De la Ligue des Droits de l'homme au Lobby des Droits-de-l'hommiste - Présenté par Laurent Sailly
Le 5 avril, auditionné par la commission des lois à l'Assemblée et au Séna,Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur a dit vouloir se pencher sur les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l'homme, très critique sur l'action des forces de l'ordre à Sainte-Soline, et a menacé de les remettre en question les subventions publiques.
23 avril 2023
Soutenir la LDH, ça n’est plus du tout soutenir les défenseurs de Dreyfus !
Par Abnousse Shalmani
La Ligue des droits de l’homme n’en a plus que le nom. Largement déshonorée lors de son soutien actif aux procès de Moscou en 1936, elle a initié ces dernières décennies une lente mais vigoureuse dérive d’accommodements avec l’islamisme (condamnation publique des caricatures de Charlie, défense de l’Imam Iquouissen, défilé avec le CCIF - interdit depuis pour séparatisme -, on en passe et des nombreuses…). Nonobstant, elle continue d’exercer son emprise sur une grande partie de la gauche qui en réfère à l’affaire Dreyfus – la LDH le soutiendrait-elle aujourd’hui, elle qui a tendance à ramener toute question concernant les Français juifs à la question d’Israël, qu’elle dépeint comme le grand méchant colonisateur ? Cette gauche, disions-nous, s’engouffre, et creuse la tombe de la démocratie à coups de légitimation des violences et de défense des "nouveaux opprimés" même s’ils sont terroristes. Certains vont jusqu’à afficher leur soutien à l’association en signant des pétitions et en prenant leur carte au nom de la liberté et des droits que rejette et piétine justement la LDH.
Si la Ligue des droits de l’homme est bien née au moment de l’affaire Dreyfus, fondée en 1898 par le sénateur de la Gironde Ludovic Trarieux, sa matrice existait déjà depuis dix ans. Le 23 mai 1888, Clemenceau crée "la Ligue des droits de l’homme et du citoyen pour défendre la République contre les menaces de dictature", en réponse aux victoires électorales du général Boulanger. Né du radicalisme et soutenue par des hommes venus de l’extrême gauche radicale ou socialiste, le "parti national" de Boulanger bénéficie de l’assise populaire de la Ligue des patriotes, fondée en mai 1882 par Paul Déroulède, républicain convaincu et ancien combattant, forte de 200 000 adhérents.
21 avril 2023
La longue dérive de la Ligue des droits de l’homme
Enquête sur cette association née avec l’affaire Dreyfus.Par Erwan Seznec et Clément Petreault
En rétorsion, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé le 5 avril devant les députés que les subventions que l'État et les collectivités versent à la Ligue, soit environ 500 000 euros chaque année, n'étaient pas un dû. « Je ne comprends plus certaines de ses prises de position [de la LDH] », a appuyé Élisabeth Borne au Sénat, le 12 avril, tout en rappelant qu'elle avait « beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné ». La Première ministre pensait probablement à son engagement fondateur en faveur du capitaine Dreyfus.
Combats ambigus. C'était il y a cent vingt ans. Pour qui a suivi l'actualité plus récente de la LDH, Sainte-Soline n'est ni un accident ni un tournant. Ces dernières années, en effet, la vénérable Ligue a été de bien des combats ambigus. Elle a soutenu Tariq Ramadan, le comité Vérité pour Adama et l'imam frériste Hassan Iquioussen. Elle s'est mobilisée pour le droit de porter le burkini à la piscine ou le hijab sur les terrains de foot. Comme ses prédécesseurs, son président, Patrick Baudouin (élu en juin 2022), ne manque pas de rappeler qu'un soutien n'implique pas une adhésion. Iquioussen avait tenu des « propos antisémites absolument abjects », admet-il dans Le Monde du 14 avril, mais « la défense du respect des principes qui fondent l'État de droit » était en jeu.
