14 septembre 1812 : "Moscou brûle-t-il ?"


À la suite de la bataille de la Moskova (7 septembre 1812), les troupes russes se sont retirées vers l’est, suivies par les avant-gardes de Murat. Lors de la conférence de Fili, le 13 Septembre, le Général Koutouzov décide d’abandonner Moscou sans combattre.
Le 14 Septembre, l’armée française franchit la Moskova et converge vers le centre-ville, à l’exception de Murat qui suit la retraite de l’armée russe. L’Empereur entre à Moscou à 14 heures dans une ville vidée aux deux tiers de ses habitants.

17h, les premiers incendies éclatent. Négligence des soldats de la Grande Armée ? On le croit… au début ! Mais dans la soirée, et surtout le lendemain, les trois quarts de la ville brulent. Des mèches sont retrouvées dans de multiples endroits ; les pompes à incendies ont été détruites ou emmenées ; les stocks de nourriture pillés ou saccagés. L’incendie va ravager la ville pendant quatre jours. L’histoire nous apprendra que cet incendie avait été préparé et allumé selon les ordres du gouverneur de la ville, le comte Fiodor Rostopchine.

Napoléon doit quitter le Kremlin menacé par les flammes le 16 septembre et se réinstalle en dehors de la ville, au château de Petrovsky. Il retourne à Moscou le 18 Septembre, où il attend toujours la demande de paix du tzar Alexandre.

LIRE EGALEMENT / NAPOLEON 1er, consul de la République (10.11.1799 au 18.5.1804) puis empereur des Français (18.5.1804 au 6.4.1814 et 20.3 au 22.6.1815)

Un mois plus tard, le 18 octobre, la Grande Armée quitte Moscou, en direction de Kaluga, régions fertiles n’ayant pas été touchées par la guerre, pour ravitailler. Le 24 octobre, le détachement d’avant-garde du prince Eugène de Beauharnais se heurte au Général Doctorov à Maloïaroslavets. Napoléon manque d’être fait prisonnier par les Cosaques. N’arrivant pas à établir une tête de pont solide, l’Empereur décide de rebrousser chemin. C’est le début de la catastrophique retraite de Russie.

L'ENTREE DES FRANCAIS DANS MOSCOU
par Abel Hugo (1838)

Abel Joseph Hugo (1798-1855) est le fils ainé du général d’Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773‑1828) et de Sophie Trébuchet (1772‑1821), est un militaire et essayiste français. Il est le frère de Victor Hugo.

Le texte ci-dessous est issu de France militaire, Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837, H.-L. Delloye, Paris, 1838 Vol. 2 [lire en ligne].

Les résultats de la bataille de la Moscowa avaient été funestes pour l’armée russe. La retraite, effectuée sur une seule route, pendant une seule nuit, immédiatement après une si terrible bataille, mit tellement de désordre dans l’infanterie, que cette troupe ne formait plus qu’une masse confuse, incapable de combattre.

Napoléon ignorait celle circonstance : il croyait que la retraite des Russes s’effectuait en bon ordre ; et ne sachant pas si, de Mojaïsk, Kutusof s’était dirigé sur Moscou ou Kaluga, il se décida à s’arrêter quelques jours pour renouveler les munitions de toutes sortes, consommées pendant la bataille. Pensant qu’il était de la prudence de marcher aussi réuni qu’avant la bataille, pour être prêt a en livrer une seconde, s’il s’y trouvait forcé avant que d’entrer à Moscou, il fixa son quartier-général à Mojaïsk.

Kutusof, après avoir retiré, depuis Mojaïsk, le commandement de son arrière-garde à Platof pour le confier à Miloradowitz, se relira sur Moscou, apportant tous ses soins à rétablir l’ordre dans son infanterie, et à lui rendre de la confiance. Il obtint ce résultat par suite de la lenteur que les Français mirent dans leur poursuite, et par un léger avantage que Miloradowitz remporta dans un engagement avec le roi de Naples.

