Retraites : ce choc démographique que l'on refuse de voir - Par Nicolas Marquès


En privilégiant une réforme, Élisabeth Borne occulte un problème majeur, qui pèse sur le financement du système : la faible natalité.


À entendre le gouvernement, sa réforme présentée mardi va remettre définitivement les régimes de retraite à flot. Mais il ne faut pas crier victoire trop tôt. En proposant de reculer à nouveau l'âge de la retraite, Élisabeth Borne apporte une réponse à l'allongement de la durée de vie. En 1950, au moment où la répartition monte en puissance, l'espérance de vie à 65 ans était de 14 ans. Elle est aujourd'hui de 23 ans, soit une progression de 9 ans. C'est sûr, travailler plus aidera à réduire les déficits. Mais ce n'est qu'une composante de l'équation financière. Il reste un problème majeur non traité : la baisse des naissances.

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Avec le contre-choc du baby-boom, le fameux théorème d'Alfred Sauvy – « ce sont les enfants d'aujourd'hui qui feront les retraites de demain » – s'est retourné contre nous. De 1950 à aujourd'hui, la fécondité a chuté de 3 à 1,8 enfant par femme. Moins d'enfants, c'est moins d'actifs, moins de cotisants, moins de moyens pour financer les retraites. Cela rend la situation inextricable, bien au-delà de l'augmentation de l'espérance de vie.