Le problème est que la LDH a des indignations sélectives, et refuse de répondre aux questions du Point. Elle a un groupe de travail « extrême droite », elle n'en a pas sur l'extrême gauche. En 2021, elle a attaqué en justice la dissolution du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), tout en applaudissant discrètement celle de son alter ego réactionnaire, Génération identitaire. Intraitable sur tout ce qui peut ressembler à l'islamophobie, elle était la grande absente des procès qui ont suivi les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de 2015. Statutairement attachée à la liberté d'expression, elle est allée jusqu'en cassation en 2019 avec le CCIF, après avoir perdu en première instance et en appel, dans l'espoir de faire condamner l'historien Georges Bensoussan pour « provocation à la haine raciale », car il avait parlé de la banalité de l'antisémitisme dans les familles musulmanes.
15 avril 2023
Quand la Ligue des droits de l'homme excusait les grands procès staliniens
En 1936-1937, la direction de la LDH a choisi de ne pas protester contre les procès de Moscou, et les a même excusés voire justifiés.
La Ligue des droits de l'homme d'aujourd'hui n'est plus que le pâle reflet de la puissante organisation qu'elle était dans l'entre-deux-guerres. Et l'état d'esprit de ses dirigeants a changé. Il est permis de penser que la Ligue a, de longue date, dévié des nobles principes invoqués lors de sa création en 1898 pendant l'Affaire Dreyfus : la défense du droit et de la justice. L'association n'a plus grand-chose à voir avec ses lointains devanciers d'il y a un siècle.
Non que les dirigeants de la Ligue des droits de l'homme de l'entre-deux-guerres soient eux-mêmes au-dessus de tout reproche: en 1936-1937, la direction de la Ligue a refusé de condamner les procès de Moscou organisés par Staline, et les a même excusés, absous voire justifiés. Cette affaire est rarement évoquée en détail et les travaux universitaires exhaustifs sur le sujet demeurent rares, indice d'une gêne persistante autour de ces faits. Dans une certaine mesure, un tabou persiste. Et cette histoire mérite d'être racontée.
Quand la Ligue des droits de l'homme excusait les grands procès staliniens (lefigaro.fr)
Mais cette polémique aura au moins permis à ceux qui l’ont creusée un peu de voir à quel point la Ligue des droits de l’homme n’a pas grand-chose à voir avec la défense des droits de l’homme, à quel point, autrement dit, le langage politique est falsifié, à quel point de vieux mots qui nous émeuvent servent à faire passer des idées qui n’ont rien à voir avec leur signification originelle. Car il suffit de se demander de quoi les droits de l’homme de la LDH sont le nom pour s’apercevoir que cette association militante fonctionne à la contrefaçon idéologique et médiatique. Il suffit pour cela de s’intéresser à ses prises de position pour s’en convaincre. La LDH, sans surprise, est très «immigrationniste». On l’a vu récemment avec le projet de loi immigration, sévèrement condamné. En décembre 2022, la LDH plaidait pour «l’ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières» ainsi que pour «la régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires». Traduisons: la meilleure manière de lutter contre l’immigration illégale serait de la rendre légale. Il faudrait aussi régulariser tous ceux qui sont parvenus à pénétrer sur le territoire sans en avoir la permission. La logique des droits de l’homme culmine, pour la LDH, dans l’abolition des frontières, de l’État et de la nation.
L'avocat Gilles-William Goldnadel s'interroge sur les engagements de l'association.
Pour nommer les dernières extravagances burlesques de certaines associations gauchisantes qui autrefois impressionnaient le spectateur égaré par la réclame complaisante, l'amateur de comédie hésite entre les Précieuses Ridicules et le Tartuffe.