Kutusof s’arrêta le 12, à trois lieues de Moscou, dans un lieu où il avait fait commencer des retranchements: son armée ne comptait plus guère que 50 000 hommes de troupes régulières ; mais l’ordre y était entièrement rétabli. Ces retranchements avaient été commencés pour faire croire à Napoléon qu’il serait obligé de livrer une nouvelle bataille pour pénétrer jusqu’à Moscou ; on espérait que cette crainte engagerait l’empereur des Français à retourner vers Smolensk. Dans le cas contraire, le général russe était bien décidé à abandonner Moscou, convaincu qu’il n’y avait pour lui aucune chance de succès en en venant aux mains.

Ne voulant pas cependant assumer la responsabilité d’une mesure si grave, il réunit, dans la matinée du 13, ses généraux en conseil de guerre, pour débattre avec eux celle question. Presque tous s’étant rangés de son avis, il commença aussitôt à traverser Moscou, pour se retirer sur Kolomnia. Il eut le même jour une entrevue avec le comte Rostopchin, gouverneur de Moscou, auquel il fit part de la décision qui venait d’être prise

C’est dans cette conférence que fut décidée la destruction de l’antique capitale des czars, mesure reconnue nécessaire au salut de l’empire russe.

Le 12, les habitants de Moscou apprirent que Kutusof s’approchait, suivi de près par Napoléon. Les habitants virent alors que tout était perdu pour eux, et l’émigration devint générale. La nécessité seule retint quelques individus de la dernière classe de la société, et il resta quelques domestiques dans la plupart des palais, des hôtels et des maisons les plus considérables. La ville se trouva dés lors livrée à la plus déplorable confusion.

Aussitôt après son entrevue avec Kutusof, Rostopchin fit distribuer à des soldats de police les matières incendiaires qu’il avait fait préparer. Ils reçurent l’ordre de rester déguisés dans Moscou, pour livrer cette ville aux flammes aussitôt qu’elle serait tombée au pouvoir des Français. En même temps, il fit mettre en liberté ceux des forçats que l’on n’avait pas eu le temps de faire partir, sous la condition qu’ils concourraient à l’incendie de la ville.

Kutusof traversa Moscou, le 14 septembre, à neuf heures et demie du matin. Napoléon, obligé de se décider sans retard à pousser jusqu’à Moscou, ou à se retirer, prit le premier parti.

Le 12 septembre, il ordonna au roi de Naples de recommencer à se porter en avant à Davoust, Ney et Mortier, et à sa garde, de suivre ce mouvement. Le prince Eugène et Poniatowski se dirigèrent aussi sur Moscou, et Junot vint établir son quartier général à Mojaïsk.

L’empereur quitta Mojaïsk dans l’après-midi du 12, transporta son quartier-général à Tatarki, petit village situé à moitié chemin environ de Mojaïsk à Moscou.

Le 13, au matin, il arrêta tout-à-coup la marche des corps d’armée qui suivaient la route de Moscou. Son avant-garde n’ayant rencontré la veille que de la cavalerie, il commença à craindre sérieusement que Kutusof ne fût placé sur sa droite, dans la direction de Kaluga, ou qu’il ne se dirigeât sur ses communications. Enfin, vers les dix heures du matin, ayant acquis la certitude que l’armée russe était devant lui et couvrait Moscou, il remit son corps en marche, et son avant-garde pénétra le jour même, sans avoir rencontré d’obstacles, jusqu’à trois lieues de Moscou, au point même on Kutusof avait fait commencer des retranchements.

Le mouvement continua le 14, et le roi de Naples couronna, à une heure, la butte des moineaux, d’où l’on découvre, à une demi-lieue de distance, Moscou et ses mille clochers.

Bâtie comme Rome, sur sept collines, Moscou, avec ses nombreuses églises, ses flèches de toutes formes, offrait un aspect des plus pittoresques. Grande et magnifique cité, ancienne capitale de la Moscovie, la ville sainte de l’empire russe était l’entrepôt du commerce de l’Europe et de l’Asie. Sa circonférence égalait celle de Paris, quoique sa population ne fût que de 250 000 habitants. Elle comptait 1 600 églises, dont les clochers multipliés étaient construits en forme de minarets, ou surchargés de dômes bombés, dorés, peints de diverses couleurs.

