20 septembre 1792 : la curieuse victoire de Valmy

La bataille de Valmy est une bataille curieuse qui voit l'armée professionnelle des rois coalisés d'Europe rebrousser chemin face aux cris d'enthousiasme des jeunes conscrits français. Pourtant, il s'agit d'un événement majeur. Grâce à cette victoire inespérée et hautement psychologique, la Convention abroge la monarchie, la France devient républicaine et entre dans une nouvelle ère.

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Le 12 juillet 1792, une Adresse aux Français, rédigée par l’Assemblée législative et placardée sur les murs de Paris, proclame «la Patrie en danger». De partout l’ennemi converge vers Paris, Autrichiens, Prussiens, contre-révolutionnaires. L'Adresse décrit les bataillons ennemis comme «nombreux, soumis à une discipline rigoureuse, et depuis longtemps exercés dans l’art de la guerre». Le peuple ne peut leur opposer qu’une «noble ardeur» enflammant son courage. Le 20 avril 1792, l'Assemblée législative, à la demande du roi Louis XVI, déclare la guerre à François 1er d'Autriche. Le 12 août, au lever du soleil, l'armée prussienne, constituée de 150.000 hommes, sous le commandement du duc de Brunswick, prend place sur toute la ligne des frontières de la France, entre Dunkerque et la Suisse, avant de pénétrer sur le territoire français. La perspective d'une bataille semble irréversible…

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Valmy: une victoire nationale et révolutionnaire

La bataille a lieu le 20 septembre, sur la butte de Valmy, petite commune de la Marne. Les forces françaises, comptant 24.000 hommes, commandés par Dumouriez et Kellermann, se retrouvent face à 100.000 Prussiens. Mais les deux commandants français disposent, comme artillerie, des fameux canons de Gribeauval de la monarchie, qui vont se montrer largement supérieurs aux bouches à feu ennemies. Les Prussiens débutent la canonnade et prennent l'avantage sur les Français, lorsque leurs obus tombent sur deux caissons de munitions, créant un mouvement de panique et occasionnant des morts et blessés. Kellermann soutient l'offensive et reprend la première position. Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie ne réussit pas à ébranler les troupes françaises essaie une attaque en force. Il forme trois colonnes d'attaque soutenues par la cavalerie. Quant à Kellermann, il ordonne à son armée d'avancer en colonnes par bataillon. Quand elles sont formées, il leur lance cette harangue : “Camarades, voilà le moment de la victoire ; laissons avancer l'ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette.” L'armée répond par un cri unanime : “Vive la nation !” Ces mouvements d'enthousiasme étonnent les Prussiens ! Leurs colonnes s'arrêtent. Soudain l'artillerie française foudroie les têtes de colonnes ennemies. Devant autant de détermination, Brunswick donne alors le signal de la retraite. Un feu nourri va encore continuer quelques heures. Les Prussiens tentent encore une nouvelle attaque, mais la volonté et l'ardeur de l'armée française sont telles, que Brunswick capitule une seconde fois, abandonnant le champ de bataille.

La bataille qui sauva la Révolution et changea le cours de l'histoire

La bataille de Valmy n’est qu’une simple “canonnade” (les 36 canons français tirent près de 20.000 boulets) car elle fit relativement peu de victimes : 300 morts côté français et 184 côté prussiens. Mais elle eut des conséquences considérables dans toute l'Europe, réaffirmant la suprématie de l'armée française. Grâce à elle, la première armée de l'époque, celle des Prussiens, a lâché pied devant une jeune nation en armes. La Révolution était sauvée ! Le lendemain de cette victoire, à Paris, le 21 septembre, la Convention nationale proclame la République.

Valmy: La démocratie en armes

de Jean-Paul Bertaud (Auteur)

La pluie, la boue, un engagement hasardeux, une canonnade incertaine. Pourquoi Valmy ? Depuis, on s'affronte sur le sens d'un combat qui divise parce qu'il définit notre histoire. Voici les pièces du dossier. Pour la première fois, à travers les registres de contrôle des troupes, Jean-Paul Bertaud retrouve les hommes : ceux qui, d'une bataille confuse, ont fait le premier moment de la guerre des peuples et le symbole d'un monde neuf. Les hommes, le pays réel : la démocratie en armes.

Éditeur ‏ : ‎ FOLIO HISTOIRE; Enlarged édition (12 septembre 2013)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 432 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2070451860
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2070451869
Poids de l'article ‏ : ‎ 68 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 1.9 x 18 cm