20 novembre 1942 : Le Général Weygand est fait prisonnier par les Allemands


« On peut n'avoir en rien partagé les idées du disparu… il n'en reste pas moins auréolé de la gloire des vainqueurs de 14-18. Chicaner à ce compagnon de Foch, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire, une simple messe de Requiem dans cette même église (Les Invalides) où tant de lieutenants font bénir leurs jeunes amours apparaît comme un geste sans grandeur, une injustice, une faute et l'on craint que des rancunes personnelles n'y aient plus de part que la raison d'État ».

Hubert Beuve-Méry, Le Monde.
 
Héros de la première guerre mondiale (comme tous les Poilus), il est le principal collaborateur de Foch pendant toute la guerre. Il y gagne ses étoiles de Général.
Antisémite (comme la majorité des Français dans les années 1930), il n’aura aucune compassion lors de la mise en place des lois contre les Juifs et appliquera celle-ci dans toutes leurs rigueurs lorsqu’il sera aux affaires, notamment en Afrique du Nord.
Pétainiste (comme des millions de Français en 1940), Maxime Weygand devient ministre de la défense nationale dans le cabinet Pétain. Délégué général du gouvernement en Afrique du Nord, il exige des soldats de l'armée d'Afrique qu'ils prêtent serment au maréchal après la campagne de Syrie. Il sera mis aux arrêts par les forces alliées le 7 mars 1945.
Patriote et antiallemand (comme tous les anciens de 1914). Ministre de la défense, il transfert les contrats d'armement de la France avec l'industrie américaine au profit de l'allié anglais et redirige les livraisons vers des ports britanniques Délégué général en Afrique du gouvernement de Vichy, il refuse de livrer les infrastructures d'Afrique du Nord à l'Allemagne (juillet 1940 et mai 1941) et négocie les conditions de ravitaillement avec l'américain Murphy (février 1941). Il est arrêté par la police allemandes le 20 novembre 1942 et mis en résidence surveillée.
Antigaulliste (comme une grande partie des Français dans les années 1950). En 1940, il réprouve l'attitude du général de Gaulle qu'il rétrograde au rang de colonel et le fait condamner à mort par contumace. Après la guerre, il répond point par point au Général de Gaulle dans un ouvrage concis, En lisant les Mémoires de guerre du général de Gaulle.

WEYGAND AVANT WEYGAND

Les origines familiales de Maxime Weygand sont obscures, et certains avancent qu’il aurait pu être enfant naturel du roi des Belges, Léopold II, ou de la princesse Charlotte, veuve de l’Empereur du Mexique, Maximilien.

Confié à l'âge de six ans à un négociant en peaux de Marseille, David Cohen de Léon, il prend le nom de la compagne de son tuteur et, après une scolarité exemplaire aux lycées de Vanves, Louis-le-Grand et Henri-IV, il entre en 1885 à Saint-Cyr au titre des étrangers sous le nom de Maxime de Nimal. Diplômé en 1887, il choisit la cavalerie et est formé à Saumur avant d'être envoyé au 4e régiment de Dragons. A vingt ans, il est officiellement adopté par le comptable de son tuteur, François Weygand, et obtient la nationalité française.

WEYGAND HEROS DE LA « DER DES DER »

Il enchaîne alors les villes de garnison (Chambéry, Saint-Étienne, Lunéville, Saumur, Niort, Nancy) et obtient ses épaulettes de capitaine en 1896. Lieutenant-colonel en 1912, où ses qualités d'instructeur à l'Ecole de Cavalerie de Saumur sont remarquées. Il rejoint le Centre des hautes études militaires et est élevé à la dignité de Chevalier de la Légion d'honneur en 1913.

En 1914, il est à la tête du 5e régiment de Hussard lors de la bataille de Morhange. Promu colonel, il est affecté auprès de Foch, chef d'état-major. Général de brigade en 1916, il reste fidèle à Foch lors de sa mise à l'écart, pour mieux rebondir à ses côtés en 1917 après l'échec du plan Nivelle. Lorsque Foch est nommé au commandement supérieur interallié, Weygand en devient le major général. Les deux hommes négocient les termes de l'armistice au mois de novembre.

WEYGAND MILITAIRE ET INTELLECTUEL DE DROITE

Général de corps d'armée en 1920, il effectue une mission en Pologne ; général d'armée en 1923, il est nommé au Haut-commissariat en Syrie. De retour en France, il est nommé au Conseil supérieur de la Guerre puis à la direction du Centre de Hautes Etudes militaires. Il part en retraite en 1935. Le 11 juin 1931, il est élu à l’Académie française à l'unanimité des votants pour succéder au maréchal Joffre au 35ème fauteuil. Il est l’auteur de biographies sur Foch (1929) et sur Turenne (1930), d’un ouvrage sur Le 11 novembre (1932) et, retiré des cadres d'active en 1935, se consacre à l'écriture de « Histoire militaire de Méhémet-Ali et de ses fils » (1936), « Comment élever nos fils ? » (1937), « La France est-elle défendue ? » (1937), « Histoire de l'armée française » (1938).

