Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société décomposée et servile - Par Maxime Tandonnet (Tribune suivi d'un entretien)

Une enquête publiée mardi par la Depp révèle que le nombre moyen d'erreurs sur une même dictée a doublé depuis 1987. Maxime Tandonnet dénonce des politiques idéologiques, qui encouragent l'égalitarisme plutôt que la transmission, et participent à affaiblir notre esprit critique.


« En 2021, sur une même dictée, les élèves font en moyenne 19,4 erreurs contre 18 en 2015, 14,7 en 2007 et 10,7 en 1987. La baisse des résultats continue de concerner l'ensemble des élèves, quels que soient leur sexe et leur âge […] C'est l'orthographe grammaticale (règles d'accord entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du participe passé) qui demeure la source principale de difficultés.» La baisse du niveau scolaire moyen, notamment en orthographe, n'a rien d'un mythe décliniste comme le prouve une nouvelle étude du ministère de l'Éducation nationale, publiée ce mardi.

La dégradation du niveau d'orthographe est un phénomène de long terme dont il serait excessif d'accabler les seuls dirigeants politiques actuels. Elle s'explique, très partiellement, par des facteurs extérieurs au milieu scolaire, qui tiennent à l'évolution de la société, notamment au déclin de la lecture au profit des réseaux sociaux et des jeux vidéo, ou aux difficultés d'apprentissage de populations n'ayant pas le français comme langue maternelle. Mais c'est pourtant bien à l'intérieur de l'école que se situent ses causes essentielles.


La déconstruction de l'intelligence commence par le sabotage de l'orthographe.

La maîtrise de l'orthographe et plus généralement du français est considérée – à tort – comme emblématique d'un code de reconnaissance sociale et donc de reproduction des inégalités.

Subrepticement, on fabrique ainsi un individu privé de culture, sans racines intellectuelles, soumis à toutes les influences et les peurs.

Une enquête publiée le 6 décembre par l'Education nationale met en exergue la chute du niveau des écoliers en orthographe. Pour Maxime Tandonnet, historien et essayiste, le délitement de l'apprentissage du français conduit à façonner un homme dépourvu d'esprit critique. ENTRETIEN.


Valeurs actuelles. Selon une enquête de l’Education nationale sur l’orthographe, menée à quatre reprises depuis 1987 avec la même dictée pour des élèves de CM2, le nombre moyen d’erreurs a presque doublé, passant en 34 ans de 10,7 erreurs à 19,4 en 2021. Est-ce une surprise ?

Maxime Tandonnet. Malheureusement non. Les employeurs se plaignent assez régulièrement de recevoir des CV remplis de fautes d’orthographe. A l’université, les copies d’examen sont truffées de fautes, y compris en Masters 1 et 2.

La publication de cette étude a le mérite de clarifier les choses. Personne ne peut plus nier les problèmes. Certes, chacun d’entre nous peut commettre des erreurs d’étourderie, ou oublier la manière d’orthographier un mot, mais l’enquête souligne que c’est au niveau de l’orthographe grammaticale (règles d’accord entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du participe passé) que le bât blesse. Et la grammaire, c’est avant tout la logique de la phrase, et, in fine, celle de la langue. Si les élèves maitrisent de moins en moins la grammaire, c’est une démonstration de la perte du sens du langage.


Pour de nombreux pédagogues, l’orthographe constitue un outil de discrimination et de reproduction sociale.

La grammaire est une discipline de l’esprit, un mode de raisonnement qu’on ne peut pas déléguer à l’ordinateur.

Le professeur n’a pas vocation à se substituer à la famille.

L’homme « déculturé », privé ainsi de références historiques et littéraires, sera manipulable par toutes sortes d’idoles.
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