Le Courage de la dissidence : L'esprit français contre le wokisme - De Bérénice Levet

Pour tout comprendre des ravages de l’idéologie woke, il faut lire le dernier livre de Bérénice Levet, «Le Courage de la dissidence». La philosophe invoque l’histoire, la littérature et l’imaginaire français comme antidotes puissants à la folie woke.


Vous êtes las d'entendre parler à tout-va d'identités, de diversités, de minorités ? Leurs sommations, leurs bûchers, leurs revanches victimaires vous impatientent ? Ce livre est pour vous. Il ne s'agit pas ici de dresser un nouvel état des lieux des avancées du wokisme, prête-nom des idéologies diversitaires, en France. Ces ouvrages existent. Ils sont nécessaires et précieux. Mais à quoi bon, objecte Bérénice Levet, multiplier les enquêtes, alerter sur l'extension du domaine des revendications identitaires, si nous n'avons rien de substantiel à leur opposer ? Réalité cruelle peut-être, mais criante : ânonner le catéchisme républicain ou faire tintinnabuler la clochette de l'identité nationale, ces voies empruntées jusqu'ici se sont révélées bien impuissantes à endiguer la déferlante wokiste. La philosophe se propose donc de prendre à bras-le-corps le défi qui nous est lancé. Pourquoi (et au nom de quoi) devons-nous refuser d'entrer dans Eschyle ou Colette comme dans Gauguin ou Balthus, Rameau ou Bizet, par le prisme féministe, lgbtiste ou racialiste ? Pourquoi devons-nous refuser de déboulonner les statues de Voltaire ou de Colbert comme de les escorter de cartels dits pédagogiques ? En quoi les black, gender, cultural studies sont une régression et non une avancée ? Une perte et non un gain ? Haut les coeurs !, nous enjoint Bérénice Levet. Si, de tous les pays attaqués par le wokisme, il ne devait en rester qu'un, que la France soit celui-là. Ayons le courage de la dissidence civilisationnelle !



Par FOG – Le wokisme, ce socialisme des imbéciles


« Dis pas ci, dis pas ça ». Ce sont les commandements que l'on sera censé suivre sous la tyrannie douce qui vient, si l'on ne veut pas être proscrit, désocialisé.

Tels sont les effets du wokisme, l'autre nom du conformisme identitaire et bêtifiant qui ravage tant de cerveaux en réduisant chacun d'entre nous à son passé, à sa culture, à sa couleur de peau. Ennemi de l'esprit critique, il déboulonne les statues, éradique des artistes, récrit l'Histoire, pilonne des livres, raye des mots du dictionnaire.

Que nous arrive-t-il ? Le wokisme est en marche, rien ne l'arrêtera, si l'on en croit Emmanuel Macron, qui l'a au demeurant béni en déclarant, il y a deux ans : « Je crois à une politique de la reconnaissance des identités. » Bonjour le multiculturalisme et ses surenchères victimaires. Sans doute la France n'est-elle pas encore assez divisée ; il est urgent de la subdiviser.

Notre décadence n'est pas seulement économique, mais aussi politique. C'est unepitié de voir le pays de Molière s'empêtrer dans le débat national affligeant qu'ont provoqué, la semaine dernière, les mots lancés par un député RN, Grégoire de Fournas de Brosse, pendant une intervention du député LFI Carlos Martens Bilongo, qui évoquait le drame des migrants en Méditerranée.


Bérénice Levet: «L’esprit français l’emportera sur le wokisme»

Par Alexandre Devecchio

Nombreux sont les intellectuels à avoir sonné le tocsin sur les dangers du wokisme. Plus rares sont ceux proposant de prendre à bras-le-corps ce défi. C’est l’immense mérite de Bérénice Levet que de proposer une méthode et des solutions pour faire face aux idéologies diversitaires. Le «catéchisme républicain» est trop abstrait et désincarné pour faire obstacle aux offensives identitaires, juge la philosophe.

Elle en appelle à l’esprit français, convoquant tour à tour Voltaire, Hugo, Simone Weil et même Jaurès. Notre histoire, notre littérature, notre imaginaire sont, selon elles, autant d’antidotes à la folie woke. Son nouveau livre, Le Courage de la dissidence (Éditions de l’Observatoire), qui paraît aujourd’hui et dont Le Figaro publie en exclusivité de larges extraits, est, par-dessus tout, un hymne à la France.


