Le Frérisme et ses réseaux - De Florence Bergeaud-Blackler


Dans une enquête bien renseigné et que nos dirigeants politiques devraient lire avec attention, Le Frérisme et ses réseaux (Editions Odile Jacob), et qui vaut à Florence Bergeaud-Blackler une intense campagne de dénigrement islamogauchiste, décrypte le fonctionnement du mouvement islamiste des Frères musulmans. Selon l’anthropologue, la lutte contre l’islamophobie répond d’abord aux attentes des activistes Frères musulmans.


Dr. Florence Bergeaud-Blackler – Anthropology. CNRS/École Pratique des Hautes Études. Paris Sciences et Lettres Université.

Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance.

Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université.

Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d’anathèmes idéologiques.


Quand la lutte contre l’islamophobie sert les Frères musulmans

Le 1er février, Marion Lalisse a été nommée coordinatrice de la lutte contre la haine antimusulman par la commissaire européenne à l'Égalité Helena Dalli, avec pour mission de lutter contre la « discrimination structurelle et individuelle » à l'égard des musulmans. Si ce poste resté vacant plusieurs mois reste très controversé, c'est parce que la lutte contre l'« islamophobie » est utilisée comme une arme de soft power islamiste destinée à imposer le délit de blasphème et à empêcher toute critique de l'islam, y compris fondamentaliste.

Qu'importe que l'on parle de « lutte contre la haine antimusulman » ou de lutte contre « l' islamophobie », cette lutte institutionnalisée autour du faux nez de la « lutte antiraciste » participe à rendre nos sociétés charia compatibles, accomplissant une première étape décisive du plan d'islamisation des Frères musulmans.

Négocier plutôt que forcer

Présenté en 1997 au ministre de l'Intérieur britannique Jack Straw, « Islamophobia : A Challenge for Us », signé par le think tank britannique Runnymede Trust, est le premier rapport sur l'islamophobie jamais publié et reste un modèle pour ceux qui suivront. À l'origine de ce rapport, les tensions autour de l'affaire Rushdie. Elles sont attribuées à une difficulté des démocraties libérales à admettre et à intégrer une population porteuse d'« autres sentiments et valeurs ». En guise de solutions, le rapport propose de reconnaître la culture, la langue, les coutumes et la religion comme base de discrimination, alors qu'elle était jusque-là fondée uniquement sur la race. Pour la prévention du problème, il conseille qu'elle soit confiée à la société civile plutôt qu'à l'État. Mieux vaut, pour éviter la force de la sanction et la violence qu'elle pourrait engendrer à son tour, emprunter les chemins de la tolérance et de l' « éducation », négocier plutôt que forcer.

Florence Bergeaud-Blackler: « L'UE finance des associations islamistes à hauteur de dizaines de millions d'euros »


La chercheuse explore ses racines historiques et ses fondements doctrinaux, mais surtout met en lumière la manière dont il s'est internationalisé, faisant de l'Europe sa terre d'élection. Préférant la duplicité à la confrontation, davantage stratèges que théologiens, les Frères ont su étendre leur emprise sur les institutions européennes par le biais d'une myriade d'associations « antiracistes » et par la subversion des « droits de l'homme ».

Leur but final, souligne Florence Bergeaud-Blackler, n'est autre que l'accomplissement de la prophétie califale, c'est-à-dire l'avènement d'une société islamique mondiale, dont l'Europe, pourrait être l'épicentre.

LE FIGARO. - Dans quel contexte historique et politique, la confrérie des Frères musulmans est-elle née ?

Florence BERGEAUD-BLACKLER. -
On le sait peu mais, dans le monde musulman, la chute du califat ottoman en 1924 s'est accompagnée presque immédiatement d'une ferveur sans précédent pour la réunification de l'umma (la nation musulmane). Quatre années après l'abolition du califat par le dirigeant autoritaire Atatürk, l'Égyptien Hassan el-Banna crée la confrérie des Frères musulmans avec pour mission de mettre en marche une armée de missionnaires qui chassera les colons européens, réinstaurera l'islam au moyen de l'islam, et soumettra le monde musulman à la seule loi de Dieu.

Naît de cette époque la grande fracture entre Islam et Occident qui s'est traduite plus tard par deux géographies mentales chez les musulmans : celle dominante et imposée des pays membres de l'ONU avec sa « déclaration universelle des droits de l'homme » et celle des pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avec sa « déclaration des droits de l'homme en islam », donc de l'humanité sous la gouvernance de Dieu.


Le Conseil de l'Europe continue de financer et promouvoir les associations fréristes au nom de la lutte contre la haine, les discriminations envers les minorités et les femmes.

Des élus de droite sont tentés par des alliances avec des Frères quand la situation électorale l'exige comme on l'a vu à Valence.

L’islam du juste milieu, un appeau à naïfs


C’est avec la théorie de l’islam du juste milieu que le mouvement islamiste s’est lancé à l’assaut de l’Europe, explique Florence Bergeaud-Blackler, chargée d’études au CNRS et spécialiste de ces questions. Cette dénomination sert d’appeau à naïfs, car cet islam-là n’a rien de modéré. Les Frères ont un rêve : faire de l’Europe une terre d’islam. Ils sont habités par un récit fondateur. Ils entendent suivre ici et maintenant la voie tracée par leur prophète, Mahomet. C’est-à-dire passer de La Mecque à Médine, de la phase de faiblesse à celle de la force. Ils rêvent de conquête et pensent que celle de l’Europe est réalisable grâce à l’immigration massive et au ventre des femmes musulmanes. Ils le disent, ils l’écrivent. Pourtant, rares sont ceux qui les prennent au sérieux.

