2 octobre 1370 : Du Guesclin reçoit l'épée de connétable

Le 2 octobre 1370, dans sa résidence de l'hôtel Saint-Pol, dans le quartier parisien du Marais, le roi Charles V le Sage octroie à Bertrand Du Guesclin le titre de connétable en reconnaissance des services rendus.

DU GUESCLIN BERTRAND (1320 env.-1380)

Noble breton, issu d'une famille moins modeste que la tradition ne l'affirme. Son père, Robert, possédait plusieurs seigneuries qu'hérita Bertrand. À partir de 1342, il prit part aux combats de la guerre de succession de Bretagne, le plus souvent pour son propre compte. Passé en 1357 au service de Charles V, il s'illustra contre les Anglais en Bretagne (il fut capitaine de Pontorson en 1357), puis en Normandie et en Maine. Il dirigea en 1364 la campagne contre les Navarrais qu'il vainquit à Cocherel. Il fut, peu après, vaincu à son tour par Chandos, chef de l'armée anglaise.

Charles V le chargea de diriger l'expédition française en Castille, destinée à soutenir la cause de Henri de Trastamare, mais aussi à éloigner de France les Grandes Compagnies les plus dangereuses. Du Guesclin fut vaincu par l'armée anglo-castillane que commandaient le roi Pierre le Cruel et le prince de Galles (Najera, 1367). Il dirigea également la seconde expédition française, en 1369, puis revint prendre part aux campagnes de Bretagne et d'Anjou, de Poitou, d'Angoumois et de Guyenne (1370-1374). Son succès le plus brillant fut la prise de La Réole.

Bien qu'il ait connu des échecs, sa réputation fut rapidement très grande. Il fut rançonné à deux reprises : en 1360 par les routiers et en 1367 par les Anglo-Castillans ; malgré son orgueilleuse réponse et la fixation par lui-même du taux élevé de sa rançon, il paya celle-ci de ses propres deniers, vendant pour cela les terres que lui avait données le roi de Castille, Henri de Trastamare. Mais ses talents d'organisateur, notamment déployés dans la mise en état de guerre des forteresses normandes, et ses capacités de commandement au combat firent de lui l'un des meilleurs soldats de la royauté des Valois ; rompant avec les règles de la guerre féodale, il pratiqua contre les Anglais une tactique de harcèlement, une sorte de guérilla qui renversa la situation militaire en faveur de la France. Charles V le fit connétable en 1370, après lui avoir donné le comté de Longueville. Henri de Trastamare lui fit don du duché de Trastamare, remplacé peu après par celui de Molina.

Du Guesclin participa à la campagne de Bretagne en 1378 et, à la suite d'une maladresse de Charles V oubliant que son connétable était breton, composa un temps avec le duc Jean IV et les Anglais. Le roi se réconcilia cependant avec son connétable et l'envoya en Languedoc pour y diriger la lutte contre les Grandes Compagnies. C'est au cours de cette campagne, sous les murs de Châteauneuf-de-Randon, que mourut Du Guesclin. Sa tombe avait été préparée à Saint-Denis, près de celle de Charles V.

Bertrand du Guesclin demeure, avec Jeanne d'Arc, une figure légendaire de la lutte contre l'envahisseur anglais et un symbole du sentiment national naissant.

— Jean FAVIER : BERTRAND DU GUESCLIN (1320 env.-1380) - Encyclopædia Universalis

Du Guesclin

de Georges Minois (Auteur)

Du Guesclin est l'une des figures les plus attachantes de la guerre médiévale. Prodigieusement laid et doué d'une force peu commune, il se distingue très tôt comme un redoutable combattant.

La guerre de Succession de Bretagne et la guerre de Cent Ans vont fournir à ce petit noble breton des conditions idéales pour exercer ses talents de chevalier: pendant quarante ans, il chevauche et guerroie de Cherbourg à Séville et de Brest à Tarascon. Simple chef de partisans dans la forêt de Brocéliande, il connaît ensuite une ascension sociale spectaculaire, qui fait de lui un connétable de France, le familier des princes et des rois, l'ennemi personnel du Prince Noir et de Charles le Mauvais. Loyal, habile et courageux, mais aussi brutal et impitoyable, le connétable n'a qu'une passion: la guerre.

Le rôle de Du Guesclin dans l'histoire militaire tient à sa capacité d'innover, d'inventer des ruses, de s'adapter aux circonstances pour surprendre l'ennemi. Il sait concilier les exigences de la guerre chevaleresque et le réalisme de la guerre de mercenaires. Cet infatigable soldat débarrasse ainsi la France des grandes compagnies, place Henri de Transtamare sur le trône de Castille, chasse les Anglais de France. Mais sa fidélité indéfectible envers Charles V le met dans une situation difficile face à ses compatriotes bretons, et c'est en Lozère qu'il mène ses derniers combats, plutôt que de guerroyer contre les siens.

Agrégé d'histoire et docteur d'Etat, Georges Minois a consacré ses deux thèses à l'histoire bretonne et a publié une cinquantaine d'articles et plusieurs ouvrages sur la Bretagne, l'Eglise et la guerre au Moyen Age. Historien des mentalités, il est aussi l'auteur de synthèses d'histoire sociale et religieuse.

Éditeur ‏ : ‎ Fayard (1 septembre 1993)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 520 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2213028532
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2213028538
Poids de l'article ‏ : ‎ 635 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.5 x 2.6 x 21.5 cm

Du Guesclin

de Frédéric Morvan (Auteur)

Bertrand Du Guesclin (1320-1380) est un des personnages les plus importants de l’histoire de Bretagne, de France, et même de l’Europe occidentale.
On pourrait croire qu’on connaît tout sur lui. En réalité, les recherches les plus récentes au sein des archives permettent d’en dresser une biographie renouvelée. Héros pour beaucoup, traître pour d’autres, Du Guesclin ne laisse pas indifférent. Né dans une grande famille bretonne, seigneur de moyenne envergure, il devint deux fois connétable, de France et de Castille, deux fois duc, deux fois comte, et peut-être roi. Chevalier, chef routier et même entrepreneur de guerre, il fut tout cela à la fois, à la croisée des chemins d’une Europe en pleine transition.
Dans un récit haut en couleur, Frédéric Morvan retrace le destin flamboyant de ce grand conquérant aux méthodes parfois discutables, mais mû par l’idéal chevaleresque de son temps.

Professeur agrégé d’histoire, docteur en histoire médiévale, Frédéric Morvan est spécialiste de la féodalité bretonne et de la guerre au Moyen Âge en Bretagne. Il est président du Centre d’Histoire de Bretagne/Kreizenn Istor Breizh. Il a notamment publié La chevalerie de la Bretagne au Moyen Âge (Presses universitaires de Rennes, 2009), Les Bretons. L’esprit valeureux et l’âme fière (1870-1970) (Michel Lafon, 2014) ou encore Bretagne, l’histoire confisquée (Cherche Midi, 2017) et dirigé plusieurs volumes aux éditions Encyclopédie de la Bretagne.


Éditeur ‏ : ‎ Fayard (13 octobre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 276 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 221371200X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2213712000
Poids de l'article ‏ : ‎ 390 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.5 x 1.8 x 21.5 cm
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