22 octobre 741 : Charles Martel, "le presque roi"


Le mot de Laurent Sailly

« Tel au combat sera ce grand Martel, Qui plein de gloire et d'honneur immortel Perdra, vainqueur par mille beaux trophées, Des Sarrasins les races étouffées, Et des Français le nom victorieux Par sa prouesse enverra jusqu'aux Cieux. »
Ronsard (1524-1585), La Franciade.

Charles Martel, figure majeure et controversée de l’histoire de France, est un pilier du roman national, bien que souvent effacé des manuels scolaires contemporains. Grand-père de Charlemagne et fondateur de la dynastie carolingienne, il incarne la résistance et l’unité du royaume franc à une époque de fragmentation.
Sa victoire emblématique à la bataille de Poitiers en 732 contre les troupes musulmanes d’Abd al-Rahman, bien que symbolique, marque son rôle de défenseur de la chrétienté. Mais son œuvre dépasse ce seul épisode : il consolide le pouvoir franc en soumettant les Neustriens, les Aquitains, les Alamans, les Frisons et les Bavarois, tout en soutenant l’évangélisation de la Germanie.
Fils illégitime de Pépin II, Charles s’impose par la force après avoir été emprisonné par sa belle-mère Plectrude. Devenu maire du palais d’Austrasie en 717, il gouverne de fait l’ensemble du royaume sans jamais prendre le titre de roi. 

À sa mort le 22 octobre 741, il partage le royaume entre ses fils Pépin le Bref et Carloman, préparant ainsi l’avènement de la monarchie carolingienne. Son héritage politique, militaire et symbolique reste profondément ancré dans l’identité française, malgré les tentatives contemporaines de le marginaliser.

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