16 novembre 1919 : la Chambre « bleue horizon »
Mais à quel prix… : 1.500.000 morts, 3 à 4 millions de blessés dont 500.000 « gueules cassées »., 600.000 veuves et 750.000 orphelins; des villes et villages bombardés, 60 000 kilomètres de routes, 5000 kilomètres de voies ferrées, 20.000 usines détruites, 2,5 millions d'hectares de terres arables inutilisables pour de longues années (50% des paysans sont morts).
La politique retrouvait donc ses droits. Les egos refaisaient surface. Les ambitions personnelles reprenaient le dessus sur l’intérêt général. D’union sacrée on ne parlait plus.
La loi du 12 juillet 1919 organise un nouveau système électoral mixte, alliant scrutin proportionnel plurinominal et scrutin plurinominal majoritaire à un tour dans le cadre du département. Il remplace ainsi le scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissement, en vigueur depuis 1889. Le but de ce changement est de mettre fin aux fiefs politiciens et de permettre la formation de majorités politiques plus larges et plus stables, capables de soutenir les différents gouvernements plus longtemps.
À la suite de complexes négociations, 324 listes se constituent. La campagne est confuse. Les socialistes de la SFIO (en crise sur la question du bolchevisme) optent pour des listes homogènes. Les listes du Bloc national regroupent, dans la plupart des cas, des membres de l’Alliance démocratique, des « progressistes » qui sont en fait les républicains les plus modérés de l’avant-guerre), des nationalistes (antiparlementaristes) et des catholiques (hostiles à la laïcité). Le Bloc national s’accorde tout de même généralement à axer leurs revendications sur la plus stricte application des traités de guerre, la fin du dirigisme et la lutte sans conditions contre le bolchevisme. Les monarchistes de l’Action française sont isolés. Les radicaux, pris en étau, se divisent entre alliés au centre-droit et listes isolées.
Pour la première fois de toute la Troisième République, la majorité politique bascule à droite, à la suite de la victoire du « Bloc national » (433 sièges contre 180). La volonté de renouvellement politique est réalisée par le Bloc national : 369 députés (sur 616) sont élus pour la première fois (60%). La nouvelle assemblée est surnommée « Chambre bleu horizon », en référence à la couleur bleu horizon des uniformes des très nombreux anciens combattants élus (44% des députés).
La première épreuve pour la nouvelle majorité est l'élection (au suffrage universel indirect) du président de la République qui se déroule en janvier 1920. Georges Clemenceau semble alors le meilleur candidat. Mais son autoritarisme déplaît à la gauche et son anticléricalisme frustre la droite. Aristide Briand mènera d’ailleurs une campagne efficace contre lui. Finalement c’est Paul Deschanel qui est élu le 17 janvier, alors que Alexandre Millerand, qui prône un renforcement des pouvoirs présidentiels, devient président du conseil le 20.
Alexandre Millerand sera élu président de la République dès le 23 septembre 1920, le président Deschanel, souffrant de troubles mentaux.
La politique retrouvait donc ses droits. Les egos refaisaient surface. Les ambitions personnelles reprenaient le dessus sur l’intérêt général. D’union sacrée on ne parlait plus.
La loi du 12 juillet 1919 organise un nouveau système électoral mixte, alliant scrutin proportionnel plurinominal et scrutin plurinominal majoritaire à un tour dans le cadre du département. Il remplace ainsi le scrutin uninominal majoritaire à deux tours par arrondissement, en vigueur depuis 1889. Le but de ce changement est de mettre fin aux fiefs politiciens et de permettre la formation de majorités politiques plus larges et plus stables, capables de soutenir les différents gouvernements plus longtemps.
À la suite de complexes négociations, 324 listes se constituent. La campagne est confuse. Les socialistes de la SFIO (en crise sur la question du bolchevisme) optent pour des listes homogènes. Les listes du Bloc national regroupent, dans la plupart des cas, des membres de l’Alliance démocratique, des « progressistes » qui sont en fait les républicains les plus modérés de l’avant-guerre), des nationalistes (antiparlementaristes) et des catholiques (hostiles à la laïcité). Le Bloc national s’accorde tout de même généralement à axer leurs revendications sur la plus stricte application des traités de guerre, la fin du dirigisme et la lutte sans conditions contre le bolchevisme. Les monarchistes de l’Action française sont isolés. Les radicaux, pris en étau, se divisent entre alliés au centre-droit et listes isolées.
Pour la première fois de toute la Troisième République, la majorité politique bascule à droite, à la suite de la victoire du « Bloc national » (433 sièges contre 180). La volonté de renouvellement politique est réalisée par le Bloc national : 369 députés (sur 616) sont élus pour la première fois (60%). La nouvelle assemblée est surnommée « Chambre bleu horizon », en référence à la couleur bleu horizon des uniformes des très nombreux anciens combattants élus (44% des députés).
La première épreuve pour la nouvelle majorité est l'élection (au suffrage universel indirect) du président de la République qui se déroule en janvier 1920. Georges Clemenceau semble alors le meilleur candidat. Mais son autoritarisme déplaît à la gauche et son anticléricalisme frustre la droite. Aristide Briand mènera d’ailleurs une campagne efficace contre lui. Finalement c’est Paul Deschanel qui est élu le 17 janvier, alors que Alexandre Millerand, qui prône un renforcement des pouvoirs présidentiels, devient président du conseil le 20.
Alexandre Millerand sera élu président de la République dès le 23 septembre 1920, le président Deschanel, souffrant de troubles mentaux.