Noémie Halioua : «Les femmes ne veulent pas de l'homme déconstruit !»
Contrairement aux affirmations de la députée Sandrine Rousseau, la plupart des femmes plébiscitent les hommes forts, conquérants et protecteurs, écrit Noémie Halioua. Elle s'inquiète de la volonté de certaines militantes de gauche de dire aux femmes ce qu'elles doivent désirer.
Noémie Halioua est rédactrice en chef et correspondante à Paris pour la chaîne I24 News. Elle a coécrit Le Nouvel Antisémitisme en France (éd. Albin Michel, 2018), écrit L'affaire Sarah Halimi (éd. du Cerf, 2018) et vient de publier Les uns contre les autres - Sarcelles, du vivre-ensemble au vivre-séparé (éd. du Cerf).
Il est nécessaire de remettre l'église au centre du village, les pendules à l'heure, les points sur les «i». Redire les évidences, rappeler le réel, revenir aux fondamentaux que le terrorisme intellectuel tente de toutes ses forces d'occulter. Le ciel est bleu en été, la terre est ronde et la plupart des femmes ne veulent pas de l'homme «déconstruit» que la députée écologiste Sandrine Rousseau se réjouit d'avoir dans sa vie (et dont elle veut faire un modèle pour les autres). Ce spécimen non défini que l'on imagine doté d'un pénis mais dépourvu d'attributs masculins, neutre voire féminisé, castré symboliquement. La plupart ne fantasment pas sur cet homme à qui elles pourraient prêter leur jupe ou qui pleure des rivières devant un film à l'eau de rose, qui se maquille le matin et qui attend qu'on l'invite à dîner. Elles ne rêvent pas de cet être avec lequel on nous rebat les oreilles toute la sainte journée, androgyne en salopette et trottinette, «assumant sa part de féminité» dans une joyeuse exhibition. Il a beau être acclamé par une certaine élite toute excitée à l'idée d'abattre les frontières sexuelles, concrètement il n'attire pas grand monde. Les magazines de mode ont beau s'extasier du dos nu de Timothée Chalamet à la Mostra de Venise, ou applaudir le nouveau slip en dentelle masculin de la collection Tom Ford printemps-été 2023, symbole de l'avènement d'«une autre définition de la masculinité», ces apparats n'ont aucune chance de figurer sur la liste des cadeaux de Hanoucca du commun des mortels. À leur grand désarroi, la loi de l'attraction universelle demeure rétive à cette homogénéisation des genres et des sexes.
La majorité des femmes sait que la différence entre les sexes n'est pas un danger mais une promesse d'aventure, qu'elle n'est pas un tremplin vers l'inégalité mais une chance de rencontre.
Les nouvelles inquisitrices veulent refonder les imaginaires et pour ce faire créent de nouveaux gadgets, de nouveaux mots, de nouvelles expressions.