Bérénice Levet : « Le wokisme est d’abord, comme le marxisme, une idéologie »

Dans son nouvel essai, la philosophe appelle à une contre-offensive pour lutter contre le rabougrissement de l'être englué dans une identité simpliste. Refusant que l'on sacrifie une « très haute et une très généreuse idée de l'homme », elle montre comment l'art, l'histoire, lavés de toute interprétation idéologique, et la réappropriation du « génie français de l'incarnation » permettent de conserver le fondement de notre civilisation. Un livre de révolte et de “Gaulois réfractaires”.


Valeurs actuelles. Votre titre parle de dissidence, terme qui fut employé pour parler de ceux qui critiquèrent l’URSS. Le courant woke est-il le nouveau communisme ?

Bérénice Levet.
Le Courage de la dissidence fait en effet référence à la dissidence russe et centreuropéenne, singulièrement à l’une de ses grandes figures : Alexandre Soljenitsyne et au discours qu’il prononça en 1978 à Harvard, « Le déclin du courage ». Face à l’offensive “wokiste”, il nous faudrait faire montre de cette belle et noble vertu morale et politique. Or, nous en manquons cruellement. Loin de résister, secteur après secteur, à vive allure, nous nous convertissons. Par wokisme, il convient d’entendre cette offensive des identités particulières, identités sexuée, sexuelle, raciale dans la vie publique, politique, intellectuelle, culturelle. Identités victimaires et furieusement vindicatives qui ont acquis, depuis le début des années 2000 mais plus encore depuis la déferlante du mouvement Me Too en 2017 et la fièvre de Black Lives Matter en 2020, une autorité et une légitimité exorbitantes.

Alors communisme du XXIe siècle ? À de nombreux égards. Le wokisme est d’abord, comme le marxisme, une idéologie, un Grand Récit dans lequel le réel se doit d’entrer de gré ou de force. Car le mot, qui exhorte à être et à demeurer “éveillé”, ne dit pas la chose : les tenants du wokisme, ces vigies autoproclamées du prétendu triste sort réservé aux “minorités” et à la “diversité” en nos contrées, ne voient pas ce qu’ils voient, ils voient ce que l’idéologie leur commande de voir. Et que raconte cette idéologie ? L’histoire d’un Occident qui s’incarnerait tout entier dans la figure de l’homme blanc hétérosexuel catholique, ou juif, animé de la passion exclusive de dominer tout ce qui n’est pas à son image : les femmes, les Noirs, les homosexuels, les trans, les musulmans et, derniers venus dans la liste, la nature et les bêtes. Le wokisme consiste ainsi, et il est essentiel de bien le comprendre, en une frénétique et irrépressible croisade contre la civilisation occidentale. Scindé en plusieurs faisceaux (féminisme, indigénisme, écologie, etc. ), il œuvre à cette seule et même fin.

Du communisme, il a donc le caractère idéologique, il en a aussi le caractère terrorisant, véritable police de la pensée et de la parole. Institué en tribunal, il rend ses arrêts, censure, voue à la mort sociale ; il réécrit l’histoire, “efface”, “annule”, “biffe” les œuvres qu’il juge “offensantes” . Il est toutefois une différence de taille. Le marxisme exerçait son empire dans le monde intellectuel, universitaire, culturel, mais enfin, nos politiques n’étaient pas tout entiers acquis, le monde économique moins encore, alors qu’aujourd’hui le wokisme s’impose dans tous les cercles qui décident de la destinée de notre pays.


Ayons le courage de la dissidence !


Dans un essai revigorant, Le Courage de la dissidence, Bérénice Levet nous exhorte à prendre notre courage à deux mains, face à la vague de wokisme qui semble submerger notre culture, et à y résister en cherchant des munitions dans l’histoire et le génie français. L’analyse de Marie-Hélène Verdier, suivie d’un extrait du livre.

Où est passé l’esprit français ? Sa liberté, sa gaîté ? Le wokisme, avec son bras armé, la Cancel culture, règne en maître partout. Chaque jour, nos élites communient davantage au discours ambiant diversitaire, décolonialiste à deux balles, communautariste, victimaire et repentant. Allons-nous encore longtemps nous en laisser conter ? Le dernier livre de Bérénice Levet, Le Courage de la dissidence, paru aux éditions de l’Observatoire, sonne le rappel et la charge.

