17 août 1424 : Bataille de Verneuil, le second Azincourt


Verneuil-sur-Avre est une ville créée de toutes pièces au XIIe siècle par Henri Ier Beauclerc, fils de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre.

Le site occupé par Verneuil était apparemment vierge de toute habitation. Cependant, de l’autre côté de l’Avre, les habitants s’étaient regroupés au lieu-dit actuel de Saint-Martin-du-Vieux-Verneuil.

La situation politique d’alors explique la création d’une ville en face d’un habitat ancien. A la création du Duché de Normandie, en 911, la rivière Avre marque la frontière entre le duché et le royaume de France. La défense de cette frontière sera un enjeu constant pour chacun des deux partis, d’où la création de châteaux. Après la conquête de l’Angleterre par Guillaume, la Normandie, fief du roi d’Angleterre, relève, selon le traité de Saint-Clair-sur-Epte, du royaume de France. D’où une série de conflits entre l’Angleterre et la France.

Dès sa fondation, le « destin » de la ville est scellé, enjeu constant des Anglais et Français qui se l’arrachent, la détruisent et la renforcent (les sièges se succèdent en 1152 ou 54, 1168, 1174, 1194). Le fléchissement d’influence de la ville se marque déjà à partir de 1194, lorsque Jean Sans Terre cède la ville à Philippe Auguste, mais se reprend au XVe siècle avec la Guerre de Cent Ans. Reprise en effet par les Anglais au tout début du XVe siècle (1424), une bataille sanglante en 1449 achève cette domination anglaise.

La guerre

À la suite de l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau (10 septembre 1419), les Bourguignons s’allient aux Anglais ce qui permet à ceux-ci d’envisager d’achever la conquête du royaume de France. Un partisan du roi de France Charles VII s'empare par surprise du château d'Ivry, ce qui entraîne en réaction un siège anglais. Les assiégés proposent de se rendre le 15 août (1424) si aucun secours ne leur parvient.

L’armée de Charles VII, constituée d’un fort détachement écossais, se réunit à Châteaudun avant de se mettre en route pour les secourir. Les éclaireurs ayant démontré la trop forte position anglaise, les Français décident de se détourner d’Ivry. Il leur paraît alors opportun de prendre la ville proche de Verneuil. Déguisant les archers écossais en archers anglais, ils occupent la ville. Le duc de Bedford, furieux, marche sur Verneuil. Après avoir parlementé, les Franco-Écossais acceptent de livrer bataille plutôt que de subir un siège. 11 000 Français et quelque 7 000 Écossais affrontent 14 000 Anglais.

La défaite de 1424

L’une des spécificités qui réduit l’avantage traditionnel des archers anglais, sont les armures milanaises pratiquement invulnérables, portées par la cavalerie lombarde. Celles-ci permettent à 2 000 cavaliers de fondre sur plus de 8 000 archers et de les enfoncer pratiquement sans perte. Après de longues heures d’attente et d’observation, les archers anglais décident de provoquer les Français. Cependant, ces derniers chargent avant que les archers aient pu se fixer sur leurs nouvelles positions, faisant voler en éclats l’aile droite anglaise.

Au même moment, sur la droite franco-écossaise, les archers écossais s’avancent et engagent un « formidable duel d’archerie », 12 000 archers s’affrontant pendant près de trois quarts d’heure. Plus à droite, les mercenaires espagnols et lombards, contournant ce combat d’archers, s’attaquent aux bagages anglais. Et cette troupe s’éloigne avec son butin. Plutôt que de protéger ses valets, l’escorte des bagages anglais, encouragée par Bedford, contre-attaque victorieusement et bouscule l’aile gauche française. Les Français battent en retraite tandis que les Anglais encerclent les Écossais et les massacrent. Le connétable de France John Stuart, comte de Buchan, son frère cadet Robert, son beau-père Archibald Douglas, comte de Douglas et le fils de ce dernier, James Douglas, sont tués. Découvert sur le champ de bataille, le corps du vicomte Guillaume de Narbonne est écartelé sur ordre des Anglais avant d'être pendu au gibet en raison de sa participation à l'assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur.

La victoire de 1449

Charles VII lance la reconquête de la Normandie en juillet 1449. Maître de Paris et officiellement réconcilié avec le duc Philippe de Bourgogne, Charles VII consacre la seconde partie de son règne à rétablir son autorité, en chassant définitivement les Anglais du royaume de France. La reconquête du duché débute par la prise de la ville de Verneuil.

Comme beaucoup de siège, le camp français doit sa victoire à une complicité interne. Jean Bertin, désireux de se venger de mauvais traitements subis de la part des soldats de la garnison et propriétaire d'un moulin sis contre les murailles de la ville, fait pénétrer dans l’enceinte de la ville, le dimanche 19 juillet 1449 au matin, une troupe française commandée par Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou, le bailli d'Évreux et Jacques de Clermont. Surprise, la garnison anglaise perd cent vingt hommes, tués ou fait prisonniers. Les autres Anglais se retirent hâtivement dans le château. Faute de vivres, les Anglais retranchés dans le château se rendent au bout d'un mois.

http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29856.html
https://histoire-genealogie.com/Comment-les-francais-reprirent-la
https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police