre vision de la société, plus décentralisée, et imagine à quoi pourrait ressembler la démocratie de demain. 


Parce qu’il est depuis longtemps un intellectuel engagé, et parce qu’il a été candidat à la dernière élection présidentielle, Gaspard Kœnig occupe une position unique pour analyser notre système politique actuel. Son récit de campagne très concret, souvent drôle, ouvre sur une critique radicale de nos institutions, qui font primer les personnes sur les idées. Si de nombreux auteurs, comme Aron, Mitterrand ou Revel, ont déjà dénoncé le présidentialisme de la Ve République, Gaspard Kœnig s’attaque cette fois à un véritable tabou en remettant en question l’élection du président au suffrage universel. Contre la conception gaulliste de la souveraineté, il propose une autre vision de la société, plus décentralisée, et imagine à quoi pourrait ressembler la démocratie de demain.




Gaspard Kœnig : « Il faut abolir l’élection présidentielle »

Le philosophe libéral Gaspard Kœnig propose de déprésidentialiser la Ve République, en pleine crise après l’usage du 49.3.

La pilule n'est toujours pas passée. Les opposants les plus farouches dénoncent encore et toujours un « déni de démocratie » après le déclenchement par le gouvernement de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites sans le vote des députés. Certes, ce n'est pas la première fois que l'exécutif passe en force. Mais son usage sur une réforme très impopulaire provoque une minicrise institutionnelle dans un contexte de défiance à l'égard d'Emmanuel Macron.

Le philosophe libéral Gaspard Kœnig, auteur de Contr'un : pour en finir avec l'élection présidentielle (2022, Éditions de l'Observatoire), estime qu'il est grand temps de « déprésidentialiser » la Ve République. Entretien.
Gaspard Kœnig : « Il faut abolir l’élection présidentielle » (lepoint.fr)

Gaspard Koenig : "Nous ne sortirons pas de la crise démocratique française sans renoncer à l’élection du président au suffrage universel"

Atlantico : Votre nouveau livre « Contr'un », publié aux éditions de l’Observatoire, prône d'en finir avec l’élection présidentielle, plus précisément avec l'élection du chef de l’État au suffrage universel. Quelle est concrètement votre idée ?

Gaspard Koenig :
Le modèle vertical qui est promu par ces élections se reflète dans l’ensemble de l’organisation sociale. La proposition minimale que je fais est de revenir à la constitution de 58. Elle a été conçue autour d’un président sans rôle politique engagé, élu au suffrage indirect. De Gaulle et son référendum ont changé ça. La première proposition est donc de revenir à l’ordre parlementaire représentatif.

La solution actuelle nous paraît naturelle parce que c’est le cas partout. Aujourd’hui les hommes forts qui naissent partout (Russie, USA, Brésil, Turquie) dans le monde sont issus des élections au suffrage universel alors que ça ne le devrait pas.

Jusqu’en 62, il y avait très peu d’élections de ce type et c’est De Gaulle, comme le dit explicitement Rosanvallon, qui a instauré ce mouvement et le fait que cela devienne le modèle de démocratie par défaut. Mais au fond c’est très pauvre par rapport à ce que propose une démocratie parlementaire.

Je propose de revenir au régime parlementaire classique. Je ne suis pas le seul à l’imaginer parce qu’aujourd’hui, dans le sondage pour l’IFOP commandé en même temps que la sortie de mon livre, on voit que 60% des Français sont prêts à arrêter le système d’élections actuel pour un modèle plus participatif et le principe de base de revenir à une démocratie représentative me semble raisonnable.


Déprésidentialisons la Ve République !

Christophe Seltzer

Chaque mouvement social est le symptôme d’un système politique complètement bloqué. Un remède : donner davantage de pouvoir à l’Assemblée.

Christophe Seltzer est directeur du think tank GenerationLibre.

Il est de bon ton de taxer d'instabilité les IIIe et IVe Républiques, largement à tort comme l'explique l'historien Jean Garrigues, qui montre que la longévité de leurs ministres était globalement plus importante que sous la Ve République. Pour un jeune de 30 ans, c'est surtout, d'abord, la vie politique depuis 2002 qui est bloquée. Chaque nouveau mouvement social en constitue le rageant symptôme. Cette stabilité dangereuse, longtemps frustrante, nourrit une colère grandissante, aussi légitime qu'impuissante.

La France se gouverne globalement au centre, c'est-à-dire dans un espace vide qui se veut pragmatique, pour réaliser quelques réformes paramétriques, comme si toute chose existante était bonne et ne demandait qu'à être rafistolée. Que la gauche, la droite ou encore le macronisme soient au pouvoir, rien ne change. Trop souvent, le cynisme le dispute aux éléments de langage.

L'âge légal de départ à la retraite finit toujours par être repoussé – alors à quoi bon avoir encore un débat sur un système qui pourtant vacille ? Même l'idée de compte notionnel promis par le président en 2017 a disparu. La « révolution » attendra. La dépense publique et la dette augmentent, y compris hors crise. Il n'y a plus débat, les générations futures paieront (oublie-t-on de dire par opportunisme). Les réformes structurelles de l'école ou de l'hôpital sont introuvables. On ne présente pas de politique publique ambitieuse et réaliste pour réduire les émissions de CO2…

Gaspard Koenig: «Il faut en finir avec l’élection présidentielle»

Par Eugénie Bastié

Il y a 60 ans, le 28 octobre 1962 avait lieu le référendum sur l’élection du président de la République au suffrage universel. Pour l’essayiste qui publie Contr’un, le présidentialisme est à la source de l’impossibilité de réformer la France. Le pouvoir présidentiel est selon lui omnipotent sans être efficace.

LE FIGARO. - Il y a 60 ans, le 28 octobre 1962 avait lieu le référendum sur l’élection du président de la république au suffrage universel. Dans votre livre,vous accusez de Gaulle d’être directement responsable du présidentialisme qui rend la France irréformable…

Gaspard KOENIG. -
De Gaulle a une responsabilité directe dans l’instauration du présidentialisme en France. Certes, certains intellectuels comme André Tardieu en parlaient déjà dans les années 1930, mais, en relisant ses Mémoires, on s’aperçoit à quel point l’appel du chef et le mépris de la délibération sont les caractéristiques les plus constantes de sa carrière politique et militaire.

Déjà dans les années 1930, de Gaulle, reçu par le président du Conseil Léon Blum, est exaspéré par les bisbilles parlementaires qui l’empêchent de faire adopter ses recommandations sur les unités blindées. La manière dont il constitue la France libre puis le Comité de libération nationale (d’où sera issu le CNR), de même que le discours de Bayeux sont hantés par cette obsession d’un pouvoir fort et concentré. De Gaulle passe à l’acte en 1962 après l’attentat du Petit Clamart, en proposant l’élection du président de la République au suffrage universel.


Je ne crois pas du tout à la théorie, d’ailleurs évoquée par Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle les Français seraient nostalgiques de la figure du roi et aspireraient à un pouvoir fort.

« Contr’un » de Gaspard Koenig


Gaspard Koenig a publié un nouvel essai politique : Contr’un, pour en finir avec l’élection présidentielle en France.

Son ouvrage est un récit de campagne, un réquisitoire libéral contre l’élection présidentielle au suffrage universel direct, ainsi qu’un livre de propositions de réformes en faveur d’une conception parlementariste de la vie politique française.

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