Dans les années 1930, Maxime Weygand est un proche de l’Action française mais son légalisme l’empêche de manifester publiquement son accord avec Maurras. Il entre au comité directeur du « Rassemblement national pour la reconstruction de la France » après la victoire du Front populaire en 1936. En 1937, il est l'un des signataires du Manifeste d'adhésion des intellectuels français à Franco. En 1938, après la crise de Munich, Weygand incrimine « le rapide relèvement de nos ennemis d’hier et du déclin indéniable de nos propres forces » à « l’oubli dans lequel nous avons trop vite laissé tomber la leçon des morts ».

WEYGAND PETAINISTE ET ANTISEMITE

En mai 1940, alors que la situation militaire tourne au désastre et que le généralissime Gamelin se montre incapable de faire face, Weygand est nommé chef d’état-major général et commandant en chef des armées alliées par Paul Reynaud (il a été rappelé en service actif dès 1939 par Daladier). En juin, il refuse la signature d’une capitulation (qui est la marque d’un déshonneur militaire) et, le général Weygand demande au gouvernement d’assumer le projet d’un armistice (symbole d’une responsabilité civile et politique).

Weygand occupe le poste de ministre de la défense nationale dans le gouvernement de Vichy, pendant trois mois (juin 1940 à septembre 1940), puis est nommé Délégué général en Afrique française. Il partage le projet de Révolution nationale de Philippe Pétain et fait appliquer les lois raciales décidées par le gouvernement de Vichy, mais va même plus loin, en excluant sans aucune loi, les enfants juifs des écoles et lycées. Il interdit la franc-maçonnerie, et enferme, dans des camps de prisonniers du sud de l’Algérie et du Maroc, les volontaires étrangers de la Légion étrangère, les opposants au régime, réels ou présumés, et des réfugiés étrangers sans contrat de travail (bien que régulièrement entrés en France).

WEYGAND PATRIOTE ET ANTI-ALLEMAND

Weygand ne croit pas dans les chances du Royaume-Uni dans la poursuite du conflit et, envisage un accord final avec l’Allemagne, avec, si possible, la médiation des États-Unis. Aussi, il dissimule certains effectifs et armements aux Commissions d’armistice italienne et allemande. Il s’efforce aussi, après les attaques de Mers-El-Kébir et Dakar, de renforcer l’armée française d’armistice en Afrique. Il fait aussi passer certaines unités coloniales pour de simples forces de police. Mais il reste maréchaliste : il créé des « Chantiers de la jeunesse française » afin d’habituer la jeunesse à un nouvel ordre moral. Et lorsqu’il apprend que quelques officiers de son entourage préparent un plan de rentrée en guerre avec une aide militaire américaine, il les fait arrêter et les livre aux tribunaux, en disant : « Ce n’est pas à mon âge qu’on devient un rebelle. »

Le 20 novembre 1942, après l’invasion alliée de l'Afrique du Nord et l'occupation totale de la métropole, Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placé en résidence surveillée dans le Tyrol autrichien, au château d'Itter (dépendant administrativement du camp de concentration de Dachau mais sans comparaison des conditions de détention). Sa détention va durer trente mois.La dernière année, il partage sa captivité avec Paul Reynaud, Édouard Daladier et Maurice Gamelin. En mai 1945, les prisonniers sont libérés par les Américains.

WEYGAND COLLABO OU HEROS

Lors de sa libération, Weygand reçoit tous les honneurs dus à son rang au QG de la VIIe armée américaine à Augsbourg où il est l'hôte du général Patch. Ayant reçu un télégramme de Paris lui enjoignant de s'assurer de la personne de Weygand et de le garder sous surveillance américaine jusqu'à nouvel ordre, Patch, indigné, fait conduire avec égard le général au QG de la 1re armée française à Lindau. À leur arrivée, le général de Lattre reçoit l'ordre de de Gaulle d'arrêter les personnalités ayant eu des fonctions auprès du gouvernement de Vichy, ordre qui concerne Weygand. De Lattre exécute avec répugnance cet ordre et arrête son « vieux chef », non sans lui avoir fait rendre les honneurs militaires et mis sa voiture personnelle à disposition.

Renvoyé en France, Weygand est d’abord interné comme prévenu de collaboration au Val-de-Grâce, puis finalement libéré en mai 1946 et dégagé de toute responsabilité en 1948, en bénéficiant d'un non-lieu sur tous les chefs d'accusation par la Haute Cour de Justice. En 1951, il refuse d'être inscrit dans la proposition de loi concernant la promotion de généraux au maréchalat.

Il meurt à 98 ans, toujours pétainiste. Le général de Gaulle refuse qu'une cérémonie solennelle se tienne aux Invalides, malgré la demande de certains de ses partisans. Une foule immense afflue à ses obsèques en l'église Saint-Philippe-du-Roule (8e arrondissement de Paris), le 2 février, conduite par les trois épouses et veuves des maréchaux Juin, Leclerc et de Lattre de Tassigny, en présence d'une quarantaine de généraux, dont le gouverneur militaire de Paris.
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