Les dernières représentations de l'UNEF avant, peut-être, un baisser de rideau, méritent le détour. L'association estudiantine d'extrême-gauche qui avait touché le ciel du prestige dans la chaleur du mois de Mai 1968 avait une première fois atteint le sol quand on apprit qu'en dépit de sa laïcité autrefois intransigeante, une responsable éminente portait le voile. Il est vrai également que les nombreuses récriminations d'étudiantes syndiquées se plaignant du comportement de camarades mâles trop ardents voire violents avaient fait également mauvais genre. Le fait que la secrétaire générale de l'époque (2006-2009) se nommait Caroline de Haas, qu'on aurait pensée plus attentive, avait ajouté à l'angoisse déceptive.
Mais les derniers événements rocambolesques pourraient bien porter le coup de disgrâce.
14 avril 2023
Mathieu Bock-Côté: «La Ligue des droits de l’homme n’a pas grand chose à voir avec les droits de l’homme»
Gérald Darmanin s’attendait-il à provoquer un tel tumulte en se questionnant sur le financement public de la Ligue des droits de l’homme, après les événements de Sainte-Soline? Les professionnels de l’indignation se sont vite rassemblés sous la bannière de cette dernière, en soutenant que jamais la LDH n’avait connu une telle remise en question depuis Vichy, en «pétainisant» ainsi tout à la fois le ministre de l’Intérieur et le gouvernement auquel il participe, accusé d’ailleurs de basculer vers la droite extrême. Le concept «d’extrême droite» n’a plus aucun sens et sert moins à décrire le positionnement d’un acteur politique qu’à l’«infréquentabiliser».
Mais cette polémique aura au moins permis à ceux qui l’ont creusée un peu de voir à quel point la Ligue des droits de l’homme n’a pas grand-chose à voir avec la défense des droits de l’homme, à quel point, autrement dit, le langage politique est falsifié, à quel point de vieux mots qui nous émeuvent servent à faire passer des idées qui n’ont rien à voir avec leur signification originelle. Car il suffit de se demander de quoi les droits de l’homme de la LDH sont le nom pour s’apercevoir que cette association militante fonctionne à la contrefaçon idéologique et médiatique. Il suffit pour cela de s’intéresser à ses prises de position pour s’en convaincre. La LDH, sans surprise, est très «immigrationniste». On l’a vu récemment avec le projet de loi immigration, sévèrement condamné. En décembre 2022, la LDH plaidait pour «l’ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières» ainsi que pour «la régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires». Traduisons: la meilleure manière de lutter contre l’immigration illégale serait de la rendre légale. Il faudrait aussi régulariser tous ceux qui sont parvenus à pénétrer sur le territoire sans en avoir la permission. La logique des droits de l’homme culmine, pour la LDH, dans l’abolition des frontières, de l’État et de la nation.
10 avril 2023
Ligue des Droits de l'Homme: «La comédie des Droits de l'Homme a assez duré»
L'avocat Gilles-William Goldnadel s'interroge sur les engagements de l'association.
Pour nommer les dernières extravagances burlesques de certaines associations gauchisantes qui autrefois impressionnaient le spectateur égaré par la réclame complaisante, l'amateur de comédie hésite entre les Précieuses Ridicules et le Tartuffe.
Les dernières représentations de l'UNEF avant, peut-être, un baisser de rideau, méritent le détour. L'association estudiantine d'extrême-gauche qui avait touché le ciel du prestige dans la chaleur du mois de Mai 1968 avait une première fois atteint le sol quand on apprit qu'en dépit de sa laïcité autrefois intransigeante, une responsable éminente portait le voile. Il est vrai également que les nombreuses récriminations d'étudiantes syndiquées se plaignant du comportement de camarades mâles trop ardents voire violents avaient fait également mauvais genre. Le fait que la secrétaire générale de l'époque (2006-2009) se nommait Caroline de Haas, qu'on aurait pensée plus attentive, avait ajouté à l'angoisse déceptive.
Mais les derniers événements rocambolesques pourraient bien porter le coup de disgrâce.
