«Le port de l’abaya, une conséquence de la surenchère des prédicateurs islamistes» Par Florence Bergeaud-Blackler
L’anthropologue et spécialiste de l’islam Florence Bergeaud-Blackler salue l’interdiction de l’abaya à l’école. Si ce vêtement ne représente pas un signe religieux à proprement parler, il reflète l’adhésion à un islam rigoriste qui s’est développée ces dernières années sous l’effet de la radicalisation des prêches, explique-t-elle.
Chargée de recherche au CNRS, Florence Bergeaud-Blackler a notamment publié «Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête» (Odile Jacob, 2023).LE FIGARO. - Dimanche sur TF1, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’interdiction des abayas à l’école. Quel regard portez-vous sur cette décision?
Florence BERGEAUD-BLACKLER. - C’est une annonce claire et ferme, sans ambiguïté, qui intervient après quelques mois d’enquête faite par le ministre de l’Éducation - son prédécesseur en l’occurrence - auprès des chefs d’établissement. Chaque mois, le ministère de l’Éducation recevait des statistiques sur les atteintes à la laïcité, statistiques qui montraient une hausse du port de l’abaya. La mesure annoncée par Gabriel Attal n’est pas improvisée, elle est réfléchie et a d’autant plus de valeur.
«Le port de l’abaya, une conséquence de la surenchère des prédicateurs islamistes» (lefigaro.fr)
Quand le Conseil français du culte musulman réaffirme dans un communiqué que l’abaya n’est pas un vêtement religieux, et donc que la loi de 2004 n’est pas applicable, c’est une ruse pour empêcher qu’on l’interdise à l’école
Profondément, ce qui est en jeu derrière toutes ces batailles (hidjab, burkini, halal et maintenant abaya), c’est la capacité de délimiter ce qui est d’ordre religieux et ce qui ne l’est pas