3 octobre 1569 : la sanglante bataille de Moncontour
Après la défaite de Jarnac (13 mars 1569), et la mort de son chef, Louis de Condé, tué d'un coup de pistolet, l'armée protestante se réorganise, reçoit des renforts et reprend les villes de la région.
Les 24 et 25 juillet 1569, commence le siège de Poitiers. La ville résiste. Le chef de l'armée protestante, l'amiral Gaspard de Coligny, le lève le 7 septembre devant l’arrivée imminente des forces catholiques du roi Charles IX et pour défendre Châtellerault attaquée par le duc d'Anjou. Après de rudes combats, les catholiques se retirent vers Port de Piles.
Lire également :Troisième guerre de Religion (1568-1570) | Musée protestant (museeprotestant.org).
Lire également :Troisième guerre de Religion (1568-1570) | Musée protestant (museeprotestant.org).
A court de vivres, Coligny se replie vers ses bases arrière et se dirige vers la place forte de Moncontour. Poussé par la noblesse protestante et les mercenaires pressés de se battre, Coligny décide de livrer bataille le vendredi 30 septembre 1569 dans la plaine de Saint-Clair (Vienne). Mal renseigné sur la progression de l'armée catholique, Coligny, vers 15 h, fait rentrer son artillerie dans Moncontour. Le samedi et le dimanche, chaque camp se prépare à la bataille. Les princes Henri de Navarre, le futur Henri IV, et Henri de Condé (15 ans tous les deux), désireux de faire leur apprentissage d'armes en une si mémorable bataille, arrivent de Parthenay, le dimanche soir 2 octobre, avec 150 cavaliers.
Le lundi matin à 8 h, les deux armées sont face à face. D’un côté, les protestants, vêtus de blanc, au fond des vallées, avec 10.000 fantassins, 4.000 lansquenets (mercenaires allemands), 7.000 chevaux, 6 pièces d'artillerie et 2 couleuvrines (petits canons à main). De l’autre, les catholiques, avec 12.000 fantassins, 6.000 Suisses, 11.000 chevaux et 11 pièces d'artillerie, en haut de la plaine, l'artillerie devant eux. Mais, alors que les combattants se mettent en place, les mercenaires allemands refusent de partir au combat. Ils font la grève de la guerre. Ils veulent leur solde. Les négociations traînent en longueurs. Une heure et demie se passe avant qu'ils n'obtempèrent et acceptent d’être payé avec les bijoux des princes huguenots. Cette perte de temps va se révéler fatale.
Lire également - DE 1559 À 1598 : TEMPS D'INTOLERANCE
Les combats débutent dans l’après-midi. Les deux armées s'affrontent dans de violents raids dans la plaine à l'ouest de Moncontour. Le front de la bataille des deux armées s'étend sur environ 3 km. Les combats font rage sous le feu croisé des canons. Les boulets en fer défoncent les lignes ennemies.
La bataille tourne rapidement à l'avantage des catholiques, plus nombreux. La blessure de Coligny, touché à la joue par une balle, sonne la débandade des protestants. Les catholiques triomphent. Ils sont sans pitié. Les mercenaires suisses massacrent les lansquenets allemands. C'est un carnage. Egorgés, achevés à l'arme blanche, le bilan est lourd : 7.000 morts chez les protestants, et, entre 600 et 1.000 tués chez les catholiques (selon les sources de l'époque).
La bataille de Moncontour restera la plus meurtrière et la plus sanglante des guerres de Religion.