Retraites, mécomptes et déficits publics - Etude de l'Institut Economique Molinari
L’Institut Economique Molinari a calculé le montant des déficits de retraite ignoré par le Conseil d’orientation des retraites depuis son premier rapport en 2002. La facture approche les 900 milliards d’euro. L'Institut dénonce la méthodologie utilisée pour établir la photographie de l’état de santé du système des pensions. Un scandale d’Etat...
En juin 2023, l'Institut économique Molinari a sorti avec le journal L'Opinion une nouvelle étude sur les dérapages financiers associés aux retraites. L'essentiel d'entre eux n'est pas pris en compte dans le calcul de déficit du Conseil d'orientation des retraites (COR). Cette instance, dont la mission est pourtant d'éclairer le débat, a développé une étrange méthodologie, conduisant à faire "comme si" les comptes de l'Etat et les retraites qu'il distribuent étaient à l'équilibre.
Cette étude chiffre les déficits des retraites françaises en tenant compte des déséquilibres des retraites du secteur public. Ceux-ci sont occultés, depuis 2002, dans le calcul du déficit réalisé par le Conseil d’orientation des retraites (COR). Construite à partir des données officielles, l’étude de l’Institut économique Molinari offre une vision inédite des déséquilibres des retraites, qui sont un facteur explicatif du caractère systématique des déficits publics depuis le contre choc du baby-boom.
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Retraites, mécomptes et déficits publics - Institut économique Molinari (institutmolinari.org)
Retraites : ces 884 milliards de déficits oubliés par le COR
Partenaire du lancement de l'étude de l'IEM, Marc Vignaud de L'Opinion en présente de manière détaillée les résultats et la méthodologie. Il aborde aussi les objections de ceux qui contestent l'ampleur des déficits et les réponses apportées par l'institut. En occultant les subventions d'équilibre de l'Etat, le Conseil d'orientation des retraites ne joue pas son rôle.
2023-06-23-LOPINION.pdf (institutmolinari.org)
Retraites : 884 milliards de déficits occultés, un scandale démocratique
par Nicolas Marques
Depuis 2002, les rapports du Conseil d’orientation des retraites (COR) se suivent et se ressemblent. Ils font état de déficits des retraites relativement limités (67 milliards cumulés sur 21 ans) voire d’excédents (4 milliards en 2022), ce qui accrédite l’idée que les retraites sont "sous contrôle" et les dérapages marginaux. C’est peu ou prou la vision que défendait le candidat Emmanuel Macron en 2017, lorsque qu’il affirmait "Après plus de vingt ans de réformes successives, le problème des retraites n’est plus un problème financier. Les travaux du Conseil d’orientation des retraites, qui font référence, le montrent." Confronté à la réalité du pouvoir, le président de la République défend désormais l’idée inverse.
Ses opposants ont endossé l’approche visant à minimiser ou nier la réalité des déficits. Ils soulignent que, selon le COR, le déficit des retraites aurait été seulement de 0,14 % du PIB par an depuis 2002. Dans le même temps, l’Insee atteste que le déficit public a été en moyenne de 4,30 % du PIB par an. Un observateur non averti pourrait conclure que les retraites sont bien gérées : elles expliqueraient seulement un trentième des déficits alors qu’elles représentent près d’un quart des dépenses depuis 2002.
Retraites : 884 milliards de déficits occultés, un scandale démocratique, par Nicolas Marques - L'Express (lexpress.fr)
ou
Retraites : 884 milliards de déficits occultés depuis 2002 - Institut économique Molinari (institutmolinari.org)
Retraites, vers l’indispensable transparence
Par nicolas Marquès
Selon le COR, le besoin de financement lié aux retraites a été en moyenne en France de 0,14 % du PIB par an depuis 2002. Dans le même temps, l’INSEE atteste que le déficit public a été en moyenne de 4,30 % du PIB par an. La juxtaposition de ces deux chiffres peut laisser croire que les retraites ont un impact marginal sur le déficit public. Un lecteur non averti pourrait en déduire qu’elles expliquent seulement 1/31ème des déficits observés depuis 2002, un ratio dont la petitesse est de nature à légitimer les discours récurrents insistant sur le caractère résiduel des déficits et l’inutilité des réformes.