Divisée à la manière asiatique, elle offrait quatre parties distinctes, enveloppées chacune d’une enceinte différente. Le Kremlim, forteresse de forme triangulaire, renfermant le palais des czars ; la Kitaye-Gorod, ou ville chinoise, bâtie par les Tartares, habitée par les marchands et remplie par les bazars ou marchés ; le Beloye-Gorod ou ville blanche, construction nouvelle de la noblesse russe, et où étaient situés les plus beaux palais ; enfin la Zemlenoye-Gorod ou ville de terre, où se trouvaient les habitations du bas peuple.

Le chef de la cavalerie russe, Miloradowitz, au lieu de défendre Moscou, envoya proposer au roi de Naples une suspension d’armes. Il donna pour prétexte le désir que l’on épargnât Moscou ; mais son véritable motif était de gagner quelques heures, pour en faire partir un grand nombre de traînards qui y étaient restes, et de sauver des convois qui auraient pu être atteints par l’avant-garde française.

Cette suspension avait aussi pour but de dégager la cavalerie russe, dont la retraite au travers de Moscou n’aurait pu s’effectuer sans perte. Le roi de Naples accepta sans hésiter ; il suivit donc l’arrière-garde russe, qui se retirait lentement pour gagner du temps.

Toutes les dispositions étaient faites pour l’occupation de la capitale : le maréchal Mortier devait en être le gouverneur, le général Durosnel le commandant, et le consul Lesseps était destiné à remplir les fonctions d’intendant de la province de Moscou. Enfin on devait publier ce jour même une proclamation aux habitants.

L’Empereur s’arrêta à l’entrée des faubourgs pour y ‘attendre qu’une députation vint implorer sa clémence. Pour empêcher que ses soldats affamés ne livrassent la ville au pillage, il fit établir, par deux brigades de cavalerie légère, une chaîne de postes le long de la Moscowa, pour fermer l’entrée de la ville de ce coté. Le prince Eugène et Poniatowski reçurent l’ordre de s’arrêter une lieue en deçà de Moscou.

En même temps, l’Empereur ordonnait au maréchal Mortier, qui marchait immédiatement à la suite du roi de Naples, de se diriger sur le Kremlin et d’en prendre possession. Davoust, Ney et la vieille garde arrivèrent successivement, et établirent leurs bivouacs de chaque côté et en arrière du faubourg de Smolensk.

A son entrée dans Moscou, le roi de Naples fut frappé de la solitude qui régnait dans cette capitale ; ce qui l’étonna surtout, ce fut de ne pas voir paraître la députation. Il était loin de soupçonner le motif de cette impassibilité. Cependant, craignant quelque piège, il ne marchait qu’avec les plus grandes précautions, et poussait des reconnaissances dans les rues qui aboutissaient à celles par où il lui fallait passer. Il était sept heures du soir quand il eut fini de traverser Moscou, et il fit aussitôt bivouaquer ses troupes.

Le maréchal Mortier fit camper les siennes dans l’intérieur et dans le voisinage du Kremlin, et poussa des reconnaissances dans différentes directions.

L’Empereur entra la nuit dans Moscou et établit son quartier-général d’abord dans une des maisons du faubourg, ensuite dans le Kremlin.

La solitude qui régnait dans cette vaste capitale lui fit une vive et triste impression. Cependant, il était loin encore de s’attendre au déplorable événement qui allait lui faire perdre tout le fruit de sa conquête.

Moscou, ainsi que Napoléon l’avait espéré, présentait de grandes ressources. L’arsenal du Kremlin renfermait 40 000 fusils anglais, autrichiens et russes, une centaine de pièces de canon, des lances, des sabres, des armures et des trophées enlevés aux Turcs et aux Persans.

