Quand des catholiques étaient persécutés par la IIIe République - Par Guillaume Perrault

À l'heure où certains crient à «l’islamophobie» au sujet de l’abaya, il n’est pas sans intérêt de raconter les mesures d'exception dont ont été victimes des catholiques français entre 1880 et 1914.

L’interdiction du port de l’abaya dans les écoles publiques par le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, est blâmée par l’extrême-gauche, qui crie à «l’islamophobie». Cette accusation, dépourvue de sérieux, obtient pourtant un certain crédit dans une fraction de l’opinion. On mesure à cette occasion combien l’histoire de la France est oubliée. Car ce qu’ont subi les catholiques français entre 1880 et 1914, et en particulier sous le gouvernement d’Émile Combes (1902-1905), devrait inciter les défenseurs de l’abaya à plus de mesure dans l’expression.

Au début de la IIIe République, les républicains achèvent de prendre le contrôle des pouvoirs publics après l’élection de Jules Grévy à l’Élysée, qui succède au monarchiste Mac-Mahon (1879). Or les républicains vont considérer les catholiques comme des ennemis de l’intérieur. Ceux-ci, certes, étaient souvent des monarchistes de regret, qui avaient soutenu le Second Empire (malgré de fortes tensions liées au concours apporté par Napoléon III à l'unité italienne, qui menaçait l'existence des États Pontificaux). Mais les catholiques étaient aussi, dans leur grande majorité, tout simplement conservateurs et respectueux de la légalité.

À partir de 1879, deux politiques des républicains à l’égard des catholiques doivent être distinguées. La première vise à soustraire la vie publique et sociale à toute influence religieuse. La célèbre loi de décembre 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État représente l'aboutissement de ce dessein. Mais pour atteindre cet objectif, et pour réduire l’influence du catholicisme en France de façon plus générale, les républicains n'ont pas hésité à mettre en œuvre des mesures d'exception portant gravement atteinte aux droits des catholiques en tant que citoyens, et justifiées par un discours de salut public hérité de la Révolution française dans sa période jacobine.


Pendant plus de 35 ans, une règle implicite interdit à un catholique pratiquant de devenir ministre, alors qu'il s'agit de la religion de la grande masse des Français à l'époque.

La gauche s'estime propriétaire du label « républicain » et en droit de délivrer ou refuser des certificats d'admission.

À partir de 1879, les républicains mettent en œuvre une vaste épuration des corps de l'État.

Les républicains entendent libérer des places pour se constituer des obligés, même dans les emplois modestes.

Il devient impossible aux catholiques pratiquants d'exercer les fonctions de directeur d'administration centrale dans la plupart des ministères.

En 1911, le ministère de l’instruction publique refuse à un prêtre le droit de se présenter au concours de l'agrégation de philosophie de l'enseignement public.

L'hostilité des dirigeants républicains de la « Belle Époque » envers les congrégations religieuses, qui regroupaient alors au moins 110.000 hommes et femmes, est viscérale.

Les biens des congrégations faisaient l'objet de nombreux fantasmes.

Les républicains ont pour priorité de ravir aux congrégations enseignantes la formation de la jeunesse.

Dans ses fonctions de juge, le Conseil d'État n'est pas plus bienveillant envers les congrégations.

Le préfet de police fait expulser les jésuites par la force publique.

Des majorités plus homogènes se constituent, cimentées par la volonté de relancer la politique anticléricale.

Waldeck-Rousseau et plus encore Combes interpréteront la célèbre loi de 1901 dans un sens toujours plus défavorable aux communautés religieuses.

Les congrégations de femmes avaient été épargnées en 1880, ce n'est plus le cas en 1901-1904.

Les biens des ordres monastiques interdits sont placés sous séquestre et liquidés par procédure judiciaire, une aubaine pour certains aigrefins.

Un délit d'affiliation à une congrégation illicite est institué.

30.000 à 60.000 religieux des deux sexes, tenus ouvertement pour indésirables par le régime, connaissent des épreuves terribles et n'ont plus qu'un recours : l'exil.

Des dreyfusards sincères expriment leur écoeurement.

Ces catholiques ne peuvent pas davantage se tourner vers le juge constitutionnel, car il n'existe pas en France à l'époque.
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