30 octobre 1632 : Le maréchal de Montmorency est décapité à Toulouse


« Le bourreau lève bien haut dans le ciel toulousain le cimeterre, qu'il préfère à la traditionnelle hache pour expédier ses clients en enfer. Il bloque sa respiration, fixe la nuque blanche du duc de Montmorency, adresse une dernière prière à Dieu, avant d'abaisser les deux bras avec violence. La tête du premier baron de France atterrit sur le sol. Le corps est agité de soubresauts violents. C'est fini. Le sang jaillit à flots, quelques gouttes éclaboussent la statue d'Henri IV, parrain du duc de Montmorency. Le maréchal de France et gouverneur du Languedoc s'est soulevé contre Louis XIII, il a perdu. Il le paie de sa vie. Le royaume entier le pleure, mais ni le roi ni Richelieu n'ont eu pitié de lui. »
 
Le mot de Laurent Sailly

Le 30 octobre 1632, Henri II de Montmorency, maréchal de France et gouverneur du Languedoc, est exécuté à Toulouse pour s’être rebellé contre le roi Louis XIII. 

Issu d’une puissante lignée aristocratique, Montmorency s’était distingué par ses succès militaires, mais nourrissait une rancune envers le cardinal Richelieu. Influencé par Gaston d’Orléans, frère du roi, il rejoint une révolte contre le pouvoir royal. Après une défaite écrasante à Castelnaudary, il est capturé, grièvement blessé, puis jugé pour lèse-majesté. Malgré son prestige et les supplications du royaume, il est décapité dans la cour du Capitole. Son exécution marque la fin de la branche aînée des Montmorency et sert d’avertissement aux grands féodaux. La foule, émue, vient tremper des mouchoirs dans son sang, certains allant jusqu’à le boire. Ce drame illustre la consolidation de l’autorité royale face aux résistances nobiliaires sous le règne de Louis XIII et l’influence croissante de Richelieu.

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