On trouva aussi, hors des murs, dans des bâtiments isolés, quatre cent milliers de poudre et plus d’un million pesant de salpêtre. Malgré l’abandon de la ville par la majeure partie des habitants, l’armée allait s’y trouver dans l’abondance. Les magasins étaient remplis de provisions de toute espèce.

Les cinq cents palais de la noblesse n’avaient pas même été démeublés. Des domestiques, laissés à dessein par les gens riches que le gouverneur avait contraints de quitter la ville, attendaient les généraux qui devaient occuper ces maisons, pour leur remettre des billets de leurs maîtres, annonçant que sous peu de jours, aussitôt le premier trouble calmé, ils reviendraient, et recommandant leurs propriétés à la générosité française.

Toutes les espérances de l’Empereur, tous les calculs de son génie, devaient être détruits par un événement inattendu, l’incendie de Moscou. Comme on l’a vu plus haut, le gouverneur Rostopchin n’avait pas demandé ce sacrifice au patriotisme douteux des habitants ; il avait confié l’œuvre de destruction à la fureur aveugle des criminels, remis en liberté à cette condition. Cet événement, qui causa la ruine d’une nombreuse population, a été diversement jugé. Poursuivi par la haine de ses compatriotes, Rostopchin a été depuis réduit à se disculper.

L’incendie de Moscou, la destruction de cette riche cité, ont effectivement obligé l’Empereur au mouvement rétrograde qui fut si fatal à l’armée française. Mais la retraite de Russie n’aurait eu aucun résultat fâcheux, si l’hiver n’était survenu, spontané, précoce, rigoureux. L’armée, après avoir pris ses quartiers d’hiver sur le Dniéper ou le Niémen, aurait continué au printemps à battre l’ennemi ; et l’effort de Napoléon se fût dirigé sur Saint-Pétersbourg. Un froid soutenu de 20 à 30 degrés a seul été vainqueur de nos braves soldats.

Lorsque les troupes françaises se répandirent dans Moscou, cette vaste cité paraissait presque déserte : 40 000 habitants seulement, presque tous des basses classes du peuple, et quelques centaines de marchands étrangers, étaient restés dans leurs maisons ; mais, frappés de terreur, ils s’y tenaient renfermés. Rostopchin, dans une proclamation, avait présenté les Français comme un ramas de brigands et de scélérats.

Une tranquillité sinistre régnait dans toutes les rues, naguère si populeuses et si bruyantes. Bientôt commença l’incendie. Le sifflement des flammes, le craquement des poutres embrasées, les explosions multipliées, troublèrent ce silence de mauvais augure.

Les premiers feux éclatèrent simultanément vers cinq heures du soir, sur trois points différents, à l’Hôpital des enfants trouvés, à la Banque d’assignation et au Bazar. Les soldats réussirent à les éteindre à l’Hôpital et à la Banque. Mais au Bazar, la violence de l’incendie triompha de leurs efforts. Il fut impossible de sauver cet édifice immense, qui, bâti à l’instar de ceux des grandes villes d’Asie, contenait un grand nombre de boutiques remplies de marchandises précieuses. Les marchands, en quittant la ville par ordre du gouverneur russe, n’avaient pas eu le temps d’en rien enlever.

Toutes les richesses commerciales de Moscou, ainsi réunies, devinrent la proie des flammes.

D’après « France militaire: 1792-1837 » – Abel Hugo – 1838

La Campagne de Russie: 1812

de Philippe de Ségur (Auteur), Philippe Meyniel (Préface)

Après avoir conquis presque toute l'Europe, Napoléon s'attaque à l'empire du tsar Alexandre Ier La campagne de Russie, dans laquelle il se lance alors, reste dans la mémoire collective la cause de la ruine de l'Empereur et de la Grande Armée. La noirceur des événements que le comte Philippe de Ségur relate donne au second tome de ses Mémoires le ton de la tragédie, celle d'un dessein gigantesque et d'un désastre à la hauteur des ambitions impériales. C'est aussi un récit sur lequel plane la légende de Napoléon, dorée ou noire.

