8 août 1815 : Napoléon part pour Sainte-Hélène - Par Gérard-Michel Thermeau

Pourquoi Napoléon a-t-il décidé de se rendre aux Anglais ? Que s’est-il donc passé entre le 15 juillet et le 8 août 1815 ?


Le 18 juin 1815, et pour la seconde fois, Napoléon était vaincu sur un champ de bataille1. Les Cent jours avaient vécu. Entre cet échec retentissant et le départ pour une petite île perdue dans l’Atlantique, où va se forger la légende napoléonienne, se place l’épisode étrange du Bellerophon.

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Pourquoi Napoléon a-t-il décidé de se rendre aux Anglais ? Que s’est-il donc passé entre le 15 juillet et le 8 août 1815 ?

Loin d’être anecdotiques, les événements de ces trois semaines sont pleins d’enseignements. Le despote déchu y découvrait tardivement les avantages de l’État de droit mais aussi que la raison d’État, qu’il avait si souvent utilisée à sa convenance, pouvait se retourner contre lui. Vae Victis !2

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Nous nous sommes appuyés sur un article du docteur Paul Ganière3 qui rapporte de façon précise et détaillée les circonstances qui ont présidé à l’exil définitif de Napoléon.

Sous la protection des lois anglaises

Le choix de l’Empereur procédait d’un calcul. Après le désastre de Waterloo, Napoléon avait consulté d’éminents juristes sous la houlette de Cambacérès. Il n’était pas question de compter sur la mansuétude des Bourbons. Les « purs royalistes » rêvaient de le traduire devant un tribunal d’exception.

Les Prussiens et les Russes ne se cachaient pas d’être partisans de méthodes expéditives pour en finir avec leur ennemi. Et il n’y avait guère à attendre de l’Autriche, même si l’empereur François était le beau-père de Napoléon.

Aussi l’Angleterre, « État de droit » paraissait le choix le plus judicieux. Ne pouvant forcer le blocus britannique pour gagner l’Amérique comme il en avait eu un moment l’intention, Napoléon s’était placé « sous la protection » des lois anglaises.

La Magna Carta de 1215 qui établissait déjà la nécessité d’un « verdict délivré… par les lois du pays » avait été complétée par l’Habeas Corpus votée en 1679 qui imposait la comparution devant une juridiction compétente. Napoléon comptait sur les libéraux pour solliciter un « writ d’habeas corpus » en sa faveur s’il était emprisonné.

Le bon accueil reçu les premiers jours sur le Bellerophon et l’attitude de la population dans la rade de Torquay, où un millier de barques tournaient autour du navire pour saluer l’illustre passager, contribuèrent à tromper l’Empereur sur sa situation. Les journaux conservateurs continuaient pourtant à traiter Napoléon « d’ogre corse », « fléau de l’humanité », « vaurien sanguinaire », « fripon à diadème » et autres joyeusetés.
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