Le Mirage #MeToo - De Sabine Prokhoris


Sabine Prokhoris publie «Le Mirage Me Too» (Éditions du Cherche midi), critique très argumentée du néoféminisme, de ses postulats et de ses méthodes. La philosophe et psychanalyste décrit la rupture de la nouvelle génération militante avec le féminisme des années 1970.

Une critique féministe et argumentée du mouvement #MeToo et de ses déclinaisons.

La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette " libération de la parole " n'avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l'arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce " moi aussi " ne porte-t-il pas un espoir neuf ?
Tous ou presque ont d'emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d'ordre " On vous croit ! " a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.
En prenant appui sur l'analyse du cas français, durablement marqué par le " moment Adèle Haenel ", ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.


«Le néoféminisme de #MeToo n’est pas émancipateur: il est éradicateur»


LE FIGARO.- Vous allez très loin dans votre livre dans la critique du mouvement #MeToo, que vous qualifiez de «mirage». Selon vous, il n’y a pas eu seulement des «dérives», mais il s’agit d’un mouvement «structurellement vicié». Pourquoi être si sévère?

Sabine PROKHORIS. -
La doxa c’est: #MeToo est une formidable révolution, avec, hélas, quelques dérives regrettables. Je soutiens l’inverse: c’est un mouvement structurellement vicié, qui a cependant eu le mérite indéniable d’obliger à considérer des questions en effet très sérieuses Au début, #BalanceTonPorc, d’abord, puis #MeToo, m’ont laissée dubitative, et assez mal à l’aise. Bien évidemment, les pratiques dénoncées étaient intolérables.

Pour autant, le projet porté par #MeToo n’est pas émancipateur, il est éradicateur. La violence sans filtre des réactions à la tribune Deneuve m’a très vite alertée sur le caractère absolutiste du mouvement, sur son refus du débat. En me mettant au travail pour comprendre mes réticences, j’ai mis au jour les présupposés intellectuels de #MeToo, déplié ses logiques frauduleuses, passé au crible les pseudo-concepts et les slogans. #MeToo s’inscrit dans un courant plus vaste, dit aujourd’hui «woke», mais que je nommerais plutôt «somnambule», tant ses mots d’ordre hypnotisent le public.
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#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police