Éditeur ‏ : ‎ Editions Tallandier (21 octobre 2010)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 487 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2847347135
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2847347135
Poids de l'article ‏ : ‎ 381 g
Dimensions ‏ : ‎ 12.1 x 2.6 x 18 cm

La campagne de Russie: 23 juin-14 décembre 1812

de Curtis Cate (Auteur), Claude Yelnik (Traduction), Jean d' Hendecourt (Traduction)

"C'est le commencement de la fin", aurait dit Talleyrand en apprenant le désastre de Russie. 24-26 juin 1812. Napoléon et sa Grande Armée franchissent le Niémen ; objectif Moscou. La suite est connue : les corps à corps sanglants de Borodino, la capitale russe livrée aux flammes, la retraite catastrophique dans les neiges de l'hiver russe... La campagne de Russie tourne à l'épopée tragique. Mais on connaît moins les ressorts secrets de cette gigantesque entreprise militaire. Curtis Cate livre ici les raisons, à la fois politiques et personnelles, qui jetèrent Napoléon au sommet de sa gloire à la folle conquête de l'immense empire d'Alexandre ter de Russie. Un récit palpitant pour comprendre ce défi passionnel, ce duel homérique - dont les échos fabuleux ne cesseront jamais de faire frémir l'Europe de l'Atlantique à l'Oural.

Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (18 mai 2012)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 736 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2847349286
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2847349283
Poids de l'article ‏ : ‎ 399 g
Dimensions ‏ : ‎ 12.2 x 3.5 x 18 cm

1812. Histoire de la campagne de Russie

de Marie-Pierre Rey (Auteur)

"Notre division était anéantie ; ne pouvant avancer par la route, je passais par les champs où s'entassaient derrière moi des horreurs et des chevaux blessés et mutilés, dans un état des plus horribles. Décrire ces horreurs est au-dessus de mes forces." Sous la plume du lieutenant Andreev qui combattait, tout jeune, dans les rangs de l'armée russe, l'atroce bataille de la Moskova se dérobe. Comment saisir ce que fut la campagne de Russie pour ceux qui la vécurent ?Proposer une histoire humaine de la guerre qui opposa l'Empire français à l'Empire russe, en s'appuyant sur des sources jusque-là négligées et des matériaux d'archives inexplorés : tel est l'objet de ce livre. Les sans-grade, civils ou simples soldats, y tiennent le même rang que les héros de guerre ; la voix du peuple russe s'y mêle à celle des grognards de la Grande Armée, pour éclairer d'un jour nouveau l'affrontement des deux géants qui déchira l'Europe.

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION (29 septembre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 400 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2080260642
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2080260642
Poids de l'article ‏ : ‎ 280 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 1.8 x 17.6 cm

Napoléon et la campagne de Russie - 1812


« Bérézina ! » Ce mot aujourd’hui passé dans le langage courant illustre à lui seul combien l’expérience de la campagne de Russie est ancrée dans la mémoire nationale. Cette mémoire est, du reste, partagée par les Russes qui font de 1812 un élément fondateur de leur histoire.
L’affrontement des deux empires, alliés depuis 1807, qui se déroule dans la démesure avant de tourner au désastre, offre une dramaturgie qui se prête au récit : phase de préparation, début de la campagne jusqu’à son apothéose lors de l’entrée dans Moscou, bientôt en flammes, puis chute, avec cette lente retraite dramatique effectuée pour l’essentiel à pied, dans le froid glacial de l’hiver russe.
Au-delà de la narration des principaux épisodes de cette expédition, une réflexion s’impose sur le traumatisme qu’a représenté cette tragique campagne. À travers des sources nombreuses, une littérature riche, Jacques-Olivier Boudon s’attache à croiser les approches pour nous aider à comprendre le rôle majeur de cet épisode dans la construction des mémoires européennes.


Éditeur ‏ : ‎ Armand Colin (2 mai 2012)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 334 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2200257651
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2200257651
Poids de l'article ‏ : ‎ 581 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.3 x 2.3 x 23.5 cm