Ligue des Droits de l'Homme: «La comédie des Droits de l'Homme a assez duré» (lefigaro.fr)
FIGAROVOX. - En réponse à une question d'un sénateur, le ministre de l'Intérieur a estimé que la subvention publique accordée à la Ligue des droits de l'homme «mérite d'être regardée», une association très critique des moyens employés par les gendarmes contre les manifestants. Quel regard portez-vous sur cette polémique ? Faut-il remettre en cause les financements de cette association ?
Céline PINA. - Bien sûr que l'on peut remettre en cause des financements publics à une association. Cela ne l'empêche pas d'exister, elle n'est simplement plus financée par nos impôts. En effet, le financement public n'a jamais été un dû, il se mérite et est censé être lié au fait qu'une association possède une dimension d'intérêt général. La défense des droits de l'homme a en théorie cette dimension, mais qu'en est-il de l'action réellement menée en réalité ? Sert-elle l'intérêt général ou a-t-elle été noyautée de façon à ce que l'aura de l'association lui permette de mener des actions contestables et de soutenir des personnes porteuses d'une idéologie violente en les rendant inattaquables car son sigle les légitime et les revêt d'une forme de vertu? Accuser l'état de racisme systémique, parler de violences policières, cela a un sens et renvoie à l'idée que l'État français n'est plus légitime parce qu'il ne serait plus démocrate ni républicain. C'est évidemment exagéré et extrêmement violent comme accusation mais ce type de positionnement est conforme à la dérive de la LDH, noyautée par les islamogauchistes grâce à son flirt poussé avec Tariq Ramadan au début des années 2000.
6 avril 2023
Céline Pina : «Oui, on peut remettre en cause les financements publics alloués à la Ligue des droits de l'homme»
Céline Pina dénonce la «dérive» de cette association.FIGAROVOX. - En réponse à une question d'un sénateur, le ministre de l'Intérieur a estimé que la subvention publique accordée à la Ligue des droits de l'homme «mérite d'être regardée», une association très critique des moyens employés par les gendarmes contre les manifestants. Quel regard portez-vous sur cette polémique ? Faut-il remettre en cause les financements de cette association ?
Céline PINA. - Bien sûr que l'on peut remettre en cause des financements publics à une association. Cela ne l'empêche pas d'exister, elle n'est simplement plus financée par nos impôts. En effet, le financement public n'a jamais été un dû, il se mérite et est censé être lié au fait qu'une association possède une dimension d'intérêt général. La défense des droits de l'homme a en théorie cette dimension, mais qu'en est-il de l'action réellement menée en réalité ? Sert-elle l'intérêt général ou a-t-elle été noyautée de façon à ce que l'aura de l'association lui permette de mener des actions contestables et de soutenir des personnes porteuses d'une idéologie violente en les rendant inattaquables car son sigle les légitime et les revêt d'une forme de vertu? Accuser l'état de racisme systémique, parler de violences policières, cela a un sens et renvoie à l'idée que l'État français n'est plus légitime parce qu'il ne serait plus démocrate ni républicain. C'est évidemment exagéré et extrêmement violent comme accusation mais ce type de positionnement est conforme à la dérive de la LDH, noyautée par les islamogauchistes grâce à son flirt poussé avec Tariq Ramadan au début des années 2000.
6 avril 2023
Ligue des droits de l’homme : pourquoi Darmanin veut réviser les subventions
Le budget de la LDH, qui a fait face, ces dernières années, à plusieurs polémiques, fonctionne en partie avec des fonds attribués par l’État et des collectivités.Par Guillaume Mercier
Devant la commission des lois du Sénat, Gérald Darmanin a affirmé, mercredi 5 avril, que les subventions données par l'État à la Ligue des droits de l'homme (LDH) « mérit[aient] d'être regardé[es] dans le cadre des actions qui ont pu être menées ».
Interrogé par le sénateur Les Républicains du Tarn-et-Garonne François Bonhomme, qui appelait à « cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l'État », le ministre de l'Intérieur a acquiescé avant de renvoyer les sénateurs à leur rôle de représentants des collectivités locales, dont « beaucoup les financent », a-t-il précisé.