Un plan d’action sur trois décennies

En 1990, leur leader établit un plan d’actions pour les trente années à venir. Au programme notamment : la formation d’une avant-garde islamique et celle d’une opinion publique musulmane. Force est de constater que tout s’est déroulé comme prévu : « Les Frères musulmans constituent l’avant-garde de l’islam mondialisé. Une opinion publique musulmane a vu le jour, en particulier dans les métropoles des pays occidentaux où les musulmans comptent de plus en plus comme une force sociopolitique. »


Quand une enquête sur les Frères musulmans déchaîne l’islamo-gauchisme

Par Vincent Tournier

Une déferlante s’est abattue sur l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, dont le tort est d’avoir publié fin janvier un livre sur les Frères musulmans.

L’ouvrage est pourtant remarquable. Préfacé par Gilles Kepel, il est le fruit de longues années de travail et d’enquête. Il décrit par le menu la confrérie des Frères musulmans, ses objectifs, ses stratégies d’entrisme, ses alliés plus ou moins explicites. Tout y est. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.

Mais ce livre est trop sérieux pour ne pas susciter des réactions. Car les Frères aiment la discrétion. Leur projet d’islamisation se fait dans les coulisses, au niveau de la société civile, des associations, bref loin des projecteurs. Les Frères n’aiment pas la lumière, et c’est exactement ce que fait Florence Bergaud-Blackler : elle dévoile tout.

Les attaques contre elle ont commencé sur les réseaux sociaux, où elle a été prise à partie par une armée de faux compte. Sa page wikipédia a été visée : quelqu’un a par exemple tenté de remplacer la phrase « en 2023 elle publie une enquête sur les Frères musulmans » par « elle publie un essaie polémique ».

La principale attaque est venue de François Burgat et Souhail Chichah qui, sur le blog de Mediapart, ont publié un texte caricatural et méprisant, où Florence Bergeaud-Blackler est transformée en réincarnation des nazis. « Cette antienne raciste s’affirme aujourd’hui à nouveau, parée des oripeaux de la science. A l’anthropologue Vacher de Lapouge, figure française du racisme scientifique du tournant du XXe siècle, nourricier de l’idéologie nazie, succèdent aujourd’hui d’autres voix s’autorisant de l’anthropologie pour dénoncer “l’impureté nationale” ».

On connaît ce genre de procédés, aussi classiques que grotesques : démolissez, il en restera toujours quelque chose. On pourrait en rire si le contexte s’y prêtait. Mais la vraie question est de savoir où sont les soutiens médiatiques et académiques. Au-delà, c’est aussi la recherche qui se trouve interpellée. Les livres comme celui de Florence Bergeaud-Blackler sont bien trop rares. Elle-même ne cesse d’alerter sur l’étrange attitude des institutions publiques, notamment européennes, qui préfèrent soutenir et financer les études sur l’islamophobie plutôt que sur l’islamisme, sans être d’ailleurs très regardantes sur les organismes bénéficiaires.

Au moment où l’ONU annonce fièrement que ce 10 mars l’ONU est la première journée internationale contre l’islamophobie, ce dont François Burgat n’a pas manqué de se féliciter en ajoutant perfidement que ce n’est « pas vraiment un soutien pour les thèses nauséabondes de Florence Bergeaud-Blackler », on comprend que la partie est loin d’être gagnée.
Petite anecdote révélatrice : au lendemain du 10 mars, la journaliste Elise Lucet réagissait avec incrédulité, lors d’un échange avec Sonia Mabrouk, à l’idée selon laquelle « les islamistes n’aiment pas la France ». En un sens, elle n’a pas tort : les islamistes doivent certainement aimer un pays où ils peuvent faire prospérer leurs petites affaires en toute tranquillité.




Frères musulmans : infiltration en France. Entretien avec Florence Bergeaud-Blackler

L’idéal porté par les Frères musulmans est celui d’une théocratie. Alors que le sujet s’installe au sein de l’opinion publique, il devient crucial d’en connaître le fonctionnement et les objectifs. L’enquête conduite par Florence Bergeaud-Blackler permet de prendre conscience de l’importance d’un phénomène souvent mal cerné et des liens tentaculaires tissés en Europe.

Propos recueillis par Côme de Bisschop.

L’organisation des Frères musulmans créée en 1928 en Égypte est aujourd’hui largement présente en Europe. Qu’est-ce que le « frérisme » ? Est-ce une théologie, une doctrine, un mouvement ou une revanche sur la modernité ?

Le frérisme n’est à mes yeux ni un courant théologique, ni une école juridique, mais un mouvement politico-religieux qui s’est donné pour mission d’organiser la marche de tous les musulmans vers un même objectif : l’instauration de la société islamique mondiale.

Je définis le frérisme comme un « système d’action » qui tente de piloter, depuis « le milieu », les différentes composantes théologiques et juridiques de l’islam, des versions les plus libérales aux plus littéralistes en passant par le soufisme, dans le but d’accomplir la prophétie ultime.

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