Défense nationale, réinvestir durablement - Par Nicolas Marquès


Depuis plusieurs mois, avant même l’invasion de l’Ukraine, nous assistons à un changement de paradigme dans le domaine militaire. Le modèle d’armée actuel, tourné depuis trente ans vers des expéditions anti-terroristes, en misant sur le décalage de technicité entre nos moyens et ceux de nos ennemis n’apparait plus adapté aux nouveaux défis. L’enjeu est à nouveau de se préparer à affronter des conflits durs, notamment pour dissuader nos adversaires potentiels d’avoir recours à un usage massif de la force[1]. L’épaisseur stratégique – qui représente les moyens que la Nation peut engager dans le combat de haute intensité sans toucher à ceux des forces nucléaires – redevient à nouveau clef. Au-delà de la mobilisation de puissantes capacités initiales, une campagne de haute intensité exige une aptitude logistique à régénérer le potentiel de combat. Cela remet la défense au rang des priorités budgétaires, tout comme la capacité à accompagner économiquement et socialement un effort de guerre durable, avec tout ce que cela implique. Dans un contexte de finances publiques dégradé, cela peut sembler irréaliste. Ce qui le serait, ce serait au contraire de refuser les nouvelles réalités. Réinvestir dans la Défense nationale est un impératif impliquant un renforcer les budgets ou de renforcer la résilience de l’économie et de la société française.

Une fonction régalienne perçue durant des décennies comme non prioritaire

Du point de vue des moyens, ce sera un défi tant la marche est haute. En 2021, la France dépensait 1,95% de son produit intérieur brut (PIB) dans la défense. C’était trois fois moins qu’en 1954 (6,5%) et deux fois moins qu’en 1965 au sortir de la guerre d’Algérie (4,4%). Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, et sans attendre la fin des guerres coloniales, les dépenses de défense ont été divisées par 3 par rapport au PIB. Dans les années 1950 et 60, elles sont passées de 6 à 3% du PIB avant de se stabiliser dans les années 1970. Une nouvelle phase de déclin s’est réamorcée dans les années 80 et 90, sans attendre l’écroulement de l’Union soviétique, avec une chute des dépenses de 3 à 2% du PIB. A l’époque l’idée était de faire permettre aux contribuables de bénéficier des « dividendes de la paix », selon l’expression de Michel Rocard. Dans la pratique des économies sur l’armée ont été faites, sans que cela ne conduise à une baisse de la pression fiscale ou une amélioration des comptes publics. L’Etat a en effet réorienté ses dépenses au profit du non régalien.
https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police