Ce n’est pas un livre de plus sur le wokisme mais un livre qui pose la seule question qui vaille. Au nom de quoi ne voulons-nous pas vivre dans une France « convertie au wokime » ? La réponse est claire : au nom d’une civilisation « que nous ne convoquons plus mais qui existe toujours ». Retrouvons donc les trésors oubliés de cette civilisation « pour en faire des principes d’action ». C’est par « le génie français de l’incarnation » que nous vaincrons. Génie : caractère propre et distinctif.

Emmanuelle Henin: «Un vœu pour 2023, défendre la liberté de l'esprit !»


L'universitaire, professeur de littérature comparée à la Sorbonne, livre une réflexion acérée sur la nocivité de la «déferlante woke» et salue le nouvel essai de Bérénice Levet* consacré à ce sujet.

Le Courage de la dissidence : le titre est bien choisi, tant le courage ne manque pas à Bérénice Levet pour s'attaquer, livre après livre, aux impostures contemporaines. Après la théorie du genre, le féminisme, le progressisme, l'écologisme, voici le wokisme, à la fois somme, apogée et quintessence des courants précédents. Les essais se sont multipliés cette année (Jean-François Braunstein, Anne de Guigné, Xavier-Laurent Salvador, Jean Szlamowicz, entre autres) pour poser un diagnostic et comprendre l'origine de cette invasion idéologique venue d'Amérique. Dès 1994, Pascal Bruckner nous mettait en garde : « Il serait présomptueux de se croire immunisés pour toujours de la contagion américaine », avant que Régis Debray ne confirme la réalisation de cette prédiction dans Civilisation. Comment nous sommes devenus américains (2017). Nous y sommes, et le constat est sans appel : la France n'est pas épargnée par la déferlante woke, qui balaie l'Europe occidentale, malgré son histoire singulière.

Si le mouvement s'est accéléré de manière vertigineuse à la faveur des mouvements #MeToo (2017) et Black Lives Matter (2020), les racines du mal remontent aux années 1980. Ces années voient se conjuguer la furie de la contrition et les effets de la pédagogie progressiste, qui renonce à transmettre la culture et la civilisation européennes, à considérer l'enfant comme nouveau venu dans un monde qui le précède. L'école renonce à élever l'élève (comme son nom l'indique pourtant) pour ne viser que son épanouissement. Détaché de toute obligation, vierge de toute connaissance, l'élève n'a plus aucun moyen de sortir de lui-même et de sortir de son narcissisme, et ce narcissisme fait de lui la proie idéale de la société de consommation comme des idéologies victimaires. La pédagogie progressiste honnit le récit national et, partant, suscite le besoin de récits alternatifs, permettant aux identités de proliférer. Les années 1980 voient l'Europe encourager l'effacement de la nation, et la France, doutant d'elle-même, entrer par étapes dans l'âge identitaire (Gay Pride, marche des Beurs, création de SOS racisme).


Bérénice Levet, la contre-attaque

Par Jeremy Subbs

Le Courage de la dissidence, de Bérénice Levet, s’appuie sur l’allégorie de la caverne, dans La République de Platon, pour tracer une nouvelle voie : celle qui nous permettra de sortir de la grotte obscure dans laquelle nous enferme le wokisme. L’article est suivi d’un extrait du livre.

Les postmodernes croient avoir tout compris de Platon. Il était élitiste, autoritaire, sexiste et xénophobe – bref, un mâle blanc. Même Alain Badiou, qui se prétend platonicien, ne voit dans la célèbre allégorie de la caverne que l’aliénation de l’homme à l’ère du capitalisme. Pourtant, cette histoire insérée dans La République parle de l’universelle condition humaine, puisqu’elle transcende les siècles. Les protagonistes de la fable sont enchaînés au fond d’une caverne et forcés de ne regarder que le mur du fond. Un grand feu, derrière eux, projette sur cette paroi les ombres de statues et d’objets qui sont promenés devant les flammes : les spectateurs croient voir la réalité, mais en fait restent les jouets de ces fantômes. Le philosophe est celui qui essaie de sortir de la caverne pour découvrir la lumière du soleil et regarder la réalité en face. Humains, nous sommes éternellement leurrés par les apparences, par ce qui nous tombe sous le nez. Afin de nous rapprocher de la vérité, nous sommes obligés de sortir de la caverne de notre subjectivité, de prendre nos distances par rapport à notre petit ego. Résolument anti-postmoderne, Bérénice Levet a saisi toute la profondeur du mythe. La caverne fournit le fil rouge de son nouvel essai, véritable cri de ralliement contre les nouvelles idéologies wokistes qui veulent nous emprisonner dans la plus obscure des grottes.

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