Le Siècle des égarés - De Julia de Funès

Dans son passionnant "Le siècle des égarés" (L'Observatoire), la philosophe Julia de Funès analyse les actuelles obsessions identitaires déconstruit les pièges identitaires de notre époque, entre communautarismes, wokisme ou développement personnel.


Qui suis-je vraiment ? À quel point suis-je le résultat d'une culture, d'une descendance, d'une couleur de peau ou d'un genre ? Mes choix de vie sont-ils issus de ma volonté propre ou n'obéissent-ils qu'à des conventions sociales, familiales ? Comment ne pas brimer une partie de moi-même et vivre pleinement ce que je désire ? Tous ces questionnements ont trait à l'identité, devenue la valeur cardinale de notre modernité. À l'échelle politique, c'est ainsi que les communautarismes s'intensifient et que les revendications identitaires se crispent. À l'échelle individuelle, le développement personnel étend son marché et la narcissisation du « moi » s'épanche sur les réseaux. En faisant de l'identité une priorité, notre siècle s'égare. Philosophiquement, l'identité est un concept dont la validité reste incertaine. Politiquement, les dogmatismes identitaires s'exacerbent au point de déstabiliser l'universalisme républicain. Individuellement, l'identité nous fige dans des postures qui nous éloignent de nous-mêmes. Si l'identité est à questionner, quelque chose de cette notion semble toutefois ne pas pouvoir se laisser abandonner : le désir d'être soi-même. Alors, comment parvenir au sentiment de soi sans tomber dans le piège identitaire ? Tel est l'enjeu de ce livre.



Julia de Funès : "Aujourd'hui, un homéopathe peut avoir autant de crédit qu'un neurologue"


Religions, wokisme, développement personnel, médecines alternatives... Dans son passionnant Le siècle des égarés, la philosophe Julia de Funès analyse les actuelles obsessions identitaires dans leurs différentes manifestations. A l'échelle politique, on retrouve des crispations communautaires, tout comme des néo-féminismes ou un nouvel antiracisme qui dérivent vers des excès identitaires. A l'échelle individuelle, on observe l'essor du développement personnel, une épidémie de narcissisme sur les réseaux sociaux ou le relativisme absolu qui veut que tous les points de vue se valent, y compris dans le domaine scientifique.

Julia de Funès explique pourquoi l'identité représente un piège, lui préférant la notion bien plus émancipatrice de liberté. Subtile, l'essayiste trouve souvent un juste milieu entre les différentes extrêmes identitaires, comme par exemple entre ceux qui nient aujourd'hui la réalité scientifique des sexes biologiques au nom d'un genre tout puissant, et ceux pour qui la nature définirait tout de nos existences. Entretien.

L'Express : "L'identité est devenue la valeur cardinale de notre modernité" assurez-vous...

Julia de Funès :
Depuis l'Antiquité, la métaphysique et la religion guidaient les existences individuelles. Du temps des grandes religions, réussir sa vie équivalait à vivre en harmonie avec les commandements divins. Au XVIIIe siècle, les valeurs humanistes (la raison, la science, le progrès, la démocratie, l'égalité...) ont supplanté le cosmos et du divin. Mais le XXe siècle a été marqué par l'effondrement des grandes autorités, y compris la politique. Il n'y a plus aucune autorité qui donne un sens aux existences individuelles. Ce qui fait que l'individu se retrouve seul, face au vertige du "sois toi-même" et du "réussis ta vie"... D'où par exemple l'engouement actuel pour le développement personnel, une béquille existentielle, tout comme la narcissisation du "moi" qui s'épanche sur les réseaux sociaux. Mais aussi, à l'échelle collective, l'intensification des communautarismes, car l'appartenance identitaire rassure les individus.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police